Passengers (2016) de Morten Tyldum
Scénario blacklisté en 2007 (les meilleurs scénarios en attente de financement) était donc attendu avec un vrai potentiel. Ecrit par le scénariste de "Prometheus" (2012) de Ridley Scott, le spitch n'est pourtant en rien très original. Un vaisseau emporte ses passagers en hibernation 120 ans plus tard sur une autre planète mais pendant le voyage il y a un incident et un homme se réveille. C'est si difficile la solitude qu'il réveille une jolie femme qui n'a rien demandé... Le film est réalisé par le norvégien Morten Tyldum dont on connaît le thriller "HeadHunters" (2011) et "Imitation Game" (2015).
Il passe de petit budget (14 millions pour le dernier) à 120 millions pour "Passengers" emmené par un casting de stars. Le couple de Robinsons de l'espace est interprété par Jennifer Lawrence (vue cette année dans "X-Men Apocalypse") et Chris Pratt (vu dans "Les 7 Mercenaires" de Antoine Fuqua). Sinon on reconnaît le droïde joué par le trop rare mais toujours excellent Michael Sheen, un troisième passager joué par Laurence Fishburne (qui favorise la télé depuis un moment) et on se demande encore pourquoi un acteur de la trempe de Andy Garcia apparaît ainsi, 1 minute en silence (peut-être parce qu'il ne fait rien de bien folichon depuis une dizaine d'années ?!). Esthétiquement le film tient ses promesses, un vaisseau nommé Avalon (même ça c'est pas très nouveau !) de toute beauté, visuellement rien à redire c'est la classe dans l'espace.
Par contre le scénario s'avère être le gros point faible, un comble pour un blacklisté. Trop de passages qui renvoient à d'autres films de SF récents, on pense ainsi à "Solaris" (2002) de Steven Soderbergh, Sunshine" (2007) de Danny Boyle, "Moon" (2009) de Duncan Jones ou encore "Gravity" (2012) de Alfonso Cuaron. La plus mauvaise idée étant le réveil du second personnage, tellement évident qu'on en déduit toute la suite. Conséquence directe, Tyldum transforme son odyssée en Rom Com de l'espace façon "Titanic" genre bali et balo sont sur un bateau. 01h50 de film, près de une heure sans que rien ne se passe vraiment avec un seul Robinson qui survit en solitaire pendant 1 an sans que rien ne se passe quand soudain un réveil et tout s'enclenche. Fastidieux ce huis-clos ne convainc jamais franchement. Un joli couple auquel il manque un soupçon d'étincelle, des décors soignés (mais costumes bof dont un "bikini" laid) et une belle photographie mais dans le fond on s'ennuie (car trop cousu de fil blanc) autant que notre héros pendant sa première année sur Avalon. Dommage...
Note :