Astérix et Obélix : au Service de sa Majesté (2012) de Laurent Tirard
4ème film du célèbre héros gaulois après "Astérix et Obélix contre César" (1999) de Claude Zidi, "Astérix et Obélix : Mission Céopâtre" (2002) de Alain Chabat et "Astérix aux Jeux Olympiques" (2008) de Thomas Langmann et Frédéric Forestier. Mais si les deux premiers ont été de gros succès, le troisième a particulièrement été mal reçu malgré ses presque 7 millions d'entrées France. Un accueil calamiteux qui a poussé les ayants droits Albert Uderzo et Anne Goscinny (fille de) a changé son fusil d'épaule n'ayant plus confiance en Thomas Langmann, producteur à l'origine du premier projet. Ainsi, dès la fin 2009 ils ont lancé un appel d'offre pour un quatrième film, Thomas Langmann perdant les droits en 2010. Ce dernier a pourtant tenté de proposer un nouveau projet avec le 5ème album "Le Tour des Gaules" (1965) réalisé par Christophe Barratier et écrit par le duo Toledano-Nakache. Mais finalement, les ayants droits confirment le choix de tourner la page et choisissent les producteurs Olivier Delbosc et Marc Missonnier de Fidélité Films qui venait de produire avec un succès à 5,3 millions d'entrées France "Le Petit Nicolas" (2009) de Laurent Tirard, une oeuvre justement adapté également de René Goscinny, ceci ayant sans nul doute joué dans le choix. Laurent Tirard est donc le réalisateur de ce nouveau film, co-écrit avec son scénariste Grégoire Vigneron connu aussi pour avoir co-signé "Prête-Moi ta Main" (2006) de Eric Lartigau. Les deux cinéastes adaptent deux albums, les 8ème et 9ème (1966) "Astérix chez les Bretons" et "Astérix et les Normands". Outre l'envie d'un "voyage, d'une odyssée" dixit le réalisateur-scénariste, il précise : "Les Romains nous faisaient penser aux Américains d'aujourd'hui, qui ont tendance à envahir certains pays "pour leur bien". Pour eux, tous les autres sont des barbares." Le film déçoit un peu avec "seulement" 3,8 millions d'entrées France, mais le taux de satisfaction reste bien meilleur que "Astérix aux Jeux Olympiques"... - 50 avant J.C., Jules César décide de conquérir une île lointaine aux confins du monde, la Bretagne. C'est une victoire presque totale, reste juste un village où s'est réfugiée leur reine. Cette dernière, Cordelia, envoie alors son plus fidèle officier Jolitorax aller chercher de l'aide dans le village gaulois bien connu pour sa résistance face aux Romains. Il est décidé de les aider, Panoramix prépare un tonneau de potion magique qui va être escorter par Astérix et Obélix, mais il y a un problème, ils doivent prendre en charge Goudurix, neveu tête à claques du chef en espérant que cette mission en fera un homme...
Après deux films avec Christian Clavier, le dernier avec Clovis Cornillac, c'est désormais Edouard Baer qui incarne Astérix, l'acteur avait justement tourné avec Cornillac dans "Les Brigades du Tigre" (2006) de Jérôme Cornuau, il retrouve Laurent Tirard après "Molière" (2007) et surtout après avoir joué un égyptien dans "Astérix et Obélix : Mission Céopâtre" (2002). A contrario, Obélix est toujours et encore incarné par Gérard Depardieu qui retrouve ainsi après une dizaine de films depuis "Le Dernier Métro" (1980) de François Truffaut sa partenaire Catherine Deneuve qui retrouve aussi après "Palais Royal !" (2005) et "Le Héros de la Famille" (2006) de Thierry Klifa l'actrice Valérie Lemercier qui retrouve Laurent Tirard après "Le Petit Nicolas" (2009) puis après "Fauteuils d'Orchestre" (2006) de Danièle Thompson son partenaire Guillaume Gallienne qui fera sensation avec son film "Les Garçons et Guillaume, à Table !" (2013) où il retrouvera l'acteur allemand Götz Otto remarqué dans "La Chute" (2004) de Oliver Hirschbiegel et "Iran Sky" (2012) de Timo Vuorensola. Citons ensuite Michel Duchaussoy qui mourra malheureusement avant la sortie du film à l'instar de Jean-Pierre Cassel avec "Astérix aux Jeux Olympiques" (2008), l'acteur retrouve après "Confidences trop Intimes" (2004) de Patrice Leconte