Kill your friends (2015) de Owen Harris
Dès la bande-annonce on devine les influences fortes d'un chef d'oeuvre comme "Trainspotting" (1996) de Danny Boyle et pourtant il s'agit de l'adaptation du roman éponyme de John Niven qui agit en tant que scénariste également. Ce dernier a travaillé pendant 10 ans comme producteur pour un label de musique d'où le fait que l'histoire se déroule en plein boum de la Brit Pop en 1997 avec l'émergence des groupes phare comme Oasis et Blur. L'auteur a travaillé très en amont avec le réalisateur Owen Harris qui avait jusque là seulement fait ses preuves sur des séries TV comme "Journal intime d'une Call Girl" (2010) et "Black Mirror" (2013-2016).
On suit donc le jeune Directeur Artistique Steven Stelfox qui vit sa vie de playboy à fond dans le sex drug and rok'n roll tout en étant dévoré par une ambition cupide. On est à 100% dans l'équation "American Psycho" (2000) de Mary Harron + "99 Francs" (2007) de Jan Kounen ! Jeu de massacre aussi cynique que caricatural qu'on a déjà vu maintes fois... le film manque de personnalité. En effet, Owen Harris use de toutes les ficelles qu'on a pu voir ailleurs, notamment et surtout aux films cités plus haut. Loin de les digérer, il les recopie et permet juste de surnager grâce à quelques bons passages. Le film ose l'outrance, dans quelques citations bien senties ("Ce morceau est la pire insulte à l'humanité depuis les nazis rigolant à Auschwitz") et dans une caricature des coulisses via une Voix Off qui gagne en jouant l'interaction avec le spectateur.
Des procédés qui ne sont pas nouveaux mais qui sont plutôt bien intégrés au récit. Le personnage central, Stelfox est interprété par Nicholas Hoult, un acteur qui fait son bout de chemin depuis le petit gros de "Pour un garçon" (2001) des frères Weitz jusqu'à Fauve dans la saga "X-Men" (2011-2016) en passant par quelques belles pépites comme "Warm Bodies" (2013) de Jonathan Levine et "Mad Max - Fury Road" (2015) de George Miller. Ici il devient même producteur exécutif et interprète un vrai premier rôle qui étoffe un peu son CV et sa capacité à jouer autre chose qu'un gamin. Ce film ne fait pas d'ombre à ses ainés mais ça fonctionne bien et reste efficace avec en prime une excellente BO de Oasis à Blur en passant par Prodigy et Chemical Brothers.
Note :