USS Greyhound (2020) de Aaron Schneider
Si ce film sous-entend qu'il s'agit d'une Histoire Vraie il n'en est rien. Il est avant tout adapté du roman "The Good Sheperd" (1955) de C.S. Forester, auteur qui a déjà été adapté sur grand écran dont le plus connu est "African Queen" (1951) de John Huston. Le romancier se sert de ses souvenirs comme correspondant de guerre lors de 39-45. Le film réunit donc plusieurs faits de la bataille de l'Atlantique (Tout savoir ICI !) mais l'histoire est originale et fictive. Une histoire qui a plu à la star Tom Hanks qui s'est alors particulièrement impliqué, d'abord via sa société de production Playtone, mais aussi et surtout en signant lui-même le scénario comme il l'avait déjà fait pour ses propres films en tant que réalisateur-scénariste avec "That Thing You Do !" (1996) et "Il n'est Jamais Trop Tard" (2011). La réalisation est confiée au méconnu Aaron Schneider qui avait remporté l'Oscar du meilleur court métrage avec "Two Soldiers" (2004) suivi d'un premier long avec "Le Grand Jour" (2009). Précisons que ce film devait sortir en salles au cinéma mais repoussé en raison du Covid-19 le film est finalement diffusé en streaming...
En 1942, un convoi allié de 37 navires doit traversé l'Atlantique sous la menace de plusieurs U-Boots (sous-marins) allemands. Le convoi est placé sous la responsabilité du Commandant Krause à bord de son destroyer USS Greyhound, pour qui c'est la première mission à ce degré de responsabilité... Le rôle principal est tenu par son scénariste, Tom Hanks qui retrouve un rôle de "capitaine de vaisseau" après les films "Apollo 13" (1995) de Ron Howard, "Capitaine Phillips" (2013) de Paul Greengrass et "Sully" (2016) de Clint Eastwood, auquel on pourrait même ajouter le chef de train dans le film d'animation "Le Pôle Express" (2004) de Robert Zemeckis. À ses côtés quelques sous-officiers interprétés par Stephen Graham vu récemment dans "The Irishman" (2019) de martin Scorcese et qui avait déjà abordé la période 39-45 en jouant dans la série TV "Frères d'Armes" (2001) produite par Steven Spileberg et un certain Tom Hanks. Citons encore Manuel Garcia-Rulfo remarqué dans "Les 7 Mercenaires" (2016) de Antoine Fuqua et "Six Underground" (2019) de Michael Bay, puis Karl Glusman révélé dans "Love" (2015) de Gaspard Noé et vu depuis dans "The Neon Demon" (2016) de Nicolas Winding Refn et "Nocturnal Animals" (2017) de Tom Ford. L'atout charme (il en faut toujours un !) est dévolu à Elizabeth Shue éternelle Sera dans "Leaving Las Vegas" (1995) de Mike Figgis, se faisant rare maintenant mais vue dernièrement dans "Death Wish" (2018) de Eli Roth... Le film fut tourné en partie sur l'USS Kidd basé à Baton Rouge en Louisiane, navire musée de la classe Fletcher qui reste l'unique bateau du genre qui soit préservé dans l'état et la configuration de la Seconde Guerre Mondiale. D'un point de vue historique pur rappelons donc que ce récit est complètement fictif, entre autres le USS Greyhound comme son commandant sont imaginaires.
Néanmoins, l'oeuvre originelle a été créée par un témoin de cette guerre et le film reste d'un point de vue documentaire particulièrement intéressant. Ainsi, la stratégie et les tactiques de lutte anti-UBoot sont dans ce film d'une rare précision même si certains passages sont peu vraisemblables, le film ne peut que passionner les amateurs du genre. La photographie est soignée avec des effets visuels corrects. Mais on constate vite que le film se repose essentiellement dessus et surtout sur les épaules de Tom Hanks qui se prend la part du lion. Si l'acteur-scénariste est de quasi tous les plans "humains" il laisse que peu de place à ses partenaires sous-officiers et, encore plus, à son épouse alias Elizabeth Shue. Cette dernière a peu de présence à l'écran, complètement accessoire la pauvre elle ne sert que de paramètre patho-sentimentalo-intimiste via des flash-backs complètement inutiles. Le film tourne vite en rond, séquences de guerre attaque-défense entrecoupées de messages radios et de flash-backs, concept éculé pour donner un semblant de rythme. Résultat, il s'agit d'un film de guerre sans panache, sans suspens, un film de sous-marin bien peu passionnant comparé aux musts du genre (voir la partie films de sous-marins spécial 39-45 ICI !). Un seul bonus donc, la description et la démonstration de la lutte sous-marine vs navire de surface. Note indulgente.
Note :