En Eaux Troubles (2018) de Jon Turtletaub

par Selenie  -  29 Août 2018, 14:46  -  #Critiques de films

Ce film est un projet de longue date, serpent de mer des studios hollywoodiens que Disney voulait déjà adapter à la sortie du roman "Meg : a Novel odf Deep Terror" (1997) de Steve Alten mais à l'époque  la firme aux grandes oreilles n'avait pas voulu partir à la concurrence face au film "Peur Bleue" (1999) de Renny Harlin. Les "Shark Movie" sont devenus un sous-genre en soit qu'on doit évidemment au myhtique  "Les Dents de la Mer" (1975) de Steven Spielberg et on peut citer depuis bon nombre de films dont les récents "Instinct de Survie" (2016) de Jaumet Collet-Serra et "47 Meters Down" (2017) de Johannes Roberts. Mais cette fois le film délaisse le côté thriller réaliste pour un Megalodon (qui serait l'ancêtre préhistorique du grand requin blanc) qui place d'emblée le film dans une version luxe de nanards comme "Shark Attack 3 : Megalodon" (2004) de David Worth et "Mega Shark vs Giant Octopus" (2010) de Jack Perez. Il faut dire que "The Meg" (titre en V.O. !) se paie le vrai luxe d'un budget énorme de 150 millions de dollars faisant de ce film le plus cher des "Shark Movie", le record étant auparavant détenu par "Peur Bleue" pour un budget de "seulement" 60 millions... Donc après 20 ans les producteurs ont proposé le projet au réalisateur Jon Turtletaub, spécialiste du divertissement populaire inoffensif comme "Rasta Rockett" (1993), "Benjamin Gates et le Trésor des Templiers" (2004) et "L'Apprenti Sorcier" (2010).

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Le scénario a été écrit à plusieurs mains dont les scénaristes Jon et Erich Hoeber auteurs des films "Red" (2010) de Robert Schwentke et "Battleship" (2012) de Peter Berg. Une telle production se doit aussi de limiter la casse et les risques avec un casting international et surtout chinois (la Chine est devenu le premier marché !). Le rôle principal est tenu par le toujours efficace Jason Statham qui avait déjà frôlé le squale dans "Mechanic Resurrection" (2016) de Dennis Gansel et qu'on attend dans le spin-off de la saga "Fast and Furious" "Hobbs and Shaw" (2019) de David Leitch. A ses côtés quelques gueules bien connues comme Rainn Wilson et Cliff Curtis mais surtout la star chinoise Bingbing Li déjà vue dans le très hollywoodien "Transformers : l'âge de l'Extinction" (2014) de Michael Bay. L'autre atout charme étant dévolue à Ruby Rose qui semble s'abonner à l'action après "XXX : Reactivated" (2017) de D.J. Caruso et "John Wick 2" (2017) de Chad Stahelski. Dans un premier temps le scénario s'affirme comme un simple canevas du genre, d'abord avec la base nautique qui renvoie irrémédiablement au milliardaire créateur de "Jurassic Park" (1993) d'un certain Steven Spielberg ensuite  avec un héros devenu paria alcoolo mais qui est évidemment le meilleur dans son domaine. Sur ce dernier point on notera que Statham en alcoolique est aussi peu crédible que peu investi.

Outre les films déjà cités on peut aussi remarquer que le film pompe aisément certaines séquences de "Piranha 3D" (2010) de Alexandra Aja à la sauce asiatique tant le scénario nous impose des scènes dont on sent l'obligation de séduire le public chinois offrant ainsi des moments kitshs (le mariage) et/ou bien maladroites (le dialogue entre papa et sa fille). Reste les effets spéciaux, pas tous au point malgré un budget très confortable. Le Megalodon est d'ailleurs assez peu visible en gros plan, signe que le réalisateur devait lui-même être déçu du résultat pour ne pas nous imposer des gros plans plus lents. Le film pullule de clichés à tous les niveaux, de l'idylle qu'on voit arriver à des kilomètres en passant par la petite fille mignonne mature et supra intelligente en passant par la querelle sauvée plus tard par un acte héroïque... etc... Si on adore les requins et Statham on survit à cette superproduction beaucoup trop calibrée et si peu audacieuse, sinon on est finalement pas si loin de la saga des "Sharknado", qui eux on le mérite du délire assumé.

 

Note :                

07/20

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A
Un ixième film d'agression animale qui tente de faire ciller l'hégémonie presque arrogante de Jaws premier du nom. Un film de requin correct mais assez décevant à l'aune des moyens et du casting employés
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S
150 millions de dollars pour nous prouver par a+b qu'il est très dangereux pour de pauvres mégalodons de croiser la route des bipèdes à poumons. Je suis choquée :p
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M
On a pas l'air d'être dans la finesse ici. Tout semble être dans la démesure et ça peut me plaire ce genre de spectacle sans prise de tête. Puis j'aime bien Statham donc pourquoi pas. A voir même si je pense que ça sera à la télévision de mon côté ;-)
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