Aux Frontières de l'Aube (1987) de Kathryn Bigelow et Eric Red

par Selenie  -  20 Mars 2017, 13:59  -  #Critiques de films

Second long métrage pour la grande Kathryn Bigelow qu'elle co-réalise et co-signe avec Eric Red qui venait de signer le scénario du culte "Hitcher" (1986) de Robert  Harmon. Elle avait déjà tourné son premier film, "The Loveless" (1982) avec un autre réalisateur Mont Montgomery. Cette fois le duo Bigelow-Red réalise, co-produit et écrit ce film de vampires qui devait à l'origine être un simple western. Cependant au milieu des années 80 le genre est en désuétude et les cinéastes décident d'allier les deux genres, western et vampires. Résultat le film est à mi-chemin entre l'excellent "Les Prédateurs" (1983) de Tony Scott et "Vampires" (1997) de John Carpenter. Le premier pour le monde des vampires retranscrit avec l'atmosphère et la modernité de traitement, le second pour le côté western que Carpenter assume bien plus pleinement. Le film date de 1987, pour l'anecdote, ce film est sans doute pas pour rien dans la future relation entre Kathryn Bigelow et un certain James Cameron. En effet trois des acteurs principaux du film viennent chacun de tourner dans "Terminator" (1984) et "Aliens" (1986) du réalisateur Canadien Cameron.

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Il s'agit de Lance Henrikssen, Bill Paxton (mort récemment) et Jenette Goldstein. Après cela précisons que Cameron divorcera de son épouse productrice pour épouser dans la foulée Kathryn Bigelow en 1989... Outre ce trio de tête les deux autres têtes d'affiche sont Jenny Wright et Adrian Pasdar, quasi inconnu jusque là ils le resteront malheureusement ensuite avec deux carrières respectives plutôt discrètes. Ces acteurs incarnent donc des vampires, Pasdar jouant lui le novice qui vient d'être converti par la vampire jouée par Jenny Wright. S'il est question de vampire sans aucun doute le mot "vampire" n'est lui jamais cité dans le film. Le duo Bigelow-Red ont voulu modernisé le mythe du vampire, à la fois dans le fond et dans la forme tout en gardant les quelques paramètres "obligatoires" inhérents au genre (peur du soleil, immortalité...). Le fait que le mot "vampire" ne soit jamais utilisé impose en soit que ces monstres ne sont pas connus du reste du monde, et qu'ils s'agit peut-être d'une découverte, d'une inconnue d'où, également l'absence de ripostes "à l'ancienne" comme le crucifix, ail ou autre balle en argent).

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Un bon climax, un scénario simple mais efficace (la difficulté d'apprentissage pour un nouveau vampire avec meurtre pour se nourrir) mais qui pêche peut-être par trop d'esbrouffe. En effet si les vampires ne sont pas connus il est donc logique qu'ils aient été et soient les plus discrets possibles, ce qui n'est pas franchement le cas dans le film. Le décalage entre ce qu'ils doivent faire et ce qu'ils font pour leur survie est illogique et donc incohérent. On peut tiquer également sur le surjeu de certains acteurs, on pense notamment à Bill paxton en roue libre. Néanmoins on est pris par l'histoire, c'est assez rythmé et les enjeux sont assez bons pour qu'on s'y attache. Malgré un échec au box-office ce film gagnera ses galons avec le temps. Bon point pour le maquillage et effets spéciaux. Si le duo Bigelow-Red retravaillera en semble sur "Blue Steel" (1990) la réalisatrice deviendra une grande seule avec l'aide non négligeable de son époux James Cameron et le succès arrivera vite après ses prochains films, "Point Break" (1991) et "Strange Days" (1995).

 

Note :            

14/20
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