Free Guy (2021) de Shawn Levy

Plusieurs années après son dernier film avec "La Nuit au Musée 3 : le Secret des Pharaons" (2014) voici le retour du réalisateur Shawn Levy avec une énième comédie après plusieurs succès comme "Treize à la Douzaine" (2003), "Crazy Night" (2010) ou "Les Stagiaires" (2013) en passant rapidement par un peu d'action avec "Real Steel" (2011). Il met en scène une histoire de Matt Lieberman scénariste qui a écrit les films d'animation "La Famille Adams" (2019) de Conrad Vernon et Greg Tiernan et "Scooby !" (2020) de Tony Cervone mais aussi les comédies "Les Chroniques de Noël" (2018) de Clay Kaytis et "Playing with Fire" (2020) de Andy Fickman. Le scénario est co-signé avec Zak Penn auteur de plusieurs Marvel mais qui est surtout un spécialiste des mondes virtuels puisqu'on lui doit entre autre "Last Action Hero" (1993) de John McTiernan et "Ready Player One" (2018) de Steven Spielberg. On constate donc que le réalisateur spécialiste des comédies s'est entouré de deux scénaristes qui se complètent judicieusement, le premier qui a fait ses preuves dans des films familiaux, le second qui a déjà fait ses preuves dans un sous-genre dit des "mondes virtuels" dans lequel on pourrait aussi ajouter des titres comme "Tron" (1982) de Steven Lisberger, "Matrix" (1999) des Wachowski, "eXistenZ" (1999) de David Cronenberg, "Avalon" (2001) de Mamori Oshii, "Les Mondes de Ralph" (2012) de Rich Moore, on pourrait même pousser en pensant à "The Truman Show" (1998) de Peter Weir...

Un jour, un employé de banque heureux dans sa vie apprend qu'il est en fait un personnage parmi d'autre d'un jeu vidéo en ligne nommé Free City. Prenant de plus en plus conscience du monde virtuel où il vit vraiment il décide d'en devenir un héros malgré lui dans une course contre la montre tout en cherchant à battre les développeurs du jeu à leur propre... jeu !... Le gentil guy est incarné par Ryan Reynolds vu récemment dans "Six Underground" (2019) de Michael Bay et "Hitman and Bodyguard 2" (2021) de Patrick Hugues. La belle millie alias MolotovGirl est incarnée par Jodie Comer qui, après des années à écumer les plateaux de séries TV est apparue brièvement en mère de Rey dans "Star Wars IX : l'Ascension de Skywalker" (2019) de J.J. Abrams et qui risque enfin de percer avec ce film et en attendant le prochain "Le Dernier Duel" (2021) de Ridley Scott. Certains personnages sont joués par Joe Keery surtout connu pour la série TV "Stranger Things" (2016-...), Lil Rel Howery vu régulièrement ces dernières années avec des films marquants comme "Get Out" (2017) de Jordan Peele, "Bird Box" (2018) de Susanne Bier et récemment "Judas and the Black Messiah" (2021) de Shaka King, et Utkarsh Ambudkar vu dans "Blindspotting" (2018) de Carlos Lopez Estrada et "Mulan" (2020) de Niki Caro. Citons le grand méchant incarné par Taika Waititi réalisateur de "Thor : Ragnarok" (2017) et de "Jojo Rabbit" (2019) qui fait aussi l'acteur régulièrement comme dans le récent "The Suicide Squad" (2021) de James Gunn, puis n'oublions pas le petit rôle mais marquant d'un certain Channing Tatum dont le dernier rôle devant la caméra remonte à "Kingsman : le Cercle d'Or" (2017) de Matthew Vaughn, sans compter qu'il a donné de la voix pour les films d'animation "Yéti et Compagnie" (2018) de Karey Kirkpatrick et Jason A. Reisig et "La Grande Aventure Lego 2" (2019) de Mike Mitchell et Trisha Gum...

Malgré les films sus-cités qui font référence dans le sous-genre du monde virtuel il faut avouer que Shawn Levy réussit à créer un nouvel univers avec des codes nouveaux et un style personnels. Si au départ on a un peu peur de perdre le fil ou plutôt de ne pas trouver cohérent cet univers entre réalité et jeu vidéo très vite le scénario arase les doutes et offre un récit étonnamment limpide et un passage entre les deux mondes plutôt bien construit. La vraisemblance entre algorithmes, virus, et autre jargons spécifiques s'intègre judicieusement dans un scénario bien ficelé, et si l'enjeu "réel" est trop léger il est bien compensé par ce lui de Guy qui veut gagner sa liberté et surtout son libre-arbitre. On constate que le monde "réel" est surtout composé de tons froids, et qu'on an pas l'impression que ce soit la grande joie en général, tandis que l'enjeu sur quoi repose l'intrigue manque sans doute un peu de sel ou d'intérêt. Par contre, la partie "virtuelle" est fun et d'une richesse visuelle non négligeable. Les scènes d'action sont menées tambour battant jusque dans les arrières-plans où il se passe toujours quelque chose. Des scènes d'action qui sont d'autant plus efficaces qu'on salue la violence de certaines séquences tout en assurant un film familial : un très bon point ! Le film va à 100 à l'heure, un scénario béton et un partage humour-action idéal car si il y a de l'émotion elle reste un peu en retrait ce qui ne casse pas le rythme. Seul bémol, le scénario béton s'effrite un peu dans la dernière partie, moins probante niveau crédibilité, et on sent que la fin a dû être un point litigieux alors que 5-10mn aurait pu être gagné. Néanmoins, Shawn Levy signe là sans doute un de ses 2-3 meilleurs films, jouissif, amusant, cool, fun, aussi dépaysant que divertissant, idéal pour mettre un peu de peps dans cet été maussade avec en prime la révélation Jodie Comer. Un très bon moment.

Note :            

Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :