Octopussy (1983) de John Glen

par Selenie  -  20 Avril 2020, 08:48  -  #Critiques de films

13ème opus de la saga, ce film et la production ont dû faire face à un impératif de taille pas si anodine. En effet, la même année sortait "Jamais plus Jamais" (1983) de Irvin Kershner remake de "Opération Tonnerre" (1965) de Terence Young avec Sean Connery reprenant son rôle dans une production indépendante de la franchise ! Cet état de fait est une des conséquences des différents juridiques survenus après le film de Young. Pour ce nouveau film est adapté librement (une fois n'est pas coutume !?!) de la nouvelle "Meilleurs Voeux de la Jamaïque" (1966) de Ian Fleming qui fait partie de ses ultimes ouvrages publiés à titre posthume. Pour le scénario on retrouve le duo du précédent, Richard Maibaum et George G. Wilson (co-producteur également) qui sont rejoint cette fois par George McDonald Fraser connu pour avoir signé le scénario du dyptique "Les Trois Mousquetaires" (1973-1974) de Richard Lester. Après avoir signé son premier long métrage en tant que réalisateur avec "Rien que Pour vos Yeux" (1981) John Glen reprend du service... Alors que l'agent 009 du MI6 est assassiné pendant une mission où il devait remettre une Oeuf de Fabergé inestimable, James Bond est envoyé à son tour afin de retrouver l'original et trouver pourquoi il a tant de valeur aux yeux d'un certain Kamal Khan. Tandis que tout porte à croire que ce dernier est sous les ordres d'un femmes appelées Octopussy, il semble que cette organisation est une accointance avec un général russe belliciste... Alors que quelques acteurs (dont James Brolin) avaient été approchés pour remplacer Roger Moore ce dernier resigna se sentant encore en forme malgré ses 55 ans qu'il tient effectivement encore très bien.

On retrouve Desmond Llewelyn/Q et Lois Maxwell/Moneypenny mais également M, dont le rôle est repris par Robert Brown qui retrouve Roger Moore 25 ans après la série TV "Ivanhoé" (1958-1959). Un des méchants est joué par un français (seconde fois après Michael Lonsdale dans "Moonraker" en 1979 de Lewis Gilbert), Louis Jourdan qui a essentiellement usé du charme French Lover à Hollywood notamment dans des films comme "Le Procès Paradine" (1947) de Alfred Hitchcock, "La Flibustière des Antilles" (1951) de Jacques Tourneur ou "Gigi" (1958) de Vincente Minnelli. Son homme de main est joué par l'acteur indien Kabir Bedi inoubliable dans l'excellente série TV "Sandokan" (1976) et vu dans le film "Ashanti" (1979) de Richard Fleischer. Pour les James Bond Girls on retrouve surtout Maud Adams, qui aura passé d'une simple figuration au générique de "Goldfinger" (1964) au rôle de maîtresse de Scaramanga dans "L'Homme au Pistolet d'Or" (1974) tous deux de Guy Hamilton au rôle central de Octopussy et qu'on reverra en caméo dans "Dangereusement Votre" (1985) de John Glen. La seconde est interprétée par une fade Kristina Wayborn ancienne athlète qui courait le 100m en 11,3 sec. qui sera surtout récurrente dans plusieurs séries TV des années 80. En prime, on peut noter la présence dans les Octopussy Girls une certaine débutante nommée Helen Hunt, future star qu'on verra notamment dans "Pour le Pire et Pour le Meilleur" (1997) de James L. Brooks ou "The Sessions" (2012) de Ben Lewin. Plus anecdotique, l'agent indien Vijay était un véritable champion de tennis qui doit son rôle au producteur George G. Wilson qui était un fan. Après une absence sur le précédent on constate le retour du compositeur John Barry à la musique...

Alors que John Glen avait transformé l'essai avec un très bon "Rien que pour Vos Yeux" (1981) on constate ici que ça repart un chouïa dans le mauvais sens. On apprécie toujours ce côté James Bond un peu moins misogyne que les Sean Connery. On apprécie la dimension féminine façon Amazones ne manque pas de charme même si ces femmes manquent de véracité dans les scènes d'action surtout et notamment Octopussy elle-même qui devrait être bien plus qu'une jolie poupée. On apprécie plusieurs séquences  qui pourraient d'ailleurs parfois être too much comme le mini-jet qui s'arrête à la station-service qui est inspiré d'un réel fait vécu par le pilote J.W. "Corkey" Fornof. Le yoyo à scie circulaire est une arme originale créée par le scénariste George Fraser tandis qu'on apprécie également le joli clin d'oeil à "Alien le Huitième Passager" (1979) de Ridley Scott avec la pieuvre facehugger. Malheureusement certains travers sont de retour, ainsi on a bien du mal à acquiescer à un 007 déguisé en clown où à imiter Tarzan ! Néanmoins, Bond/Moore reste sur une longueur d'onde plus approprié sur la veine du précédent et le scénario reste divertissant et rythmé. On passe un bon moment même si les maladresses façon "le naturel revient au galop" est dommageable.

 

Note :        

 

11/20

 

 

Pour info bonus, Note de mon fils de 10 ans :               

12/20

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