Ghostland (2018) de Pascal Laugier.

par Selenie  -  15 Mars 2018, 18:17  -  #Critiques de films

Le nouveau film de Pascal Laugier est un événement, d'abord parce qu'il est un des rares (voire le seul !) qui a permis de mettre en avant le film de genre version hexagonale, d'abord avec "Saint-Ange" (2003), puis surtout avec son chef d'oeuvre "Martyr(s)" (2008) avant de tenter sa chance outre-atlantique avec "The Secret" (2012). Laissant tomber un projet de thriller romantique il s'attelle à un film d'horreur qu'il propose d'abord à un studio américain. Mais le studio souhaitait relever l'âge de l'héroïne de 14 à 19 ans pour des raisons de classification future. Pascal Laugier refuse et préfère faire appel à Clément Miserez qui avait produit "The Secret". L'aventure est lancée, entre temps il réalise le clip "City of Love" (2015) pour Mylène Farmer et l'entente est telle qu'il propose le rôle de la mère à la chanteuse qui, contre toute attente, accepte.

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Mylène Farmer retourne donc sur grand écran après "Giorgino" (1994) de Laurent Boutonnat sans compter son incarnation de Selenia dans "Arthur et le Minimoys" (2006) de Luc Besson. Aux côtés de la star iconique de la chanson on trouve des jeunes actrices méconnues mais qui ne demandent qu'à exploser : Crystal Reed vue dans la série TV "Teen Wolf" (2011-2015), Emilia Jones vue dans l'excellent "Brimstone" (2017) de Martin Koolhoven, Anastacia Phillips série Tv "Bomb Girls" (2012-2014) et aussi Taylor Hickson vue dans "Deadpool" (2016) de Tim Miller et qui est actuellement au sein d'un petit scandale qui ternit un peu la promo du film (elle a été blessé gravement au visage lors du tournage, sur une scène où on lui aurait affirmé qu'il n'y avait aucun risque)... Dans la forme, Pascal Laugier se place sur le même mode habituel des films du genre, vieilles maisons à breloques, psychopathes et jeunes filles en panique... etc... Avec un style gothique qui n'est jamais pour déplaire. On pense beaucoup à d'autres films du genre qu'il serait maladroit de citer ici (le twist trop éculé comme concept qu'on le voit venir de loin) mais Laugier insiste plus sur la torture à proprement parler et sur la durée du calvaire (petite pensée à Fabrice du Welz ! L'autre français qui monte haut le film de genre français).

On pense aussi à son chef d'oeuvre "Martyr(s)", dans sa construction un peu et surtout comme anti-thèse, comme le dit Laugier lui-même : ""Ghostland" est un cousin de "Martyr(s)" mais du côté de la vie"... Toujours aussi malsain et vicieux Laugier maltraite aussi ses spectateurs qu'il bouscule dans ses retranchements moraux. Un inconfort que tous les spectateurs ne pourront accepter tant Laugier va loin pour déstabiliser. Néanmoins, ce Grand Prix du dernier Festival de Gérardmer n'est pas aussi innovant que "Martyr(s)", moins surprenant sur le propos de fond ce qui place ce nouveau film un cran en-dessous. Mais Laugier signe un film d'horreur puissant et dévastateur, où comment transformer le jeu de la poupée dans un monde adulte complètement déviant. On salue également son casting avec 5 actrices magnifiques, outre Mylène Farmer tout en sobriété les filles sont incarnées avec émotion et déchirement par quatre actrices qu'on risque fort de revoir. Ames sensibles s'abstenir !

 

Note :              

14/20

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S
Ça a fait son effet, ça m'a bien énervé, bien stressé. <br /> J'ai trouvé intéressant le fait d'aborder les effets dissociatifs du trauma chez l'une des filles.
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