Mort de Olivia De Havilland

par Selenie  -  26 Juillet 2020, 22:21  -  #Décès de star - Bio

L'une des rares centenaires d l'Âge d'Or du cinéma hollywoodien vient de disparaître. Olivia De Havilland, celle qui est née la même année que l'autre monstre sacré Kirk Douglas est décédée ce ... à l'âge de 103 ans.

Née en 1916 à Tokyo (Japon) de parents britanniques, un papa avocat Walter De Havilland et de l'actrice Lilian Augusta Ruse plus connue sous le nom de Lillian Fontaine du nom de son second mari. Elle a une soeur née en 1917 à Tokyo également qui deviendra une star également sous le nom de Joan Fontaine.

 

La famille déménage en Californie peu de temps avant que ses parents ne divorcent en 1919. Olivia et sa soeur cadette (de 15 mois) étudie dans une école catholique puis au couvent Notre-Dame à Belmont.

 

Elle est repérée par le réalisateur Max Reinhardt qui l'engage pour le théâtre avec "Le Songe d'une Nuit d'été" avec l'adaptation au cinéma dans la foulée. Mais son premier long métrage est ""Alibi Ike" (1935) de Ray Enright.

Cette même année elle connait un succès important avec "Captain Blood" (1935 - ci-dessous sur le tournage) de Michael Curtiz avec Errol Flynn. Le film est un succès et lui permet de former avec Errol Flynn un des couples mythiques de Hollywood. Le trio Curtiz-Flynn-De Havilland va alors offrir plusieurs années d'une fructueuse collaboration.

Ils enchainent tous les trois plusieurs films majeurs... "La Charge de la Brigade Légère" (1936), "Quatre au Paradis" (1938), leur chef d'oeuvre avec "Les aventures de Robin des Bois" (1938 - ci-dessus), "Les Conquérants" (1939), "La vie privée d'Elizabeth d'Angleterre" (1939), "La Piste de Santa Fe" (1940) et "La Charge Fantastique" (1941 - ci-dessous). 

Entre temps elle joue le rôle de Mélanie dans la superproduction "Autant en Emporte le Vent" (1939 - ci-dessous) de Victor Fleming qui lui vaut une nomination à l'Oscar du meilleur second rôle féminin (qui sera remportée par l'actrice noire Hattie McDaniel).

En 1941 elle est naturalisée américaine.

 

En 1942 elle se retrouve face à sa soeur Joan Fontaine pour l'Oscar de la meilleure actrice. Olivia pour son rôle dans "Par la Porte d'Or" (1941) de Mitchell Leisen et Joan pour son rôle dans "Soupçon" (1941) de Alfred Hitchcock. C'est Joan qui obtient la statuette ce qui accentue la rivalité entre les deux soeurs (ci-dessous, Olivia à gauche et Joan à droite) . En effet, Joan  semble en vouloir depuis longtemps considérant que leur mère avait une préférence pour Olivia... Bien que ce soit Joan qui pris comme nom de scène le patronyme maternel. Quoi qu'il en soit, Joan refusa les félicitations de sa soeur lors de la cérémonie !

Après plusieurs films mineurs en 1942-1943, Olivia De Havilland considère qu'on lui propose toujours les mêmes sortes de rôles, souvent des femmes douces et un peu soumise. Soucieuse de diversifier les expériences elle demande à Jack Warner, grand patron des studios éponymes, d'obtenir d'autres rôles mais ce dernier refuse catégoriquement. Mais l'actrice ne se démonte pas et porte plainte contre Jack Warner comme l'avait fait avant elle Bette Davis mais sans succès... Une audace qui a pour conséquence de ne pouvoir tourner pendant trois ans, jusqu'à sa victoire inattendue en justice. Cette décision de justice fera date à Hollywood et vaudra à l'actrice le respect et l'admiration de ses pairs.

 

Le système bien rodé des studios est soudain bousculé grâce à son courage. L'actrice revient ainsi sur grand écran avec "A Chacun son Destin" (1946) de Mitchell Leisen qui lui vaut son premier Oscar de la meilleure actrice pour son rôle de maman qui tente de retrouver son fils pendant la Seconde Guerre Mondiale.

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Elle obtient de nouvelles critiques élogieuses pour son rôle d'une femme atteinte d'une maladie mentale dans "La Fosse aux Serpents" (1949) de Anatole Litvak.

