I Don't Feel At Home In This World Anymore (2017) de Macon Blair
Premier long métrage de l'acteur Macon Blair qui nous avait marqué dans l'excellent thriller décalé "Blue Ruin" (2014) de Jérémy Saulnier, et qu'on avait revu dans le tout aussi excellent thriller "Green Room" (2016) toujours de Jérémy Saulnier et qu'on a revu il y a peu dans le polar "Small Crimes" (2017) de E.L. Katz... Et à noter que l'acteur-réalisateur travaille à chaque fois avec les mêmes compositeurs, Brooke et Will Blair, qui sont ses frères jumeaux ! Ce film est l'oeuvre de Macon Blair à 100%, il signe idée, scénario et réalisation et s'offre un petit caméo pour la forme. Il a choisit un casting judicieux avec de belles surprises. Les deux premiers rôles sont tenus par Melanie Lynskey, si le nom ne vous dit rien elle a pourtant été révélée avec Kate Winslet dans le film "Créatures Célestes" (1994) de Peter Jackson, puis son acolyte justicier est joué par Elijah Wood qu'on avait pas vu aussi bon depuis "Maniac" (2013) de Franck Khalfoun.
On notera en second rôle la présence de la jolie Jane Levy vu dans "Don't Breathe - la maison des ténèbres" (2016) de Fede Alvarez... Ce film a débuté sa carrière de la meilleure façon avec le Grand Prix du Jury au dernier Festival de Sundance en janvier 2017... Une grande réussite pour l'acteur-réalisateur Macon Blair qui signe un film dans la même veine des films dans lequel il a déjà joué prouvant une réelle cohérence dans ses goûts et envies. Un film noir, thriller mêlant drame social et une place prépondérante de la solitude, avec une pincée d'humour noir et une violence froide et abrupte.
Dans le style on pense aussi au réalisateur Ben Weathley ("Kill List" et "Touristes" en 2012, "English Revolution" en 2013 et "High Rise" en 2016) avec qui il devrait s'entendre à merveille. Où comment une jeune femme décide de récupérer ses effets volés par ses propres moyens, avec l'aide d'un voisin aussi seul qu'elle. Mais se faire police soit même n'est évidemment pas sans risque... On suit donc Ruth et Tony, célibataires, seuls, engoncés dans une routine qui les renferment de plus en plus sur eux-mêmes jusqu'à ce que cette quête, sous couvert de justice sociale, leur permettent d'avoir un but ultime dans un monde qui n'offre finalement que peu d'opportunité. Une chronique impolitiquement correcte, mais au fond doux-amer avec un message universel (aimons-nous les uns les autres !) mais auquel finalement il est est difficile d'y croire. Un très bon premier film, Macon Blair, définitivement à suivre...
Note :