Dangereusement Votre (1985) de John Glen

par Selenie  -  21 Avril 2020, 09:00  -  #Critiques de films

14ème film de la saga "James Bond" qui a tout de la page qui se tourne puisque c'est également le 7ème et ultime opus avec Roger Moore en 007. Le clin d'oeil avec le titre en VF a donc un goût tout particulier faisant évidement référence à la série TV culte "Amicalement Votre" (1971-1972) où Moore incarnait Lord Brett Sinclair. Le titre en VO est "A View to a Kill" comme annoncé à la fin de "Octopussy" ou presque, le "from" ayant finalement été retiré. Mais ces deux titres n'ont de toute façon rien à voir avec l'oeuvre originelle, à savoir que ce film est "officiellement" mais très librement adapté de la nouvelle "Bons Baisers de Paris" (1960) de Ian Fleming. La même équipe se retrouve donc après "Rien que Pour Vos Yeux" (1981) et "Octopussy" (1983) avec les scénaristes Richard Maibaum et Michael G. Wilson puis le réalisateur John Glen. Néanmoins, alors que le choix d'un nouvel acteur s'avérait plus fastidieux que prévu le producteur Albert R. Broccoli demanda à Roger Moore de rempiler une dernière fois malgré les 57 ans de l'acteur ; ironie du sort, l'acteur décidera définitivement de renoncer à 007 sur ce dernier film après avoir rencontrer la maman de sa partenaire Tanya Roberts qui était plus jeune qu'elle !... Après avoir récupérer une puce électronique de nouvelle génération, James Bond doit apprendre comment la Russie a-t-elle pu avoir eu connaissance de ce système fabriqué par Zorin Industries. Très vite le propriétaire Zorin va vite s'avérer un homme au passé trouble et aux projets mystérieux...

Roger Moore endosse donc pour la dernière fois le costume de 007, à l'instar de Lois Maxwell/Moneypenny pour qui c'est également la dernière apparition dans un Bond. Désormais seul Desmond Llewelyn/Q continuera l'aventure. Chez les personnages récurrents on peut aussi citer Robert Brown/M et Walter Gotell alias général Gogol. 007/Moore se retrouve un allié de poids avec Patrick McGee célèbre agent de la série TV "Chapeau Melon et Bottes de Cuir" (1961-1969 et 1976-1977) qui retrouve Roger Moore après le film "Le Commando de sa Majesté" (1980) de Andrew V. McLaglen. McGee est donc le 4ème de la série culte a rejoindre Bond après Honor Blackman dans "Goldfinger" (1964) de Guy Hamilton, puis Diana Rigg et Joanna Lumley dans "Au Service Secret de sa Majesté" (1969) de Peter Hunt. Chez les James Bond Girls on a la très belle Tanya Roberts révélée par la série TV "Drôles de Dames" (1980-1981) et vue dans "Sheena , Reine de la Jungle" (1984) de John Guillermin, et surtout l'androgyne Grace Jones Top Model culte des années 70-80, reine du Disco et de temps à autre actrice comme dans "Conan le Destructeur" (1984) de Richard Fleischer. Cette dernière joue la maîtresse et le garde du corps du méchant incarné par l'excellent Christopher Walken qui s'avère être le premier acteur oscarisé à avoir un tel rôle dans la saga ; Walken ayant été oscarisé pour son rôle dans le chef d'oeuvre "Voyage au Bout de l'Enfer" (1978) de Michale Cimino. En prime deux caméos sympas, celui Maud Adams la seule Bond Girl à appaître dans 4 opus et Dolph Lundgren dans sa première apparition au cinéma alors qu'il était en couple avec Grace Jones et avant d'être l'adversaire russe dans "Rocky IV" (1985) de Sylvester Stallone... Le compositeur "historique" de la saga John Barry signe la musique, tandis que le tube "A View to a Kill" est interprétée par le groupe phare des eighties Duran Duran qui sera durant longtemps le plus gros succès pour une chanson d'un James Bond, se classant notamment n°1 aux Etats-Unis et au Royaume-Uni... Si on plonge avec délectation dans cette nouvelle aventure, il faut bien l'avouer, c'est aussi et surtout grâce à son tandem de méchants Grace Jones-Christopher Walken qui forme un couple atypique, à la fois d'un glamour vénéneux et d'une folie presque physique dans leur performance. Certe, Grace Jones alias May-Day surjoue énormément et flirte avec le ridicule plus d'une fois mais son charisme fascinant et unique compense aisément. Précisons que l'actrice effectue la cascade depuis la Tour Eiffel elle-même !

A contrario, la sublime Tanya Roberts ne frappe pas par son talent d'interprétation, rarement on aura eu une Bond Girl au poste à cerveau qui fait autant cruche. Elle sera d'ailleurs "récompensée" par une nomination au Razzie Award de la pire actrice (!), ce qui annonce le futur de sa carrière quasi inexistante. Le scénario est un peu bizarre et on a bien des difficultés à comprendre comment on passe de la puce électronique à l'équitation puis au russe en passant par le plan concernant la Silicon Valley. D'ailleurs, en VF le mot silicon est littéralement prononcé comme la silicone, d'une stupidité effroybale puisque silicon en anglais veut surtout dire silicium, déjà plus cohérent avec la composante d'un puce électronique ! Le film accumule un peu trop les faux raccords et les maladresses (doublure de 007 parfois trop voyante ou perche sonore dans le cadre... etc...) mais l'incroyable présence du couple Walken-Jones permet au regard d'être trop fixé dessus. Les décors également sont assez grandioses du Château de Chantilly au Golden Gate en passant par la Tour Eiffel, les séquences de bravoure ne manquent pas. Si l'intrigue principale demeure un peu tirée par les cheveux on apprécie tout de même le petit truc en plus avec le médecin style disciple de Mengele dans les camps de la Mort de 39-45. A noter que lors de la course poursuite en camion de pompier Roger Moore conduit lui-même le véhicule ayant son permis poids lourds. Une poursuite que la production a dû assurée pour 100 millions de dollars au vu des risques pris dans la ville de San Francisco ! (soit une assurance à plus de 3 fois supérieure au budget du film !). Le film offre donc un des meilleurs duo de méchants de la franchise, dommage que l'intrigue soit un peu foulli pour convaincre pleinement. Le film sera d'ailleurs un relatif échec et est le 007 avec Roger Moore qui fera le moins recette au box-office mondial. A noter que l'élément "impulsion électromagnétique" reviendra dans la saga pour être au centre du scénario du futur "Goldeneye" (1995) de martin Campbell. En tous cas Roger Moore fait ses adieux à 007 avec ce film, pour marquer le coup le film se terminera sans annoncer le titre du suivant mais par l'inscription : "James Bond will return"... 

 

Note :                   

 

13/20

 

 

Pour info bonus, Note de mon fils de 10 ans :               

11/20

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