Freaky (2021) de Christopher Landon
Voilà un film que nous ne sommes pas tous sûr de voir un jour puisqu'il fait partie de la longue, très longue liste des films repoussés, avancés, repoussés encore jusqu'à début 2021 au dernière nouvelle. Cette nouvelle production Blumhouse ("Paranormal Activity", "insidious", "American Nightmare", "Get Out"... etc...) devait s'intituler "Freaky Friday the 13th" comme un hommage aux films "Vendredi 13" (1980) de Sean S. Cunningham et "Freaky Friday" (2003) de Mark Waters, logique puisque le film est très librement inspiré du roman dont est adapté ce dernier film, "Freaky Friday" (1972) de Mary Rodgers. Finalement le titre est donc raccourci. Le concept n'est pas sans rappeler un certain "Happy Birthdead" (2017), ça tombe vraiment bien car le réalisateur de celui-ci est le même que pour "Freaky", Christopher Landon donc, qui sort de l'écurie Blumhouse pour qui il a signé entre autre "Paranormal Activity : the Marked Ones" (2014) et la suite "Happy Birthdead 2 You" (2019). Landon co-signe le scénario avec un certain Michael Kennedy, obscur cinéaste de série Z comme "One Man Out" (1989), "Le Maître d'Arme" (1993) ou encore un truc du genre "Le Scorpion Rouge 2" (1994). Le genre abordé est la "comédie horrifique", un sous-genre qui brasse lui-même large car on peut chipoter sur l'humour et la capacité à faire rire. Par exemple, outre "Happy Birthdead" dans les meilleurs on peut citer par exemple "Bienvenue à Zombieland" (2009) de Ruben Fleischer et "Tucker and Dale fightent le Mal" (2010) de Eli Craig. À noter que le film a été interdit dans la plupart des pays aux enfants, aux moins de 17 ans non accompagnés aux Etats-Unis, aux moins de 12 ans en France et précisons que ces limites sont pour une fois parfaitement justifiées !...
Millie 17 ans, est la souffre-douleur de son lycée tandis qu'elle a du mal à se remettre de la mort de son père, comme sa mère qu'elle soutient du mieux qu'elle peut, sa grande soeur policière semble mieux aller. Mais tout se complique encore quand le tueur en série appelé Le Boucher tente la poignarde sans la tuer, mais qui a pour effet d'inverser corps et esprits. Soudain Millie se retrouve dans le corps très viril du Boucher et le tueur se retrouve dans le corps sexy de Millie. Avec l'aide de ses amis, Millie va devoir faire au plus vite pour retrouver le Boucher et tenter de revenir à la normale avant que la malédiction ne devienne éternelle... Le Boucher est incarné par Vince Vaughn habitué des comédies déjantées vu dernièrement dans "Traîné sur le Bitume" (2019) de S. Criag Zahler et "Seberg" (2019) de Benedict Andrews. L'héroïne est jouée par Kathryn Newton déjà vu dans une production Blumhouse avec "Paranormal Activity 4" (2012) de Henry Joost et Ariel Schulman puis notamment dans "Contrôle Parental" (2018) de Kay Cannon. Les meilleurs amis sont interprétés par les moins connus Misha Osherovitch aperçu dans "Le Chardonneret" (2019) de John Crowley et Celeste O'Connor vue dans "Selah et les Spades" (2019) de Tayarisha Poe et "Wetlands" (2019) de Stephanie Laing. La soeur policière est jouée par la magnifique Dana Drorivue dans "The Price" (2017) de Anthony Onah et "Straight Up" (2019) de James Sweeney. Enfin, on peut citer le prof détestable Alan Ruck vu dans "War Machine" (2017) de David Michôd et "Captice State" (2019) de Rupert Wyatt... Le réalisateur avait plus ou moins mixé "Un jour sans Fin" (1993) de Harold Ramis et "Scream" (1996) de Wes Craven pour son "Happy Birhtdead", cette fois il se dit que le concept est bon et il a dû chercher un temps pour se dire qu'on pouvait mixer à nouveau une comédie avec un slasher. Un coup de "Vendredi 13" et de "Freaky Friday" donc et le tour est joué. On sent venir le prochain film de ce réalisateur ! Mais pourquoi après tout ?! Mais le râté "Happy Birthdead" n'augure évidemment rien de très bon. Après un prologue hyper violent très prometteur s'ouvre une première partie où absolument tous les clichés du teenage movie sont passés à la moulinette avec l'équipe de stars du foot US, les garces du bahut avec en prime le panel "tolérance" devenu systémique dont la copine black et le copain gay.
Après un uppercut on a donc droit à une gentille gifle, ça commence mal. Le récit débute réellement avec la rencontre entre le tueur et Millie, qui nous conforte dans l'idée que ça ne va pas aller de mieux en mieux. En effet, le tueur hyper violent hyper psychopathe se ramollit 2 secondes nécessaires pour érafler la pauvre Millie ; pourquoi et comment ?! Ensuite on n'est pas surpris et on est même demandeur de ce qui paraît logique : Millie doit s'habituer à son corps, le Boucher à celui de Millie. Et c'est sur ce point que le pire arrive, car justement rien de valable n'arrive ! Comment le réalisateur a-t-il pu râté cette partie ?! Tout le potentiel de "Freaky Friday", soit l'échange des corps, est juste survolé, à peine exploité. Le tout se résume à Millie faisant pipi comme un homme, et le Boucher qui se touche les seins. Point à la ligne. Le concept n'est donc pas assumé et perd alors toute sa dimension comique, ce qui aurait pourtant été une bonne chose car la violence extrême des meurtres n'est pas anodines. L'humour aurait atténué une violence plutôt gore ce qui a pour résultat d'être devant un slasher qui est loin de mériter le statut de comédie. À priori, le réalisateur-scénariste Christopher Landon pensait que l'humour pourrait se suffire en se reposant sur Vince Vaughn se forçant à courir comme une fille particulièrement "girly", à l'instar de Millie en Boucher où comment Kathryn Newton (ersatz de Teresa Palmer) surjoue à outrance la fille dur, mutique au regard menaçant qui n'interroge personne outre mesure. Les acteurs n'y sont pour rien ! (Rappelons une Marion Cotillard vilipendée pour la responsabilité qui incombe d'abord au réalisateur !) En effet, pour surjouer ainsi, force est de constater que le réalisateur Christopher Landon a accepté la prise. Le bon point réside donc dans une violence assumée, digne d'un bon slasher, mais la partie comique est stupide, par un paramètre échange des corps non utlisé pour un surjeu outrancier indigne.
Note :