Split (2017) de M. Night Shyamalan
Serait-ce enfin le grand retour tant attendu de M. Night Shyamalan, cinéaste que tout le monde voyait déjà comme le petit génie du 7ème Art après le surestimé "Sixième Sens" (1999) et celui qui reste son meilleur film "Incassable" (2000)... Malheureusement après ses bides à répétitions entre 2006 et 2013 dont le pompom "After Earth" (2013) on l'a cru perdu à jamais. Et non, il est déjà revenu avec un petit bijou "The Visit" (2015), produit pour 5 millions il en a rapporté plus de 100, voilà pourquoi il peut revenir avec un film un peu plus ambitieux et qui confirme que Shyamalan en a assez des blockbusters (on le comprend, ça ne l'a pas réussi une seule fois !). Réalisateur mais aussi producteur-scénariste il s'est cette fois inspiré du destin incroyable de Billy Milligan (lire ICI !). On suit donc Kevin, un homme "normal" mais qui doit vivre avec pas moins de 23 personnalités de son esprit, Kevin souffre de trouble dissociatif de l'identité (pour ceux que ça intéresse ICI !). Comme le précise le cinéaste lui-même "Avec le trouble dissociatif de l'identité, chaque personnalité croit en sa propre existence, à 100%. Si l'une d'elles est persuadées d'être diabétique ou d'avoir du cholestérol, son corps peut-il en être affecté ? (...) Personnellement je crois que oui. Et si l'une des personnalités croit qu'elle possède dse pouvoirs surnaturels ? Qu'en est-il alors ?"...
La promo a fait évidemment la part belle à la performance de James McAvoy qui joue Kevin et donc ses acolytes. Mais en réalité l'acteur écossais interprète 9 des personnalités (ce qui est déjà énorme !). Il faut bien l'avouer le travail de l'acteur est juste phénoménal ! On peut être frustré de savoir que 14 autres ne nous ont pas été montré mais déjà Shyamalan a réussi à placer 9 personnalités quasi à égalité d'importance. Aux côtés de McAvoy on trouve trois jolies jeunes femmes, les inconnues Haley Lu Richardson, Jessica Sula et surtout on retrouve la beauté enigmatique de Anya Taylor-Joy révélation du chef d'oeuvre "The Witch" (2016) de Robert Eggers et vu dans "Morgane" (2016) de Luke Scott. En prime la psy qui est joué par Betty Buckley déjà vu dans "Phénomènes" (2008) de Shyamalan. Le cinéaste nous plonge donc dans un thiller psychologique pointu et inquiétant avec un prologue judicieux qui nous plonge direct dans l'angoisse.
Par contre le récit est un peu plombé par des flash-backs qui sont à la fois trop explicatifs (ils ouvrent clairement la porte à la fin, donc suspense un peu éventé) et parfaitement inutiles. Dommage. Ensuite cette fin est tout aussi bancal, logique dans le fond mais facile dans la forme usant d'un clin d'oeil un peu poussif qui lorgne fortement sur le hors-sujet. Néanmoins avant cela le film est un thriller de haute volée, outre la performance inouïe de McAvoy et la présence presque malsaine de la jeune Taylor-Joy le cinéaste signe un scénario prenant et pesant. Notons que les deux autres jeunes filles ne sont pas les clichés habituels des ados délurés et pignouzes mais des filles courageuses, débrouillardes et intelligentes. Essentiellement en huis-clos angoissant Shyamalan persiste et signe avec ce film et après "The Visit" un joli retour, le phénix renaitrait-il de ses cendres ?! On dit jamais deux sans trois, on espère...
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 10 ans :