C'est le Monde à l'Envers (2024) de Nicolas Vanier
Aventurier-cinéaste devenu le spécialiste des films familiaux à messages écolos, et après l'intermède de la comédie plus consensuelle "Champagne !" (2022) Nicolas Vanier revient à ses sujets de prédilections comme pour "Le Dernier r" (2004), "Loup" (2008) ou "Donne-Moi des Ailes" (2019). Pour se faire il écrit son histoire originale avec Jérôme Tonnerre avec qui il a co-écrit en parallèle le roman correspondant ; il ne s'agit donc pas d'une pure adaptation d' un livre mais bien deux travaux simultanée. Le cinéaste explique : "J'ai ce rapport charnel aux éléments et conscience de l'échange nécessaire qu'il doit y avoir entre l'homme et son environnement. En Sibérie, pour obtenir de l'eau chaude, il ne suffit pas d'ouvrir un robinet. Il faut aller chercher du bois, de la glace. Je suis frappé d'observer qu'en l'espace de cinquante ans, le décalage entre l'homme et la nature est devenu immense. Si internet s'arrêtait, tout le monde serait ruiné. C'est aussi simple que cela. Que devient-on si demain, tut ce qui facilite notre vie disparaît ? C'est cette question qui est à l'origine du film." Pour appuyer son message le film est le premier entièrement tourné en "éco-production", soit sans recours direct aux énergies fossiles, utilisation des Led et sans groupe électrogène, vêtements vintage et toilettes séches entre autre, mais aussi et LÀ c'est beaucoup plus discutable, utilisation de voitures électriques (?!) ; on peut donc débattre sur ce point, on se demande comment ils se dédouanent des batteries en lithium ?! Pour appuyer là où ça fait mal, rappelons que Nicolas Vanier a par le passé déjà été en porte-à-faux vis à vis de ce qu'il devrait pourtant véhiculer, par exemple son anthropocentrisme sur le tournage du documentaire "L'Enfant des Neiges" (1995), où comment donner des leçons aux autres sans pour autant être exemplaire soit même mais c'est un autre sujet...
Stanislas, homme d'affaires à qui tout sourit perd soudainement toute sa fortune. C'est la crise, le pays semble en arrêt, pus d'eau, plus d'électricité, plus de réseau. Lui qui déteste la campagne n'a plus le choix, il part avec sa famille se réfugier en campagne, dans une exploitation agricole dont il avait acquis la propriété dans un but purement spéculatif. Il arrive et se présente à la faille exploitant agricole qu'il n'avait jamais vu et qui n'ont pas l'intention de quitter "leur" ferme. Dans cette atmosphère chaotique les deux univers vont se confronter et tenter de vivre ensemble... L'homme d'affaires est incarné par Michael Youn vu dans ses films "Divorce Club" (2020) et "BDE" (2023), et retrouve entre autre après "Lucky" (2020) de Olivier Van Hoofstadt l'acteur François Berléand qui retrouve Nicolas Vanier après "L'Ecole Buissonière" (2017) et "Champagne !" (2022) à l'instar de Eric Elmosnino qui retrouve après "Le Skylab" (2011) de et avec Julie Delpy et "Des Gens qui s'embrassent" (2013) de Danièle Thompson sa partenaire Valérie Bonneton qui elle-même retrouve Berléand après "La Ch'tite Famille" (2018) de et avec Dany Boon. Citons aussi Barbara Shultz qui avait disparu des radars depuis quelques années avant de revenir avec "Super-Bourrés" (2023) de Bastien Milheau, "Bernadette" (2023) de Léa Domenech et "Le Voyage en Pyjama" (2023) de Pascal Thomas après lequel elle retrouve Maïra Schmitt remarquée dans "À Cause des Filles ?" (2019) de Pascal Thomas et l'excellent "Slalom" (2020) de Charlène Favier, puis n'oublions pas le tennisman chanteur Yannick Noah dans son premier rôle au cinéma... Le speech renvoie au tout récent "Les Choses Simples" (2023) de Eric Besnard mais en mode film choral, soit la confrontation entre la ville et la campagne. Mais là où il y avait un peu de subtilité avec des choses simples dans le premier, ici c'est les gros sabots de l'effet de groupe avec tous les clichés possibles. Le curseur de la caricature sans nuance est au plus haut comme dans un autre domaine avec le récent "Les Barbares" (2024) de Julie Delpy.
L'écueil trop habituel des comédies françaises, la caricature fonctionne si on assume une comédie burlesque ou potache à faire rire aux éclats, si c'est pour une comédie sociale à message il faut un minimum de nuances. Ainsi l'homme d'affaires est évidemment hyper superficiel et condescendant par exemple, le fermier est évidemment anti-parisien... etc... La liste ne peut qu'être non-exhaustive. Ensuite il y a le message, très donneurs de leçons, très moralisateur, entre banalités et et raccourcis démagos Nicolas Vanier enfonce des portes ouvertes en surlignant des évidences qu'on nous assène à chaque instant partout depuis des années. Pas méchant, sans aucun doute nécessaire mais encore une fois, comme ses personnages, sans nuance ni audace. Heureusement le casting est réjouissant, les acteurs semblent y croire et s'amuse. Quelques gags fonctionnent bien même si on est plus dans le sourire que dans le gaz hilarant. Un film familial sympathique à défaut d'être réellement efficace dans son propos, et à défaut d'en rire on passe un moment familial assez agréable pour éviter deux heures de pluie.
Note :