The Bad Batch (2017) de Ana Lily Amirpour
Production Netflix, la firme a laissé les mains libres à la jeune réalisatrice britannique d'origine iranienne Ana Lily Amirpour pour ce film après qu'elle ait été particulièrement remarquée notamment au Festival de Deauville 2014 avec le film "A Girl Walks Home Alone At Night" (2015). Avec un petit budget de 6 millions de dollars, on constate bien vite qu'une grand partie a servi aux cachets des stars. Gros casting et pas grand chose devant la caméra. Diego Luna, Jason Momoa (futur Aquaman qu'on a aperçu dans "Batman V Superman : l'Aube de la Justice" en 2016 de Zack Snyder), Keanu Reeves, Giovanni Ribisi, Jim Carrey (de retour, pas vu depuis "Kick-Ass 2" en 2013 de Jeff Wadlaow et "Dumb et Dumber De" en 2014 des frères Farrelly) et en prime un rôle principal dévolu à la top model Suki Waterhouse (amie de Cara Delevingne).
Le speech se résume à une jeune femme qui sort de prison et qu'on bannit dans un désert où se retrouvent les autres bannis de la société. Ces derniers sont séparés en deux groupes, les cannibales bodybuilders (!) et les autres retranchés dans la ville de Comfort où règne une sorte de gourou dealer. L'héroïne, Arlen, est faite prisonnière par les cannibales avant de s'enfuir et d'être accueillie à Comfort mais bientôt elle va aider un cannibale à retrouver sa fille... Au vu du casting et du speech il y a clairement un potentiel prometteur où on décèle quelques messages contre la société actuelle (bannissement, manipulation des masses, sectes et même régime alimentaire). Malheureusement ce qui pouvait effectivement être un film au style entre Terrence Malick, Nicolas Winding Refn et Tarantino tombe à plat très vite et on reste focalisé sur un sous - "Mad Max Fury Road" (2014) de George Miller avec une pensée pour Charlize Theron alias Furiosa. 01h55 d'un film où il ne se passe pas grand chose, de très longues séquences qui ne font pas franchement avancer le schmilblick puisque jamais la réalisatrice n'approfondie son propos et reste en surface. Le personnage principal est à l'image du film, qui oscille entre la fille badass et la fille qui subit et survit. Le film lui est une sorte de délire Grindhouse contemplatif et post-apocalyptique. La plupart des séquences sont inutiles ou inintéressantes à l'image de la plupart des personnages, pas aidés non plus par des dialogues rares et ineptes. Le film aurait même gagné à être entièrement muet !
Le gourou (Keanu Reeves) reste une caricature sous-exploitée, le SDF méconnaissable est un allié surprenant, un marginal délirant dont on ne saisit pas l'importance, un cannibale bodybuildé trop vite émotionné et une jeune femme mutilée qui ne semble pas trop savoir où elle va avant d'arriver à cette fin ambitieuse mais vaine tant le reste du film manque sa cible. Malgré ce qu'on voit en arrière-plan, et même si on devine ce qu'a voulu faire Ana Lily Amirpour, le film reste d'un ennui mortel tandis que le message est beaucoup trop flou. Une réelle déception après un premier film très remarqué.
Note :