Sabata (1969) de Gianfranco Parolini.
"Sabata" est un western spaghetti culte à l'instar de "Django" (1966) de Sergio Corbucci, même si évidemment la postérité se rappelle essentiellement de Sergio Leone. Ce film est le premier d'une trilogie composée de "Adios Sabata" (1970) et de "Le Retour de Sabata" (1971) tous trois réalisés par Gianfranco Parolini, faiseur italien qui a débuté dans le péplum dont "Samson contre Hercule" (1961) où on voyait un méchant joué par un certain Serge Gainsbourg (!). Comme souvent chez les italiens signant un western, le cinéaste pris le pseudo de Frank Kramer pour ce film. Pour l'anecdote, c'est Yul Brynner qui joua le rôle titre dans le second opus, Lee Van Cleef étant pris sur le tournage de "La Chevauchée des Sept Mercenaires" (1972) de George McCowan reprenant le rôle tenu par Brynner dans "Les Sept Mercenaires" (1962) de John Sturges. Van Cleef reviendra dans le troisième opus...
Lee Van Cleef incarne donc le tueur Sabata, autres rôles cultes dans le genre, lui qui est passé de seconds couteaux dans des westerns classiques de l'Âge d'Or hollywoodien à star du western spaghetti grâce à "Et pour quelques dollars de plus" (1965) de Sergio Leone et "Le Bon la Brute et le Truand" (1966) tous deux du maestro Sergio Leone. Outre Van Cleef, on retrouve l'acteur William Berger, à l'instar de Franco Nero ou Tomas Milian acteur récurrent du spaghetti vu déjà dans "Le dernier Face à Face" (1967) de Sergio Sollima et "Keoma" (1976) de Enzo G. Castellari. Si Lee Van Cleef impose une nouvelle fois sa dégaine inimitable on est un peu moins convaincu par le personnage joué par William Berger, autant par sa tenue que par le style disons original de ce pistolero. Cette association entre les deux est symptomatique de ce qui ne va pas. On oscille constamment entre sérieux (et noirceur) et fanfaronnade outrancière.
Le film n'est évidemment pas sans rappeler "Pour une poignée de dollars" ou comment un inconnu qui semble n'avoir aucun scrupule s'avère avant tout un justicier à l'instar de l'homme sans nom. Mais le cinéaste signe un spaghetti trop grand guignol pour postuler au top du genre. Néanmoins ça n'est pas désagréable et le film reste dans la moyenne "acceptable". Le vrai bonus reste l'inénarrable Lee Van Cleef, icône du spaghetti par excellence. En tous cas le film eût assez de succès pour que deux suites voient le jour, avis aux amateurs.
Note :