Et Soudain, Tout le Monde me Manque (2011) de Jennifer Devoldère

par Selenie  -  3 Mai 2022, 08:50  -  #Critiques de films

Après quelques courts métrages la réalisatrice Jennifer Devoldère signe son premier long métrage avec "Jusqu'à Toi" (2009) qui passe relativement inaperçu mais assez prometteur pour retrouver une partie de son équipe pour ce second projet, une comédie dramatique familiale où il est question de relation père-fille compliquée. Pour ce film la cinéaste co-écrit son histoire avec Romain Lévy habitué des comédies potaches en co-signant entre autre "Les 11 Commandements" (2004) de François Desagnat et Thomas Sorriaux puis le navrant "Cyprien" (2009) de David Charhon et qui réalisera son premier film juste après avec "Radiostars" (2012), il retrouvera sa collègue Cécile Sellam sur "Situation Amoureuse : c'est Compliqué" (2014) de et avec Manu Payet, elle signera aussi les scénarios de films comme "Les Gazelles" (2014) de Mona Achache et "Pension Complète" (2015) de Florent Emilio-Siri... On suit les aléas familiaux de Eli, qui va devenir une nouvelle fois père à 60 ans alors que ses deux premières filles sont déjà adultes avec Dom qui ne peut justement avoir d'enfant et qui cherche à adopter avec son conjoint, et Ju qui change de petit ami comme de chemise ayant trop peu de s'attacher. Eli, pour se rapprocher de sa fille Ju avec qui c'est devenu difficile, décide de se lier d'amitié avec ses ex à son insu mais Eli ne sait pas que Ju a cette fois, peut-être , trouver l'amour...

La fille aînée Dom est interprétée par Florence Loiret-Caille vue entre autre dans "Une Aventure" (2005) de Xavier Giannoli, "Parlez-Moi de la Pluie" (2008) de Agnès Jaoui ou "La Dame de Trèfle" (2010) de Jérôme Bonnell, Ju est incarnée par Mélanie Laurent qui est alors quasi à son apogée après des films comme "Je Vais Bien, ne t'en Fais Pas" (2006) de Philippe Lioret et "Inglourious Basterds" (2009) de Quentin Tarantino, signant aussi son premier film en tant que réalisatrice à la même période avec "Les Adoptés" (2011), et elle retrouve ainsi son papa, l'ex-Splendid Michel Blanc après son film "Embrassez qui vous Voudrez" (2002), sa compagne est jouée par Claude Perron partenaire fétiche de Albert Dupontel de "Bernie" (1996) à "Chrysalis" (2007) de Julien Leclercq en passant par "Le Fabuleux Destin de Amélie Poulain" (2000) de Jean-Pierre Jeunet ou "Enfermés Dehors" (2006). Autour de cette famille citons le scénariste-acteur Romain Levy qui retournera devant la caméra pour le film de son partenaire Manu Payet "Situation Amoureuse : c'est Compliqué" (2014) qui était dans son film "Radiostars" et sera dans "Gangsterdam" (2017), ce dernier retrouve aussi sa partenaire Géraldine Nakache après son film "Tout ce qui Brille" (2010) et la retrouvera dans le collectif "Les Infidèles" (2012) et "Nous York" (2012) qu'elle signe avec Hervé Mimran, citons encore Sébastien Castro qui était dans "Tout ce qui Brille", Guillaume Gouix vu dans "Les Hauts Murs" (2008) de Emmanuelle Bercot, "Belle Epine" (2010) de Rebecca Zlotowski et "Poupoupidou" (2011) de Gérald Hustache-Mathieu, Daniel Cohen qui retrouve plusieurs de ses partenaires après "Tout ce qui Brille" et avant "Radiostars", puis Jeanne Ferron qui retrouve la réalisatrice après "Jusqu'à Toi" dans lequel jouait également les actrices mélanie Laurent et Géraldine Nakache. Pour finir citons les caméos des humoristes Kev Adams, Camille Chamoux et Malik Bentalha... Une première partie pour nous présenter les protagonistes, leur quotidien, les rapports entre eux, les enjeux (si on peut appeler ça comme ça) pour finalement se rendre compte que le film coche surtout les cases bien scolaires du genre : papa est trop vieux pour avoir un enfant surtout que come de par hasard sa fille aînée ne peut en avoir, mais c'est avec sa cadette que l'entente se distend sans qu'on sache vraiment pourquoi, et par là même on ne comprend pas pourquoi revoir les ex serait un atout pour reconquérir sa fille.

Bref, les actions-réactions ne sonnent pas franchement crédibles ni très cohérents. Mais pourquoi pas, le gens sont parfois bizarres non ?! Le vrai soucis reste le rythme, paramètre essentiel dans la comédie qui semble reposer ici sur la relation atypique entre le père et les ex. Les pseudos gags prennent rarement, au mieux nous arrache-t-on un sourire. On remarque vite qu'au final cette famille est plutôt au pire antipathique, au mieux insignifiante, les membres se font voler la vedette par les seconds rôles et notamment les "ex" et les amis. Le père est infect gratuitement sans qu'on sache ou comprenne le pourquoi du comment, sa conjointe/Perron est sous-exploitée, Ju/Laurent fait toujours la gueule sauf quand elle est active sexuellement, Dom/Loiret-Caille n'existe que par l'option adoption... etc... On sent l'envie de comédie mais qui ne prend jamais car trop timoré, trop sage sur l'ensemble jusqu'à un dernier acte plutôt surprenant, où l'émotion nous prend par surprise. Il y a de l'idée (dont la belle trouvaille avec les radiographies artistiques), mais sans que ce soit étoffée, trop académique malgré une tentative de bousculer, ce qui arrive un peu tard pour finalement une comédie dramatique classique qui se regarde comme on dit.

 

Note :                

11/20
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