Horse Soldiers (2018) de Nicolai Fulgsig.
Enième film de guerre dans la lignée des nombreux films racontant les hauts faits d'armes des soldats américains dans la guerre contre Al Quaida et consorts. Et énième film de guerre produit par le nabab Jerry Bruckheimer qui a produit entre autres "La Chute du Faucon Noir" (2002) de Ridley Scott ; ce dernier film ayant particulièrement plu au reporter-romancier Doug Stanton, auteur du livre "Horse Soldiers" (2009) dont est tiré le film. Ce dernier retrace donc l'extraordinaire mission d'un groupe de 12 Bérets Verts, qui ont été les premiers envoyés en Afghanistan après les attentats du 11 septembre 2001. Pour l'adaptation, le scénario a été confié au duo Peter Craig et Ted Tally, le premier connu pour "The Town" (2010) de et avec Ben Affleck et "Hunger Games : la Révolte" (2014-2015) de Francis Lawrence, le second pour "Le Silence des Agneaux" (1991) de Jonathan Demme et qui n'avait rien écrit depuis "Dragon Rouge" (2002) de Brett Ratner...
Outre le livre, l'équipe a pu également avoir les témoignages des deux principaux protagonistes, qui ont inspiré les personnages incarnés par les deux stars Chris Hemsworth et Michael Shannon. On reconnaîtra également les acteurs Michael Pena, Trevante Rhodes remarqué dans "Moonlight" (2017) de Barry Jenkins, William Fichtner qu'on n'avait pas vu depuis "Independance Day : Resurgence" (2016) de Michael Bay mais aussi l'acteur iranien Navid Negahban qui a déjà contribué à la gloire des Etats-Unis en tournant dans "American Sniper" (2015) de Clint Eastwood et "American Assassin" (2017) de Michael Cuesta... Pour l'anecdote, Chris Hemsworth donne pour la première fois la réplique à son épouse Elsa Pataky, cette dernière connue en France pour avoir été l'ex d'un certain Michael Youn !... Il s'agit du premier long métrage pour Nicolai Fulstig, photo-reporter qui a œuvré notamment pendant la guerre du Kosovo et qui apporte donc aussi son regard sur ce conflit. Cette première mission post-11 novembre est assez unique puisque ces soldats ont été envoyés sans reconnaissance préalable du terrain, pour une mission militaire mais aussi diplomatique en rejoignant un des chefs de guerre, Abdul Rachid Dostom qui est devenu depuis 2014 vice-président de l'Afghanistan...
L'autre paramètre, qui ajoute un sel particulier au film, c'est que les Bérets Verts ont dû apprendre à guerroyer à cheval, plusieurs décennies après leurs ancêtres. Une guerre moderne et récente dans l'obligation de retourner à une monture presque anachronique due à une géographie aussi difficile que compliquée. A noter que les acteurs se sont entraînés auprès de Harry Humphries, ex-Navy Seal, fidèle technicien d'une douzaine de productions Jerry Bruckheimer dont "La Chute du Faucon Noir". Malheureusement, si ce film reste efficace dans sa dimension purement guerrière, la dimension géo-politique et diplomatique est beaucoup trop occultée. La concurrence entre chef de guerre est expédiée, la difficulté de se faire confiance entre américains et Alliance du Nord est à peine esquissée... etc... Et on notera quelques clichés éculés et inhérents au genre comme le soldat qui se lie à un gamin. Ensuite on notera un petit manque de souffle et de tension. Dans le genre ça reste prenant (histoire vraie oblige !) mais on lui préférera largement "Du sang et des Larmes" (2014) de Peter Berg ou même "13 Hours" (2016) de Michael Bay.
Note :