Chacun chez Soi (2021) de Michèle Laroque

par Selenie  -  26 Novembre 2021, 13:45  -  #Critiques de films

Après "Brillantissime" (2017), son premier film entant que réalisatrice, Michèle Laroque plus connue comme actrice se voit proposer un second long métrage par le trio de producteurs Didier Lupfer, Alain Terzian et Dominique Farrugia. Une nouvelle comédie dont le scénario est signé de Julien Colombani qui a écrit juste avant le film "Trois Jours et Une Vie" (2019) de Nicolas Boukhrief. Après l'arrivée de Laroque sur le projet,  elle fait aussi appel à un autre co-scénariste, Stephane Ben Lahcene pour qui elle a tourné dans "Premier de la Classe" (2019), et qui a aussi écrit les scénarios des comédies "Hôtel Normandy" (2013) de Chales Némès et "La Grande Boucle" (2013) de Laurent Tuel... Catherine et Yannsont mariés et heureux depuis des années. Mais depuis que Yann a revendu les parts de sa société, il est devenu rentier et s'est pris de passion pour les bonzaïs qui lui prend tous son temps et Catherine se sent délaissée. Mais quand leur fille Anna et son compagnon viennent vivre à la maison pour quelque temps c'est le goutte d'eau. Catherine fait tout pour dégoûter sa fille alors que dans le même temps Yann semble apprécier cette cohabitation forcée... 

Les parents sont incarnés par Michèle Laroque elle-même vue récemment dans "Premier de la Classe" et "Joyeuse Retraite !" (2019) de Fabrice Bracq dont les thématiques sont très proches de "Chacun chez Soi", puis Stephane de Groodt qu'elle retrouve après le téléfilm "Mon Voisin du Dessus" (2003) de Laurence Katrian. Leur fille est jouée par Alice de Lencquesaing qui retrouve son "père" après "Corporate" (2017) de Nicolas Sihol, et son fiancé est interprété par Olivier Rosemberg aperçu dans les films "La Cage Dorée" (2012) de Ruban Alves et "Un Homme Pressé" (2018) de Hervé Mimran. On constate ensuite que trois acteurs retrouvent Michèle Laroque après la pièce de théâtre "Encore un Instant" (2019) de Fabrice Roger-Lacan dans laquelle elle a joué avec ses partenaires Vinnie Dargaud, François Berléand et Lionel Abelanski, ce dernier retrouve également Alice de Lencquesaing après "Edmond" (2019) de Alexis Michalik, puis retrouve Stephane de Groodt après "Alive" (2004) de Frédéric Berthe, "Casablanca Driver" (2004) de Maurice Barthélémy et "Barbecue" (2014) de Eric Lavaine. Puis citons Hichem Yacoubi vu dans des films comme "Un Prophète" (2009) de Jacques Audiard, "Le Caire Confidentiel" (2017) de Tarik Saleh ou "Qu'un Sang Impur..." (2020) de Abdel Raouf Dafri... Forcément, vu le speech on pense à de nombreuses autres comédies au sujet plus ou moins similaire comme "Tanguy" (2001) de Etienne Chatiliez ou "Retour chez ma Mère" (2016) de Eric Lavaine à l'exception notable que cette fois l'enfant revient avec son conjoint et les parents sont en crise. Le retour des enfants au domicile familial est un sujet mainte fois traitée mais toujours très actuel, la crise conjugale est un thème universel.

Rien de bien neuf sous le soleil donc, et malheureusement si on aime beaucoup Michèle Laroque qui a un capital sympathie certain, elle n'a aucun réel talent de réalisatrice. La cinéaste n'a aucune vision personnelle sur le sujet qui rabat toutes les cartes du genre, et la mise en scène ne prend jamais de risque, tout au plus cela vaut un travail très scolaire. Sur le fond, on a encore les bobos (monsieur est rentier) dont les soucis ne nous touchent pas des masses, mère et fille portent la culotte mais sont dans le même temps têtes à claque, tandis que les hommes sont d'éternels ados immatures. Clichés quand tu nous tiens. Heureusement (ou pas !) les personnages masculins apportent un peu d'humour et finalement c'est aussi par eux qu'on peut être un peu ému. Stephane de Groodt sort son épingle du jeu et porte le film et s'avère avoir le rôle le plus intéressant même si c'est un grand mot comparé aux autres. En fait il manque surtout de rythme, c'est trop monocorde, sans vitalité, et les meilleurs gags s'arrêteront à nous offrir quelques sourires. Le film est d'ailleurs un gros échec à sa sortie, n'engrangeant pas 1/5ème de son budget de 6,7 millions d'euros. Cette comédie a tout de la commande d'usine, sans âme mais assez divertissante pour une soirée pluvieuse devant la télé.

 

Note :            

 

08/20
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