Hopeless (2024) de Kim Chang-Hoon
Premier long métrage du sud-coréen Kim Chang-Hoon qui a écrit son scénario en 2016. Il aura donc fallu de nombreuses années avant de pouvoir le financer. Le jeune cinéaste explique qu'il a choisi un sujet sombre parce qu'il a remarqué dans son pays "des violences physiques et psychiques cachées dans la société. Et ces violences peuvent avoir une réelle influence sur la vie d'une personne." Film interdit au moins de 12 ans... Yeon-Gyoo veut fuir une vie qui semble sans avenir et sans espoir mais tout change quand il rencontre Chi-Geon, chef charismatique d'une organisation criminelle. Malgré sa soeur Ha-Yan qui le supplie de ne pas se laisser influencer Yeon-Gyoo est entraîné dans une spirale de violence...
Yeon-Gyoo est incarné par Hong Xa-Bin aperçu dans le film "Tune in for Love" (2019) de Jeong Ji-Woo ou la série Tv "The School Nurse Files" (2020). Le caïd Chi-Geon est joué par Song Joong-Ki vu notamment dans "A Werewolf Boy" (2012) et "Space Sweepers" (2020) tous deux de Jo Sung-Hee ou entre temps "Battleship Island" (2017) de Ryoo Seung-Wan. Citons ensuite Kim Hyung-Seo vue dans "The Villainess" (2017) de Jeong Beyong-Gil ou dans des séries TV comme "Mine" (2021) ou "Aux Côtés du Mal" (2023), Jeong Jae-Kwang vu dans "Extreme Job" (2019) de Lee Byeong-Heon, "Not Out" (2021) de Lee Jung-Gon ou "The Roundup" (2022) de Lee Sang-Yong, Park Bo-Kyung remarqué dans la série TV "Little Women" (2022-...), puis enfin Kim Jong-Soo vu dans "Asura : The City of Madness" (2016) de Kim Song-Soo, "Dark Figure of Crime" (2018) de Kim Tae-Gyun, "Dream" (2023) de Lee Byeong-Heon et "Hunt" (2023) de Lee Jung-Jae... Le film débute dans la violence, où un ado mal dans sa peau tente de s'émanciper de la cellule familiale empoisonnée par un beau-père à la main lourde et qui ne trouev pas mieux que de choisir un autre monde encore plus violent, celui d'un gang dont le chef ambitieux se repose sur un bras droit soumis et obéissant mais efficace et plein d'abnégation. D'un côté il y a donc la famille dysfonctionnelle, et le gang comme famille de substitution.
Mais il y a aussi le parallèle fils-beau-père avec le caïd et son chef avec la violence comme "lien affectif". Esthétiquement, la grisaille et les tons froids accentuent le pessimisme ambiant et l'avenir "sans espoir" (titre en V.O.). Le gang s'avère hyper violent, les membres sont des soldats qui obéissent au doigt et à l'oeil, on pense alors à la bande de Fagin dans la fameux "Oliver Twist" (1837-1839) de Charles Dickens en version thriller coréen, on pense aussi un peu à "Le Prophète" (2009) de Jacques Audiard où le jeune puceau s'avère plus ambitieux que prévu au sein d'un gang. Si la violence est frontale et abrupte la dimension sociale reste très importante et la question de la survie s'engonce dans un cercle vicieux dont on se dit que personne peut s'en tirer indemne. Par contre le film aurait sans doute gagné encore en punch et en rythme avec une durée plus courte de 5-10mn, certaines longueurs se faisant sentir. Un thriller à plusieurs niveau de lecture dans un récit au scénario à l'écriture solide. En tous cas encore un énième réalisateur sud-coréen prometteur à surveiller. Un très bon moment.
Note :