Décès de Théo Angelopoulos

Pendant cette période de nominations dans le monde du cinéma nous apprenons le décès du réalisateur grec Théodoros Angelopoulos ce 24 janvier 2012 à l'âge de 76 ans.

Né en 1935 à Athènes Théo Angelopoulos fait des études de Droit à Athènes.  il arrive à Paris dès 1961 et s'inscrit dès 1962 à la Sorbonne en philosophie et cinéma puis à l'IDHEC (aujourd'hui la Fémis) en 1963 d'où il est renvoyé avant la fin de l'année pour "anti-conformisme".

De retour à Athènes Théo Angelopoulos devient critique de cinéma pour le quotidien Demokratiki Allaghi de 1964 à 1967, soit jusqu'au coup d'état des Colonels du 21 avril 1967. Dès lors il devient occasionnellement acrteur et/ou directeur de production sur des petits tournages.

Il réalise un premier long métrage dès 1965 mais qui reste inachevé. Après un court-métrage "Ekpombi" (1968) il réalise enfin son premier long-métrage avec "La reconstitution" (1970) qui est récompensé au Festival de Thessalonique.

Les années 70 sont marqués par des films politiques notamment avec la trilogie "Jours de 36" (1972), "Le voyage des comédiens" (1975 - photo ci-dessus) et "Les chasseurs" (1977) ; la trilogie part du régime du 4 aout 1936 jusqu'à la domination politique des bourgeois qui choisissent par peur la dictature des Colonels.

Il réalise "Alexandre le grand" (1980) où le réalisateur prend un point de vue inverse en dénonçant les dérives dictatoriales en relatant le parcours d'un brigand grec (et non pas un film sur le grand conquérant !).

Après cette période il quitte les aventures collectives pour des histoires plus personnelles et individuelles tout en restant assez politique ; le réalisateur étant déçu du nouveau gouvernement Pasok de Andréas Papandréou il donne une place particulièrement importante à l'enfance dans ses films, messages d'espoir.

Il réalise alors "Voyage à Cythère" (1983 - photo ci-dessus), "L'apiculteur" (1986) et "Voyage dans le brouillard" (1988).

Les années 90 ouvre un troisième cycle qui va s'ouvrir au monde et par là même rendre Theo Angelopoulos connu et reconnu.

Il réalise "Le pas suspendu de la cigogne" (1991), "Le regard d'Ulysse" (1995) Grand Prix du Festival de Cannes et surtout "L'éternité et un jour" (1998 - photo ci-dessous) pour lequel il obtient la Palme d'Or à Cannes.

Après une pause il entame une autre trilogie sur le 20ème siècle via une histoire d'amour. Elle débute avec "Eleni" (2004 - phot ci-dessous) et suivi de "La poussière du temps" (2008)...

Il a participé également au film collectif "Chacun son cinéma" (2007) où plusieurs réalisateurs réalisait un court.

 

Theo Angelopoulos sont des films bien spécifiques, souvent contemplatifs qui déroutent le plus osuvent le grand public. Il utilise une narration complexe et utilise souvent des plans séquences sophistiquées. Ses thèmes peuvent être définis comme des songes qui revisitent l'Histoire grecque.

 

Theo Angelopoulos meurt de ses blessures après avoir été renversé par un motard. A priori (selon les sources) il était en train de tourner le 3ème opus de sa trilogie "L'autre mer"... Une trilogie sur l'Europe dont il avait dit en juin dernier "L'Europe était un rêve qui s'est effondré très rapidement"...