Les aventures du Capitaine Wyatt (1951) de Raoul Walsh.
Tourné entre "Le Désert de la Peur (1951) et "La Ruelle du Péché" (1952) le grand réalisateur Raoul Walsh tourne un énième western dont le scénario est signé Niven Busch, connu pour le scénario de "Le Facteur sonne toujours deux fois" (1946) de Tay Garnett et son roman adapté "Duel au Soleil" (1948) de King Vidor. Le film est un western atypique puisqu'il serait plus honnête de l'appeler Eastern, ces aventures se déroulant en Floride, plus précisément lors de la guerre des Séminoles avec les décors exotiques des Everglades en prime. Mais on remarque surtout que ce film est étonnamment l'unique film que Walsh et sa star Gary Cooper tourneront ensemble malgré près de quatre décennies à se croiser à Hollywood.
Evidemment, Gary Cooper est le héros , fidèle à lui-même, quintessence du héros américain sans peur et sans reproche. A ses côtés, Richard Webb acteur un peu fade mais expérimenté abonné aux seconds rôles qui trouve ici un de ses meilleurs emplacement au générique. La femme (il y en a toujours une !) est jouée par Mari Aldon qui joue également son rôle le plus important de sa carrière pour celle qui sera surtout connue comme madame de Tay Garnett (1953-1977), et enfin le truculent Arthur Hunnicutt surtout connu pour le film "La Captive aux Yeux Clairs" (1952) de Howard Hawks. Ce film est aussi connu pour avoir été le précurseur créateur du "cri Wilhelm" ou "Wilhelm Sream", devenu un cri particulièrement fameux sorte de gimmick repris par les plus grands cinéastes par la suite. Ce cri qu'on doit à un soldat joué par Sheb Wooley a été réutilisé dans environ 300 autres films depuis !... Le film aborde une guerre plutôt rarement traitée dans les westerns, les séminoles étant délaissés pour les apaches, sioux et autres comanches. Les Everglades offrent un panorama et un contexte exotique qui n'est pas à négliger.
Malheureusement derrière ces derniers points relevés, Walsh n'y ajoute pas grand chose. Le film s'ancre encore trop dans l'historiographie qui fait des indiens les méchants, le scénario reste classique et les dangers des Everglades sont peu étoffés. Si le charisme de Gary Cooper l'impose d'emblée il est toujours juste quand il faut être crédible dans un corps à corps surtout dans un duel comme ici. La voluptueuse Mari Aldon apporte le sex appeal nécessaire sans plus. Niveau technicolor on a vu mieux même avec des films contemporains mais certains passages restent particulièrement réussis comme un duel final plutôt inédit. On a l'impression que le scénario se retrouve à l'étroit dans ce film auquel il manque un peu de souffle épique. Un bon film, original et intéressant par bien des aspects mais pas assez développés pour être complètement réussi.
Raoul
Note :