Ami-Ami (2018) de Victor Saint Macary

Premier long métrage de Victor Saint-Macary, ex-du développement chez Gaumont, et après quelques courts métrages dont court-métrage "Beau-Papa" (2015) et après avoir écrit quelques scénarios dont le récent "Le Brio" (2018) de Yvan Attal. L'idée serait venu après avoir constaté que les "bromances" (histoire sur des amitiés très fortes) se limitaient aux amitiés unisexes. En partant donc du principe de départ qu'un meilleur ami pouvait très bien se faire avec l'étiquette garçon-fille, on suit donc la co-location de Vincent et Néféli, le premier venant de quitter sa petite amie... Victor Saint-Macary co-écrit le scénario avec des amis, dont les genres diffèrent pourtant, Thomas Cailley réalisateur-scénariste de "Les Combattants" (2014), Audrey Diwan scénariste fétiche de Cédric Jimenez sur "Aux Yeux de Tous" (2011), "La French" (2014) et "HhHH" (2017) et enfin Benjamin Charbit scénariste du prochain "En liberté !" (2018) de Pierre Salvadori. Au casting des acteurs nouvelle génération qui n'avaient pas encore été en haut de l'affiche.

Les deux meilleurs amis co-locataires sont donc interpétés par William Lebghil et Margot Bancilhon, le premier déjà vu dans la série TV "Soda" (2011-2013) et dans "Le Sens de la Fête" (2017) de Eric Toledano et Olivier Nakache, la seconde vue dans  "Five" (2016) de Igor Gotesman et "Going to Brazil" (2017) de Patrick Mille. La fille par qui le scandale arrive est jouée par l'inconnue Camille Razat vue dans la série TV "Disparue" (2015). Tandis qu'on peut citer également Jonathan Cohen qui était déjà du court "Beau-Papa"), Hubert Saint Macary (papa de ?!) et un caméo sympa de Manu Payet... On est donc dans une comédie qui allie romance et buddy-movie, un film de potes qui part évidemment en mode tangent puisque, avouons-le, l'amitié homme-femme est assez rare et/ou peu de gens y croit du moins, dans sa version ultime du "meilleur ami".

D'abord on acquiesce parfaitement au duo Lebghil-Bancilhon qui offre une belle alchimie, un couple ami idéal qui permet également de croire à leur intimité "sans sexe" et sans arrière-pensée sans quoi l'histoire ne peut fonctionner. En prime une égalité des sexes dans la nudité. D'ailleurs, l'autre réussite, reste cette amitié d'une jeunesse (25-30 ans) ancré dans une réalité d'adultes qui savent s'amuser comme de grands enfants. Niveau générationnel c'est donc plutôt bien vu. La grossièreté est donc bel et bien là mais sans jamais tombé dans la vulgarité (nuance !). Il y a bien quelques facilités (l'éternel pote célibataire lourdingue, l'éternel tournant de la dispute...) mais qui sont contre-balancées par des séquences qui ne manquent pas d'audace pour le genre, outre le sexe "frontal" mais sans érotisme forcené, on peut noter une dispute "hors-norme" et un final presque inattendu. Un bon moment.

Note :