Yakuza Princess (2022) de Vicente Amorim

par Selenie  -  2 Juin 2022, 11:03  -  #Critiques de films

Réalisateur brésilien peu connu chez nous, Vicente Amorim a pourtant signé plusieurs films comme "Marchand sur les Nuages" (2003), "Coeurs Sales" (2011) et plus récemment "The Division" (2020) sans compter une participation au film collectif "Rio, I Love You" (2013). Plutôt habitué au drame il change radicalement de registre cette fois en adaptant le roman graphique "Samuraï Shiro" (2018) de Danilo Beyruth, auteur brésilien qui mêle mafia des yakuzas et bas-fonds brésiliens ; si ça paraît étonnant en premier lieu rappelons que la communauté japonaise à Sao Paulo est la plus grande diaspora japonaise du monde. Vicente Amorim réalise et écrit son scénario en solo... Au Japon, un parrain yakuza et une grande partie de son gang est décimé lors d'une attaque surprise, seul survivant, un nourrisson, bébé du parrain défunt qui est sauvé in extremis et qui est envoyé secrètement au Brésil. 20 ans plus tard, une jeune femme apprend qu'elle est héritière d'un gang yakuza et apprend qu'elle est désormais la cible du gang qui a tué sa famille. Bientôt elle est aidée dans sa lutte par un mystérieux américain qui semble avoir oublié son passé... 

La jeune femme est incarnée par Masumi, chanteuse populaire japonaise à priori connue au Paus du Soleil Levant qui joue là son premier rôle au cinéma. Le mystérieux américain et et star du film est joué par Jonathan Rhys-Meyers acteur prometteur avec des films comme "Velvet Goldmine" (1998) de Todd Haynes ou "Match Point" (2005) de Woody Allen, mais qui surnage depuis déjà plusieurs années avec des échecs comme "Le Silence des Ombres" (2010) de Mans Marlind et Bjorn Stein et des seconds rôles plus ou moins marquants sur "The Mortal Instruments - la Cité des Ténèbres" (2013) de Harald Zwart ou "Holy Lands" (2019) de Amanda Sthers. Parmi les nippons citons les acteurs Eijiro Ozaki surtout vu dans des séries TV des deux côtés du Pacifique et qui retrouve après "Lettres d'Iwo Jima" (2006) de Clint Eastwood son partenaire et compatriote Tsuyoshi Ihara qui retrouve le réalisateur brésilien après "Coeurs Sales" (2011) et vu depuis dans "13 Assassins" (2012) et "Ai To Makoto" (2012) tous deux de Takashi Miike puis dans "La Saveur des Ramen" (2018) de Eric Khoo. Citons aussi l'acteur brésilien Charles Paraventi vu dans les films "La Cité de Dieu" (2002) de Fernando Meirelles, "Man on Fire" (2004) de Tony Scott ou encore "Favelas" (2014) de Stephen Daldry... D'emblée on ne voit pas ce film, ce genre même de film pour son originalité tant le speech est du déjà mille fois et plus dans ses diverses variations. En effet, l'histoire d'un.e héritier orphelin d'une mafia qui revient se venger est très courant et le scénario tient souvent sur un timbre-poste. Pas d'inquiétude, ce film ne va pas changer la donne malgré deux paramètres, un occidental qui a le physique de Jonathan Rhys-Meyers et un mélange Japon-Brésil plutôt inattendu.

Pour ce qui concerne l'acteur, il est en déclin, il surnage et le prouve en venant cachetonner en mode syndical ni plus ni moins. L'atout repose donc sur deux pays diamétralement opposé, en tous cas sur le papier, car apprendre que la diaspora japonaise est si importante au Brésil donne un intérêt certain à ce mix culturel. Malheureusement le réalisateur-scénariste ne s'en sert pas, ce mix culturel se résume à des déclarations expliquant l'exil et/ou l'émigration mais jamais dans le film les différences culturelles et/ou raciales n'enrichissent le récit. Un paramètre complètement sous-exploité alors même que ça aurait dû être le point essentiel qui place le film au-dessus de la mêlée. On se retrouve donc dans un scénario basique de courses poursuites et de bastons primaires parfois efficaces mais jamais innovants. Outre Rhys-Meyers, n'oublions pas l'autre vedette, Masumi qui fait le job sans pour autant se démarquer. Esthétiquement, le climax est tout aussi banal, sombre cela va de soi, jouant avec les ombres pour ne pas changer, ce n'est pas vilain mais on reste encore dans du classique. En conclusion, un film d'action qui a du potentiel mais dont le réalisateur ne sait jamais exploité.

 

Note :                

07/20
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