My Son (2021) de Christian Carion
Après son film "Mon Garçon" (2017), le réalisateur français s'est pris d'une grande idée originale, celui d'enchaîner avec un auto-remake en langue anglaise ! À priori le cinéaste était désireux de revivre l'expérience singulière de ce tournage en visant l'international cela va de soit. Le réalisateur-scénariste précise : "Oubliez la version française, pour ceux qui l'avaient vue, car c'est une autre expérience, une autre déclinaison, un autre film." Pour ce film qui ne serait donc pas copié-collé mais reprendrait toutefois l'idée de tournage, c'est-à-dire que toutes l'équipes et les acteurs ont connaissance du scénario à l'exception notable de l'acteur principal qui se doit de réagir aux événements sans savoir ce qui va se passer ensuite. Pour cet auto-remake le cinéaste retrouve Laure Irmann, sa co-scénariste sur "En Mai, Fais ce qu'il te Plaît" (2015) et évidemment sur "Mon garçon". Précisons que l'auto-remake a toujours existé, mais souvent les réalisateurs attendaient de nombreuses années avant d'offrir un nouveau regard, citons parmi les plus fameux les films "L'Homme qui en savait Trop" (1934-1956) de Alfred Hitchcock, "Elle et Lui" (1938-1957) de Leo McCarey, "Funny Games" (1998-2008) de Michael Haneke ou encore "The Grudge" (2002-2004) de Takashi Shimizu...
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Vivant loin de son ex-femme et de son fils de 8 ans, Edmond Murray revient précipitamment dans les Highlands en Ecosse après avoir appris que son fils avait disparu. Très vite le kidnapping ne fait plus aucun doute. Après le désespoir Edmond va bientôt se montrer prêt à tout pour retrouver son films et va se lancer seul dans une enquête qui va bousculer ses convictions... Dans le premier film, les parents étaient interprétés par Guillaume Canet et Mélanie Laurent, cette fois c'est la star James McAvoy vu récemment dans les films "Split" (2017), "Glass" (2019) tous deux de M. Night Shyamalan et "Ca chapitre 2" (2019) de Andrès Muschietti, puis Claire Foy vue dans "Paranoïa" (2018) de Steven Soderbergh, "First man" (2018) de Damien Chazelle et "Millenium : Ce qui ne me Tue pas" (2018) de Fede Alvarez. L'enquêteur de Scotland Yard est incarné par Gary Lewis, gueule bien connue du cinéma britannique vu entre autres dans "Orphans" (1997) de et avec Peter Mullan et "Billy Elliott" (2000) de Stephen Daldry, il retrouve Christian Carion après "Joyeux Noël" (2005) et retrouve James McAvoy après "Ordure !" (2013) de Jon S. Baird. Citons également Tom Cullen surtout connu par la télévision avec les séries TV "Downton Abbey" (2013-2014) et "Knightfall" (2017), mais aperçu sur grand écran dans les films "Week-End" (2011) de Andrew Haigh et "100 Streets" (2016) de Jim O'Hanion... Disons-le tout de go, ce film ne sert à rien ! Peut-être à faire plaisir à son réalisateur de renouveler une expérience de tournage qui est sans aucun doute passionnante, d'autant plus vrai aussi pour son acteur principal. En effet, Après Guillaume Canet, James McAvoy tourne sans scénario et doit réagir en fonction de ses partenaires et des rebondissements. Pour se faire, l'équipe a tourné deux semaines sans le principal intéressé pour imaginer et tenter de prévoir ses réactions et pouvoir travailler sur les positionnements de caméras etc...
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Si on était le réalisateur ou l'acteur il est évident que cette façon de faire doit être excitante. Malheureusement, le spectateur n'est ni l'un ni l'autre et s'intéresse avant tout à l'histoire, une histoire déjà vu donc avec un scénario qui ne change strictement rien à l'exception notable du pays. L'Ecosse est l'atout du film avec la mise en valeur judicieuse des magnifiques Highlands. On ne peut aussi qu'apprécier le talent du couple, McAvoy parfait est secondé par une Claire Foy aussi déchirante qu'émouvante. Deux acteurs fabuleux et les Highlands, voilà à quoi se résume ce film. Le reste est si copié-collé que l'intérêt est sans enjeux, et on retrouve donc les mêmes invraisemblances qui avaient déçu dans le film original. Ainsi le lien entre la profession du père et le rapt est une impasse, tandis qu'on est toujours aussi bluffé par l'enquête effectuée en si peu de temps par un père psychologiquement fragile alors que la Scotland Yard est inutile avec un inspecteur qui ne peut rien faire mais qui peut quand même. Bref, Christian Carion s'est amusé, on est content pour lui.
Note :