Benny t'aime très Fort (2020) de Karl Holt

par Selenie  -  13 Août 2021, 08:23  -  #Critiques de films

Voilà un petit film (littéralement) qui vaut un détour ! Après un court métrage avec "Negative Image" (2011), voici donc le premier long métrage de Jack Holt. Un long métrage fauché pour lequel ke cinéaste s'est battu des années en assumant entre autre la plupart des postes en tant que producteur-réalisateur-scénariste-monteur-responsable des effets spéciaux et acteur principal ! C'est en 2013 que le jeune cinéaste se lance dans ce projet qui reprend un de ses premiers courts de 2006, avec un premier espoir de le sortir en 2015. Plein d'espoir ilva même jusqu'à quitter son travail pour se consacrer à son film. Malheureusement, la post-production lui prendra quatre années...

Jack, adulte mais éternel adolescent est contraint de mettre en vente le domicile familial après la mort accidentelle de ses parents. Il en profite pour se débarasser de ses jouets, parmi lesquels son ours en peluche Benny. Mais ce dernier prend vie, et désirant toujours assumer son rôle de protecteur Benny se met à tuer tous ceux qui s'approchent trop de Jack à commencer par son banquier... Le réalisateur s'octroie logiquement le rôle principal de Jack heureux propriétaire de Benny. Malgré un budget serré, le cinéaste a pu compter sur un casting professionnel. Claire Cartwright qui a participé à de nombreux courts métrages et un autre premier long avec "Souljacker" (2015) de Darren Bailey. James Parsons aperçu dans "Arbitrage" (2012) de Nicholas Jarecki, "Parallel Lines" (2014) de Jackie Clark ou "The Quiet Crime" (2017) de Jon Pegg, Anthony Styles vu dans "Le Retour de Jack l'Eventreur" (2016) de Ian Powell et Karl Ward, "Seeing Heaven" (2011) de Ian Powell, citons aussi Lydia Hourihan vue dans "Affected" (2011) de Ash et Naeem Mahmood et "Sunset Dreams" (2017) de Chris Wickett... Karl Holt reprend une trame qui renvoie forcément à un certain Chucky vu pour la première fois dans "Jeu d'Enfant - Child's Play" (1989) de Tom Holland, sans compter les  nombreuses suites (1991-2017), maison peut penser aussi à un moins violent mais non moins choquant "Ted" (2012-2015) de Seth McFarlane. Benny est donc une sorte de "Toy Story" gore mais parodique avec une dose d'humour noir non négligeable.

Le début est sans doute un peu long, ou plutôt il manque un climax plus probant, plus palpable. Mais dès que Benny prend vie le récit devient franchement savoureux. Le scénario est assez basique et on devine bien comment cela va se terminer mais le cheminement reste assez prenant, d'abord parce que Benny veut protéger son maître, mais très vite protection se voit en long et en large, se mêle aisément à la simple jalousie et même au simple plaisir de tuer et toujours avec délectation et un certain entrain. Absurde et décalé, humour décapant et très noir, d'une violence non feinte qui fait d'autant son effet que Benny est une peluche toujours souriant et joyeux. Les effets spéciaux ne sont pas tous impeccables mais ils restent impressionnants vu le manque de moyen, et Benny façon Muppet Show offre un mix clown flippant plutôt jouissif et colle idéalemenbt à cette comédie horrifique  aussi drôle que sanglante. Dans la catégorie petit film fauché il faut saluer Karl Holt qui est arrivé à se surpasser, et signe un film parfaitement réussi et efficace. Un petit film qui vaut donc le détour ne serait-ce que par curiosité, ou pour encourager un cinéaste plein d'idée et ingénieux. Le film a éculé les festivals depuis deux ans, le Covid a ensuite un peu bridé sa sortie... Un film franchement sympa, à voir et à conseiller.

 

Note :            

 

14/20

 

Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :               

14/20
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