Les Dents, Pipi et au Lit (2018) de Emmanuel Gillibert.

Premier long métrage pour Emmanuel Gillibert qui s'est d'abord fait connaitre par la publicité. Passionné de cinéma, il a pu jouer un petit rôle dans "8 Fois Debout" (2009) de Xabi Molia avec Julie Gayet et Denis Podalydès. L'envie toujours plus forte, il a d'abord écrit et réalisé un court métrage en 2016 avec Louise Bourgoin qui représente justement une des scènes centrales du film. Logiquement, du court il est donc passé au long.

L'idée lui est personnelle puisque Emmanuelle Gillibert a vécu la situation d'avoir été un célibataire endurci et fêtard en colocation avec une maman. Pour être le plus juste possible il a co-écrit le scénario avec Marion Thierry, une ex-collègue de la publicité qui est maman divorcée afin d'apporter la dose "anthropologiste" nécessaire pour un minimum de véracité. Pour le célibataire qui ne peut profiter au maximum de sa liberté, le choix s'est porté sur Arnaud Ducret, humoriste non bankable qui trouve là son premier rôle principal après avoir joué dans plusieurs comédies dont "Les Profs" (2013) de Pierre-François Martin-Laval, "Adopte une Veuf" (2016) de François Desagnat et "L'Embarras du Choix" (2017) de Eric Lavaine. La maman colocataire qui va offrir la surprise de deux enfants en prime est logiquement repris par Louise Bourgoin qui va donc revivre une coloc un peu différente de celle qu'elle a vécue dans "Sous le même toit" (2017) de Dominique Farrugia... En bonus donc deux bambins mignons comme tout qui s'amusent avec une spontanéité adorable. Si le réalisateur-scénariste a vécu une histoire similaire, il faut bien avouer que le célibataire dragueur qui tombe amoureux à l'insu de son plein gré est une trame répandue au cinéma. Mais comme souvent on confond un célibataire qui profite avec un ado attardé, l'homme n'est pas immature, il travaille, il est indépendant et s'assume...

Le scénario est semé de détails vraiment amusants (jeu expressif de Arnaud Ducret hilarant entre autre) mais pêche par une trame cousue de fil blanc qui ne surprend pas outre mesure, qui use des clichés habituels (fêtes de fin d'années !) tout en tentant de s'en dédouaner (une séance ciné maison où on se moque d'une comédie romantique...). Résultat, le récit oscille entre moments de grâces et de drôleries avec poncifs du genre et rythme en montagnes russes. Néanmoins on passe un bon moment, c'est marrant sans être renversant, c'est touchant avec en prime Louise Bourgoin et un Arnaud Ducret qui prouve qu'il a un potentiel pour porter un film.

Note :