 

Son retour est confirmé avec un second Oscar pour le très beau film "L'Héritière" (1949 - ci-dessous) de Wylliam Wyler. Cette même année 1949 elle accouche de son premier enfant qu'elle a eu avec son époux le romancier Marcus Goodrich (épousé en 1946 divorcé en 1954). Elle s'absente un peu pour s'occuper de son bébé.

Elle doit revenir avec le rôle de Blanche Dubois dans "Un Tramway nommé Désir" (1951) de Elia Kazan mais qu'elle refuse finalement trouvant le rôle immoral. Ironie du sort, ce rôle reviendra à Vivien Leigh sa partenaire dans "Autant en Emporte le Vent" qui lui vaut un nouvel Oscar.

 

Finalement elle revient avec "Ma Cousine Rachel" (1952 - ci-dessous) de Henry Koster mais part vivre juste après à Paris en 1953. Elle a littéralement un coup de foudre pour la Ville Lumière et déclare : "la France est le seul pays où je me sente vraiment chez moi". Elle y épouse en seconde noce en 1955 le journaliste français Pierre Galante avec qui elle aura une fille (1956). Ils divorceront en 1979.

Néanmoins, si Olivia De Havilland obtient des rôles plus riches et intéressants il semble que les projets se raréfient dans le même temps. Elle va tourner autant de films dans ses 20 dernières années de carrière que durant ses trois premières années !

 

Elle tourne dans "La Princesse d'Eboli" (1955) de Terence Young et dans "Pour que vivent les Hommes" (1955) de Stanley Kramer mais surtout elle retrouve un réalisateur qui a compté puisqu'elle joue dans "Le Fier Rebelle" (1958 - ci-dessous) de Michael Curtiz.

On remarque alors que sa fructueuse collaboration avec Curtiz, et par la même occasion avec Errol Flynn, a pris un coup d'arrêt après son attaque judiciaire face à la Warner.

 

Pourtant elle joue encore des rôles surprenant comme dans le film noir "Une Femme dans une Cage" (1964) de Walter Grauman. Elle est choisie par son amie Bette davis pour remplacer Joan Crawford pour l'adaptation "Chut... Chut chère Charlotte" (1964 - ci-dessous avec Bette Davis) de Robert Aldrich.

Olivia De Havilland devient le première femme Présidente du Jury au Festival de Cannes 1965.

 

Elle commence à tourner pour la télévision à cette époque, en apparaissant dans la série TV western "La Grande Vallée" (1965) où elle tourne avec une autre étoile, Barbara Stanwick.

 

Elle tourne de moins en moins avec seulement cinq films en dix ans. Ses derniers films sont "Les Derniers Aventuriers" (1970) de Lewis Gilbert, "Jeanne, papesse du Diable" (1972) de Michael Anderson, "Les Naufragés du 747" (1977 - ci-dessous) de Jerry Jameson, "L'Inévitable Catastrophe" (1978) de Irwin Allen et "Le Cinquième Mousquetaire" (1979) de Ken Annakin.

Vivant à Paris et restant à l'écart du monde, elle a déclaré travailler sur une autobiographie. En 2003 elle présente la 75ème cérémonie des Oscars. En 2005, elle participe à un documentaire pour les 65 ans du film "Autant en Emporte le Vent". En 2009 elle est la narratrice du documentaire "I Remember Better When I Paint". En 2011 elle reçoit une standing ovation alors qu'elle assiste à la cérémonie des Césars (ci-dessous).

Britannique de naissance, Olivia De Havilland est naturalisée américaine puis française ensuite.

La vie de l'actrice aura été marqué particulièrement par sa querelle avec sa soeur Joan Fontaine. Se détériorant après l'incident des Oscars 1942, leur désaccord n'aura de cesse d'empirer jusqu'à ne plus jamais se parler à partir de 1975 (ci-dessus les deux époques). Joan Fontaine déclarera : "Je me suis mariée la première, j'ai gagné l'Oscar avant Olivia et, si je meurs la première, elle sera sans doute folle de rage parce que je l'ai encore battue."

Après la mort de Kirk Douglas, Olivia De Havilland demeurait la dernière grande star de l'Âge d'Or de Hollywood. Mais on peut aussi préciser qu'en France il existe toujours une certaine Renée Simonot (ou Dorléac) née Deneuve, mère de Catherine, qui a 108 ans et qui a justement doublé la voix de Olivia De Havilland dans quelques films. Encore aujourd'hui rappelons qu'il reste encore deux vétérans de l'Âge d'Or un peu moins connus, Norman Lloyd (105 ans) et Marsha Hunt (102 ans).

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