Fisherman's Friends (2021) de Chris Foggin

par Selenie  -  27 Octobre 2021, 17:29  -  #Critiques de films

L'idée du film est venue d'abord à Meg Leonard, productrice-scénariste qui, juste après son accouchement, est tombée sur la première apparition du groupe nommé Fisherman's Friends à la télévision : "J'ai été immédiatement captivée par le sens de la communauté, de l'humour et de la tradition que les dix hommes personnifiaient. Ils représentaient un mode de vie plus simple et plus connecté que beaucoup d'entre nous ont perdu et dont nous avons besoin." Son compagnon, Nick Moorcroft, producteur également, a ensuite allé à la rencontre du manager Ian Brown. Ainsi on peut rappeler que le groupe originaire de Port Isaac en Cornouailles ont débuté avant tout en chantant pour des oeuvres de charité locales avant d'être remarqué, d'obtenir un contrat de 1 millions de livres avant que leur album se vende assez pour entrer dans le top 10 des ventes au Royaume-Uni devant le groupe de folk traditionnel le plus vendu au monde ! Les deux producteurs et couple à la ville sont donc aussi scénaristes du film, Meg Leonard a d'abord écrit le film "Finding your Feet" (2017) de Richard Loncraine, tandis que son compagnon Nick Moorcroft a signé notamment les films "Trinian's" (2007-2009) de Oliver Parker-Barnaby Thompson et "Cadavres à la Pelle" (2011) de John Landis, après lesquels il retrouve son co-scénariste Piers Ashworth qui co-signe ce nouveau projet. À la réalisation, le choix s'est porté sur Chris Foggin dont on peut citer le film "Kids in Love" (2016)...

Danny, manager de musique à Londres se retrouve en Cornouailles pour un enterrement de vie de garçon. Son patron, futur marié, lui lancé un défi dont il ne voit pas le piège, à savoir faire signer un contrat à un groupe de pêcheurs qui font des chants marins. Prit au piège, il décide d'assumer d'autant plus qu'il commence à s'attacher à eux, et surtout la la fille du leader. Danny va alors tout faire pour que le boys band de pêcheurs signe avec un producteur pour un premier disque... Le manager est incarné par Daniel Mays vu entre autre dans "Braquage à l'Anglaise" (2008) de Roger Donaldson, "We Want Sex Equality" (2010) de Nigel Cole et "Byzantium" (2012) de Neil Jordan. La fille du pêcheur est jouée par Tuppence Middleton surtout remarquée dans des séries TV mais aperçue aussi sur grand écran notamment dans "Trance" (2013) de Danny Boyle, "Downton Abbey" (2019) de Michael Engler et "Mank" (2020) de David Fincher. Parmi les pêcheurs citons James Purefoy dont les premiers rôles marquant sont "Solomon Kane" (2009) de Michael J. Bassett et "Le Sang des Templiers" de Jonathan English sur lequel travaillait un certain Chris Foggin comme 3ème assistant-réalisateur, plus récemment il incarnait le roi George VI dans "Churchill" (2017) de Jonathan Teplitzky, puis David Haymanvu dans "My Name is Joe" (1998) de Ken Loach, "Queen and Country" (2014) de John Boorman et qui retrouve les scénaristes de "Cadavres à la Pelle", et enfin Dave Johns remarqué surtout dans le rôle titre de "Moi, Daniel Blake" (2016) de Ken Loach. Citons ensuite Maggie Smith grande dame du théâtre aperçue dans les films "Le Voile des Illusions" (2006) de John Curran et "Une Promesse" (2014) de Patrice Leconte, puis Christian Brassington qui retrouve ses scénaristes de "St Trinians" et "Cadavres à la Pelle"... Avec ce film on est dans la grande tradition de la comédie sociale à l'anglaise dont le chef étendard peut être "The Full Monty" (1997) de Peter Cattaneo, mais on peut aussi penser au très sympa film québecois "La Grande Séduction" (2004) de Jean-François Pouliot. Ainsi on retrouve un groupe social en difficulté et qui on la possibilité de sortir du terrier (ou du port !) où ils sont nés et d'où il n'est pas question de partir. Mine de rien le film recherche justement l'authenticité dont parlait la productrice et pour sa faire le tournage a eu lieu sur les lieux exacts de la petite ville de Port Isaac où avait déjà été tourné d'autres oeuvres dont les films "Oscar et Lucinda" (1997) de Gillian Armstrong et "Saving Grace" (2000) de Nigel Cole.

Donc le port ou le pub sont les véritables lieux où vivent nos pêcheurs chanteurs ainsi que certaines maisons appartenant aux membres du groupe, ces derniers qui apparaissent en caméo durant le film. La B.O. est composée évidemment des titres des Fisherman's Friends mais par contre sont chantés par les acteurs eux-mêmes, ce qui ne fut pas facile pour tout le monde admet James Purefoy : "Je n'ai pas une belle voix, très pure... Mais une voix plutôt rude sur les bords, un peu râpeuse. mais c'est ce qui donne la saveur, le goût de cet endroit, de la mer et de ce que sont ces hommes. Ce ne sont pas des enfants de choeur !" Et l'acteur a raison, loin d'être chanteur pro ces voix pas toujours nettes et/ou justes permettent une crédibilité et une immersion logique. Mais le film ne tente rien de spécifique ou d'original et choisit la facilité du genre en accumulant tous les clichés bilatéraux province vs ville, modernité vs tradition, ou forcément authenticité vs superficialité... etc... Pourtant on peut s'étonner de voir que la crise économique se résume à un bar qui bat de l'aile sans évoquer une seule fois le travail des pêcheurs à l'exception de 2-3 cagettes déplacées ! N'est Ken Loach ou Mike Leigh qui veut. Niveau poncifs on note que les personnages sont tout aussi "distribués", on a le bougon aigri, le patriarche sage, la femme céli-battante, le méchant patron... etc... On se croirait chez les Schtroumphs pêcheurs ! Bref, le scénario est sans surprise, on se doute d'ailleurs que sous couvert d'"Histoire Vraie" il y a tout de même 2-3 choses à laquelle on ne croit pas comme la blague du départ et l'histoire d'amour. Néanmoins, Chris Foggin signe une mise en scène certe classique mais parfaitement adéquate au vu du récit, les acteurs sont tous impeccables, souvent touchants, parfois drôles même si James Purefoy, la "star" du film, en fait un peu trop dans le ton monolithique. Ainsi la partition générale fait le job, l'émotion est là sans tomber dans le pathos et le tire-larme, l'humour est bien présent sans jamais tomber dans le potache, la musique est très sympa (encore faut-il aimer ce genre !) pour une comédie socio-musicale divertissante. Rien d'exceptionnel donc mais on passe un bon moment. 

 

Note :            

 

13/20

 

Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :               

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