The Gray Man (2022) de Joe et Anthony Russo
Neuvième long métrage des frères Russo que l'on a dernièrement vu derrière la caméra pour la MCU avec "Captain Amercia : Le soldat de l'hiver" (2014) et "Captain America : Civil War" (2016) puis dans les deux derniers Avengers (2018 & 2019). "The Gray Man" est l'adaptation du roman sorti en 2009 de Mark Greaney, pour une production signée Netflix. Les frères Russo retrouvent au scénario Christopher Markus et Stephen McFeely avec qui ils avaient déjà collaboré sur les films de la MCU, à noter que cette fois, Joe Russo met aussi la main à l'écriture. Avant même la sortie de ce film, a été annoncé par Netflix l'idée de créer une franchise sous le nom, impression de suite, qui se ressent à la projection.
Un homme en prison est recruté par la CIA pour faire partie de l'unité fantôme Sierra. Dix-huit ans plus tard, il est recruté pour une affaire, il va approcher des données sensibles et delà, il deviendra le cœur de cible, poursuivi et traqué par la CIA.
Le synopsis est assez basique pour un long-métrage d'action et d'espionnage, on a un fil blanc évident sur toute la longueur du film. Réinterprétation de films du genre et de scènes déjà connus comme les Jason Bourne, James Bond ou encore Mission Impossible. Le film tient avant tout sur ses scènes d'action et sur son casting trois étoiles. Avec le budget annoncé de 200 millions de dollars, on aurait pu s'attendre à des finalisations de premier ordre, seulement le traitement des effets spéciaux ne sont pas réguliers particulièrement lors des moments avec le tramway qui défie toute logique de vitesse...
Les acteurs ont été choisis sur le volet de la mode, les frères Russo retrouvent Chris Evans "Captain América" qui cette fois prend le rôle du méchant sociopathe de manière assez convaincante mais borderline sur le cliché de l'homme qui y prend du plaisir. La jolie Ana de Armas, après un rôle non exploité dans le dernier James Bond retrouve la place de la coéquipière dans un personnage qui lui sied plutôt bien. Regé-Jean Page n'est pas à la hauteur de son succès des "Chroniques de Bridgerton" et n'arrive pas à s'imposer dans l'homme machiavélique qui tire toutes les ficelles, affadit par des poses et des dialogues convenus. Enfin, le héro Ryan Gosling est une valeur sûre du cinéma, endossant tous les rôles demandés et il ne fait pas exception sous la direction des frères Russo. Les personnages secondaires ne sont pas tous au même degré de réussite dans leur personnage, si Billy Bob Thornton (qu'on n'avait pas revu depuis 2018 dans "Séduction fatale") plait dans son rôle de mentor, Jessica Henwick ("Matrix Résurrection") n'arrive pas à convaincre dans son rôle de ripoux mais pas vraiment.
Les invraisemblances s'enchainent un peu mais on arrive à s'en détacher si l'on considère purement et simplement le film comme non révolutionnant le genre mais en s'amusant avec celui-ci. Pur moment de divertissement ou il ne faut ni réfléchir ni chercher une logique, la partie émotion du film n'est pas du tout bien orchestrée mais correspond à l'image du film. Il manque d'un traitement plus fin pour justifier le budget colossal à moins que celui-ci soit parti dans le cachet des stars... Enfin, le tournage a eu lieu à divers endroit d'Europe, mais le château des scènes finales auraient mérité un petit traitement d'images si on ne voulait pas reconnaître le château de Chantilly, château français qui a déjà reçu nombre de tournage comme "Ridicule", "Marie-Antoinette" ou les "Adieux à le reine".
The Gray Man est juste un produit markéting de Netflix (qui perd chaque année un peu plus d'abonnés) et qui cherche à trouver des franchises assez "badass" pour retenir les spectateurs. Un pur divertissement qui fait le job sans plus. Note généreuse.
Note :