La Brigade de Shandong (2023) de Yang Feng

par Selenie  -  22 Mars 2023, 15:50  -  #Critiques de films

On constate que ce projet est dans la lignée du récent "La Brigade des 800" (2021) de Hu Guan, film historique qui porte aux nues l'héroïsme des soldats chinois lors de la Seconde Guerre Mondiale et on constate que derrière il y a le producteur chinois Zhonglei Wang qui a aussi été çà la production de films aussi divers que "John Rabe" (2008) de Florian Gallenberger, "Free State of Jones" (2016) de Gary Ross, "Détective Dee" (2014-2018) de Tsui Hark, "Mosul" (2020) de Matthew Michael Carnahan ou "Manhattan Lockdown" (2020) de Brian Kirk. Pour cette production chinoise, les commandes ont été offertes à un certain Yang Feng, cinéaste inconnu dont c'est le premier long métrage. À l'instar du film cité plus haut ce film serait tiré de faits réels sur des résistants chinois contre l'envahisseur japonais, et qui auraient utilisé leur travail de cheminot pour saboter les lignes de chemins de fer ; on pense alors en France à des films comme "la Bataille du Rail" (1946) de René Clément ou "Le Train" (1964) de John Frankenheimer... Hiver 1939, dansla province de Shandong, Hong et Wang sont les leaders d'un groupe de résistants communistes contre l'occupation japonaise. Travaillant à la gare, ils sabotent les transports nippons et tuent si nécessaires. Mais après avoir récupéré des documents sensibles et tuer trois espions japonais un colonel japonais est envoyé spécialement pour éradiquer ce groupuscule communiste...

Le chef du groupe Hong est incarné par Zhang Hanyu vu dans "La Bataille de la Montagne du Tigre" (2014) de Tsui hark, "La Grande Muraille" (2016) de Zhang Yimou, "Manhunt" (2017) de John Woo ou "The Chinese Pilot" (2019) de Andrew Lau, le chef de gare Wang est interprété par Wei Fan vu dans "City of Life and Death" (2010) de Chuan Lu, "The Master of Kung-Fu" (2015) de Chen Kaige, "I am Not Madame Bovary" (2017) de Feng Xiaogang, et retrouve après "Les Sentinelles du Pacifique" (2018) de Xiao Feng son partenaire Zhang Fan vu dans "Histoire d'Hommes à Pékin" (2001) de Stanley Kwan ou "Voice of the Nation" (2019) de Hai-Bin Bai, citons ensuite Vision Wei vu dans "Shi Qi" (2008) de Joe Chow et "La Fuite du Temps" (2014) de Yibai Zhang puis retrouve après La Brigade des 800" (2021) de Hu Guan l'acteur Haoming Yu vu dans "Asura Bride" (2020) de Li Chengkun et retrouve de son côté après "1921" (2021) de Jianxin Huang et Dasheng Zheng son partenaire Ye Zhou vu également dans "Shaonian De Ni" (2019) de Derek Tsang, puis citons Kai Tan vu dans "Fire of Conscience" (2010) de Dante Lam, "Drug War" (2012) de Johnnie To ou "The Blizzard" (2018) de Kayiang Jiang, Haoyu Yang vu dans "Le Fossé" (2010) de Bing Wang et "Dead Pigs" (2018) de Cathy Yan, et enfin Xianda Liu vu dans "Guan Jun de Xin" (2019) de Fendou Liu ou "Battle of Defense 2" (2020) de Yunpeng Xie... La première chose qui laisse un peu sur notre faim est qu'on ne sait pas franchement si cette histoire est vraiment vraie. Après quelques recherches on ne trouve quasi rien de probant, rien en langue française, quasi rien sur les sites étrangers mais néanmoins conseillons la lecture de l'article "Brigade ferroviaire du Lunan" (en savoir plus ICI !).

On apprécie d'emblée la photographie, les tons froids qui nous plonge dans l'hiver rigoureux, les décors plus vrais que nature, un soin non feint sur les costumes et l'esthétique en général jusqu'à la neige qui n'est pas du polystyrène ou autre. La scène d'ouverture donne le tempo avec une scène d'action qui renvoie forcément aux attaques de train dans le far-west. On remarque d'ailleurs que le réalisateur emprunte beaucoup à ce genre très américain qu'il transpose de façon plutôt judicieuse à la Chine. Le héros est doté d'un chapeau, les fusils sont modifiés façon "Au Nom de la Loi" (1958-1961), on attaque des trains et on ose même quelques duels. Mais il y a aussi une dose d'espionnage et, évidemment, une séquence harakiri qui fait son effet. Par contre, le contexte géo-politique interne est complètement occulté sur un point pourtant essentiel, celui de la guerre civile chinoise, soit communistes contre nationalistes. Le film joue la carte de la propagande en occultant complètement les nationalistes qui ne sont même pas cités alors que la guerre en triangulation (chinois communistes, chinois nationalistes et japonais) est une évidence. On tiquera justement sur un passage qui en ajoute une couche de façon lourde et pompeuse. La fin est un peu poussive, ça tire sur la corde à tout point de vue alors qu'un minimum de subtilité aurait été plus malin ne serait-ce que pour rester plus raccord avec une époque terre à terre, tandis qu'on sourit un peu au pseudo-copiage de Sergio Leone par ci par là. Néanmoins, le film reste semé de grande qualité et reste un divertissement tout à fait honorable et efficace.

 

Note :                 

13/20

 

Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :               

12/20
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