Simetierre (2019) de Kevin Kölsch et Dennis Widmyer
Après "Simetierre" (1989) de Mary Lambert, voici la nouvelle adaptation du roman éponyme culte (pléonasme ?!) (1983) de Stephen King, auteur prolifique qui ne cesse d'être porté à l'écran depuis toujours. Ce projet n'est pas nouveau, il a déjà été proposé par Paramount à Alexandre Aja (réalisateur français de "La Colline a des Yeux" en 2006 et "Horns" en 2013) avant de finalement connaitre plusieurs réécriture et revenir au duo Kevin Kölsch et Dennis Widmyer, inconnu mais remarqué par certains lors de festivals pour leur premier long métrage "Starry Eyes" (2014) qui jouit d'une excellente réputation... Une famille qui vient d'acquérir une propriété immense avec un bois découvre un cimetière pour animaux, une découverte qui va déclencher des événements aussi mystérieux que tragiques... Cette histoire connue d'avance est signée et (ré)adaptée par Jeff Buhler auteur de "Midnight Meat Train" (2009) de Ryûhei Kitamura, assisté de Matthew Greenberg connu pour les scénarios de "Halloween, 20 ans après" (1998) de Steve Miner et "Le Règne du Feu" (2002) de Rob Bowman.
Le couple est incarné par Jason Clarke vu dans "La Malédiction Winchester" (2018) des frères Spierig et "First Man" (2048) de Damien Chazelle, puis par Amy Seimetz vue dans "You're Next" (2013) de Adam Wingard et "Alien : Covenant" (2017) de Ridley Scott. Leur fille est jouée par la très jeune Jeté Laurence aperçue dans "Le Bonhomme de Neige" (2017) de Tomas Alfredson et "Long Way Home" (2019) de Jordana Spiro. Tandis que leur voisin est interprété par un méconnaissable John Lighgow qu'on avait pas vu dans un film d'horreur (!?!) depuis "Pitch Perfect 3" (2017) de Trish Sie... Le co-réalisateur Kevin Kölsch précise : "Je suis un grand fan du film précédent, mais il offrait sa propre lecture du livre. On tenait à proposer notre propre version et, du coup, à y intégrer des éléments qui figurent dans le roman, mais dans le film. Les fans auront quelques surprise, mais nous sommes restés fidèles à l'esprit du livre."... La première grosse différence est que le victime centrale au récit n'est pas le fils de 2 ans mais la fille de 8 ans, afin d'être plus crédible en ce qui concerne les notions existentielles. Sur l'esprit du roman, chacun des lecteurs se fera son idée. L'histoire ne perd pas trop son temps et entre assez vite dans le vif du sujet avec une procession qui fait son effet vers le "simetierre" ; terme ainsi écrit parce qu'il faut imaginer les enfants ayant fait une erreur d'orthographe sur le panneau !... La question universelle et systématique qui revient reste la fidélité à l'oeuvre originelle, comme d'habitude et toujours, faut-il rappeler que rarement voir jamais il peut y avoir un fidélité 100% pur jus sur une adaptation littéraire ?! L'important reste qu'il faut faire au maximum et, surtout, garder l'esprit et le fond du récit. Que ce soit la version 1989 ou 2019 là-dessus aucun de peut se targuer de dépasser l'autre, les paramètres choisis sont différents mais les libertés prises sont tout aussi polémiques...
Le vrai soucis repose essentiellement sur la peur et le frisson procuré par l'histoire. En effet, le roman de King est considéré par beaucoup comme l'un des plus effrayant du maître de l'horreur. Premier constat, le film n'est pas franchement du même acabit. Avec un maximum de 2-3 scènes terrifiantes (en étant large !) le film reste peu efficace, se reposant surtout sur une atmosphère malsaine et funeste parfaitement mise en image avec un bon point sur les décors mais il servent un écrin dont les effets sont trop légers. Il manque également trop d'apparitions marquantes sur le même genre tandis qu'ici, le chat a une position centrale sans jamais être réellement importante ; un chat qui sert surtout de simple mascotte, à tel point qu'on ne serait pas surpris d'une vente d'un produit dérivé... Pour l'anecdote, l'actrice Amy Seimetz est allergique au chat et les déteste cordialement, sympa sur le plateau ! Elle en dit juste : "de vrais enfoirés, qu'ils reviennent d'entre les morts ou pas !", ambiance... Excellente performance des acteurs par contre, si Jason Clarke et John Lightow sont connus on remarque surtout Amy Seimets au potentiel certain. L'ambiance et atmosphère générale est parfaitement rendue mais le scénario glisse doucement vers un final pas si surprenant que ça même si ce n'est pas un happy end hollywoodien. On regrettera surtout le manque de scène d'effroi, les réalisateurs ayant à priori confondu peur et gore sur certaines séquences.
Note :