Resident Evil : Bienvenue à raccon City (2021) de Johannes Roberts
Après la célèbre franchise particulièrement lucrative des "Resident Evil" (2002-2016) de Paul W.S. Anderson avec sa conjointe Milla Jovovich voici donc un reboot du non moins célèbre jeu vidéo créé par Shinji Mikami et Tokuro Fujiwara en 1996 pour Capcom, jeu qui demeure encore la plus lucrative des franchises. Dès 2017 Robert Kulzer, co-président de Constantin Film désire relancer la saga mais en revenant aux sources du jeu : "On a eu l'idée de s'intéresser à la mythologie des jeux et de fouiller les événements qui s'y produisent. On n'avait jamais vraiment évoqué ce qui s'était passé à Raccoon City en 1998 et aux raisons pour lesquelles la société Umbrella Corporation avait choisi cette ville pour y mener ses expériences." Ce nouveau projet seveut donc plus fidèle au jeu vidéo originel et pour se faire l'histoire reprend les deux premiers jeux de la saga "Resident Evil" (1996) et "Resident Evil 2" (1998) et en reprenant surtout les véritables protagonistes principaux du jeu. Le film est confié à Johannes Roberts auquel on doit le dyptique "47 Meters Down" (2017-2019) et la suite de "The Strangers" (2008) avec "The Strangers : Prey at Night" (2018). Johannes Roberts est réalisateur et scénariste du film...
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1998, à Raccoon City, Claire revient dans la ville de son enfance pour y retrouver son frère policier qu'elle a perdu de vue. Mais elle revient pour le persuader que Umbrella Corporation, auprès de qui ils étaient à l'orphelinat, est en fait une société pharmaceutique qui cache de terribles secrets. Alors que son frère ne peut la croire, la ville est soudainement mis en quarantaine sous l'autorité de Umbrella. Bientôt, la population qui sont pour la plupart malades, semblent voir leur santé déclinée de façon étrange et dangereuse... La soeur est incarnée par Kaya Scodelario vue dans "Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile" (2019) de Joe Berlinger et "Crawl" (2019) de Alexandre Aja, son frère policier est joué par Robbie Amell aperçu dans le dyptique "The Babysitter" (2017-2020) de McG puis remarqué dans la série TV "Upload" (2020). Les collègues policiers sont interprétés par Avan Jogia vu dans quelques séries TV comme "Victorious" (2010-2013) et "Now Apocalypse" (2019) et aperçu dans le film "Retour à Zombieland" (2019) de Ruben Fleischer, Tom Hopper aperçu dans "Terminator : Dark Fate" (2019) de Tim Miller et "Hitman and Bodyguard 2" (2021) de Patrick Hugues, Donal Logue vu dans "Shark Night 3D" (2011) de David Richard Ellis et "The Cloverfield Paradox" (2018) de Julius Onah, puis Hannah John-Kamen révélée en 2018 avec coup sur coup "Tomb Raider" de Roar Uthaug, "Ready Player One" de Steven Spielberg et "Ant-Man et la Guêpe" de Peyton Reed. Côté Umbrella citons Neal McDonough second couteau au charisme singulier vu dans des films aussi divers que "Vorace" (1999) de Antonia Bird, "Minority Report" (2002) de Steven Spielberg, "Hitcher" (2007) de Dave Meyers ou encore "Monsters of Man" (2021) de Mark Toia... Précisons que le réalisateur-scénariste Johannes Roberts avoue être fan de John Carpenter et s'être donc particulièrement inspiré des films "Assaut" (1976) et "Fog" (1980). On décèle effectivement quelques passages comme une filiation surtout dans la meilleure partie du film à savoir les 45 premières minutes du film. Le véritable atout du film est sa fidélité à l'oeuvre originelle, on retrouve ainsi les protagonistes des débuts (Jill Valentine, la fratrie Redfield...), on retrouve un manoir tel qu'il était (et non pas dans le luxe éhonté de chez Anderson), et on retrouve aussi la première rencontre avec un zombie.
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Mais dans le même temps rappelons que le jeu jouait aussi avec les grands silences plutôt que des hordes de zombies, que certains personnages sont modifiés comme Wersker et surtout Lisa Trevor. Mine de rien, ces détails confère à ce film une stature plus personnelle et plus authentique que les films précédents même si ce n'est pas idéal pour les fans, comme d'habitude sur ce genre de projet. Par là même, un film à la fois récent et à la fois assez vieux pour éviter l'omniprésence des réseaux sociaux et d'internet donne un goût naturel et presque suranné qui a son charme. On apprécie aussi que le film évite l'écueil de la SF de la franchise de Paul W.S. Anderson en s'inscrivant plutôt dans le réalisme de notre époque contemporaine. On notera aussi un joli travail sur les zombies, le cinéaste ayant demandé à son chef-prothésiste de favoriser les effets de brûlures chimiques et radioactifs sur la peau plutôt que les habituels chair en putréfaction. Plus anecdotique, on peut préciser que les décors sont ceux de la ville de Sudbury, ville autrefois parmi les plus polluée d'Amérique, qui est depuis une des villes ayant l'air le plus pur, sans compter une météorite qui s'est écrasée il y a 1,849 milliards d'années et qui a creusé un paysage unique, à tel point que la NASA s'en est servi pour l'entraînement de ses astronautes. La première partie du film impose une atmosphère particulièrement sombre et funeste, avec les ingrédients qui font toujours effet entre pluie, nuit, vent, mystère à tous les étages... etc... Mais aussi et surtout avec une utilisation des zombies plutôt parcimonieuse, 2-3 jumpscares en prime. Malheureusement, assez vite on vire vers le jeu de massacre habituel, le surjeu, l'esbroufe et des zombies qui n'ont plus rien de morts-vivants. Ca devient granguignolesque avant même d'instaurer un minimum de suspense, les jumpscares on s'en moque, rien ne vaut apparemment du tire aux zombies bête et méchant. En conclusion, Johannes Roberts est sans doute plus fidèle que son prédécesseur mais avec moins de style, et il tombe dans l'écueil facile du genre dès la moitié du film. Une nouvelle déception...
Note :