l'inénarrable Fabrice Luchini, qui retrouve de son côté le duo Tirard-Baer après "Molière" (2007), puis également le duo Depardieu-Deneuve après "Potiche" (2010) de François Ozon. Duchaussoy et Lemercier retrouve aussi après "Le Petit Nicolas" (2009) la nièce de Michel Boujenah, Laura Boujenah ainsi que Gérard Jugnot qui était aussi dans "Les Brigades du Tigre" (2006). Citons les acteurs Jean-Michel Lahmi, Gilles Gaston-Dreyfus et Atmen Kelif qui retouvent Edouard Baer après ses deux films "La Bostella" (2000) et "Akoibon" (2005), Baer retrouve aussi après "J'ai toujours Rêvé d'être un Gangster" (2008) de Samuel Benchetrit le vétéran Jean Rochefort, et Bouli Lanners qui retrouve Dany Boon après "Rien à Déclarer" (2011) et surtout qui retrouve les gaulois après "Astérix aux Jeux Olympiques" (2008) dont Stephane De Groodt et Vincent Moscato. Ce dernier ex-rugbyman retrouve dans un autre contexte donc l'ex-joueur du XV de France Olivier Magne. Puis enfin, n'oublions pas Goudurix incarné par Vincent Lacoste révélé par "Les Beaux Gosses" (2009) de Riad Sattouf et vu cette même année dans "Camille Redouble" (2012) de et avec Noémie Lvovsky, Charlotte Le Bon dans son premier rôle avant de poursuivre avec "La Stratégie de la Poussette" (2013) de Clément Michel et "L'Ecume des Jours" (2013) de Michel Gondry, Dolores Chaplin petite-fille de Charlot aperçue auparavant dans "Laissons Lucie Faire" (2000) de Emmanuel Mouret ou "Rue des Plaisirs" (2002) de Patrice Leconte, Simon Astier remarqué dans la série TV culte "Kaamelott" (2005-2009) de son frère Alexandre le rejoignant chez les gaulois puisque ce dernier était à l'affiche "Astérix aux Jeux Olympiques" (2008), n'oublions pas aussi Michel Crémadès qui revient après "Astérix et Obélix : Mission Céopâtre" (2002), l'acteur italien Filippo Timi remarqué pour son rôle dans "Vincere" (2009) de Marco Bellochio, et puis le vétéran Jacques Herlin acteur au plus de 200 films en 6 décennies jusqu'au tous récents "Des Hommes et des Dieux" (2010) de Xavier Beauvois et "Les Adieux à la Reine" (2012) de Benoît Jacquot. Et enfin, citons la présence du groupe BB Brunes comme un clin d'oeil aux Beatles... Le film débute avec une belle idée, à savoir montrer Astérix et Obélix presque en couple, ou plutôt en tuteur légal d'un enfant pourri gâté qu'est Goudurix/Lacoste ce qui est bien expliqué par le réalisateur : "Nous avons pensé la relation Astérix-Obélix comme celle d'un couple. Un couple qui s'essouffle et qui se trouve bouleversé par l'arrivée d'un enfant (Goudurix)."
Comme tout album qui se respecte le film est semé de références et autres clins d'oeil, logiques comme ceux pour l'identité britannique renvoyant par exemple au disque Abbey Road des Beatles, mais aux films "Orange Mécanique" (1971) de Stanley Kubrick, "Inspecteur la Bavure" (1980) de Claude Zidi et même au personnage de Otis de "Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre" (2002), ou encore une scène culte du film "300" (2007) de Zack Snyder. Le scénario ne manque pas d'idées et de trouvailles, jouant avec délectation de la différence culturelle et jamais avec méchanceté avec des dialogues souvent réussis. Par contre il est dommage que le film soit monté tel une pièce de théâtre, acte après acte (acte du thé, acte du rugby...), qui retire toute fluidité à la narration. A force de vouloir plaire au plus grand nombre le film manque pourtant d'audace et de courage en s'attaquant à des sujets convenus (immigration, impôts...). Résultat, trop de frilosité fait que ce film est un peu tristounet, pour ne pas dire ennuyeux. Bémol pour les effets spéciaux trop peu convaincants, un comble. Le jeu des clins d'oeil est toujours plaisant, dont une B.O. british très bonne bien que pas toujours bien intégrée. Au final un Astérix un peu faineant, sans panache ni réelle inspiration qui laisse sur notre faim. Un film familial symathique mais trop sage pour convaincre pleinement.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :