Ocean's 8 (2018) de Gary Ross

par Selenie  -  14 Juin 2018, 17:19  -  #Critiques de films

Après la trilogie "Ocean'Eleven" (2001), "Ocean's Twelve" (2004) et "Ocean's Thirteen" (2007) de Steven Soderbergh, ce dernier annonce qu'il n'y aura pas de n°4 suite au décès de Bernie Mac en 2008. Dès lors, très vite l'idée d'un spin-off entièrement féminin germe, notamment par le réalisateur Gary Ross à qui on doit "Pleasantville" (1998), "Pur-Sang, la légende de Seabiscuit" (2003), "Hunger Games" (2012), "Free State of Jones" (2016). Le cinéaste a déjà approché Soderbergh dès 2013, avec ces derniers mois au féminisme omniprésent le projet a eu d'autant plus de poids. Gary Ross est co-scénariste avec Olivia Milch et co-producteur avec cette dernière mais aussi et surtout avec Soderbergh et Susan Ekins déjà de l'équipe de production sur le trilogie originelle. Donc, cette fois, au lieu d'un gang de 11 as de l'arnaque et du braquage c'est Debbie Ocean, petite soeur de Danny Ocean, qui forme un groupe de 8 femmes pour un vol de haute volée.

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Le casting se doit d'être aussi prestigieux mais ce n'est pas franchement le cas. Citons évidemment Sandra Bullock en Debbie, Cate Blanchett dans un rôle qui fait face à celui joué par Brad Pitt dans les films de Soderbergh, tandis que Anne Hathaway et Helena Bonham Carter sont les dernières grandes stars du grand écran à faire partie de l'aventure. Rihanna ameutera quelques fans, et reste quelques vedettes plus ou moins connues comme Sarah Paulson, Mindy Kaling et Awkwafina. En prime le caméo de Elliott Gould, seul apparition d'un membre du "Ocean's Eleven". Autant le dire tout de suite, le féminisme d'actualité et le charme du casting annoncé composent les deux seuls paramètres qui font que ce film est regardable. Le scénario est archi convenu et sans surprise, même le "twist" est téléphoné et amené de façon un peu stupide. Mais le budget a dû être bien confortable car le film est doté d'un luxe tapageur qui plaira aux fashionitas et autres femmes qui s'y rêvertont. Le collier dont il est question est le Jeanne Toussaint, un bijou réel de la maison Cartier. Le tournage a eu lieu dans les locaux du magazine Vogue, au Manoir Cartier à New-York mais aussi au MET (Metropolitan Museum of Art. Le magazine Vogue a même fait venir des fidèles de la Fashion Week pour servir de figurants lors d'un défilé.

Le luxe n'empêche pas le glamour et les actrices ont donc pu porter des robes de grand prestige de Dolce et Gabbana à Valentino en passant par Prada et Givenchy. Fait inédit, l'immense actrice Cate Blanchett joue ici ce qui doit être son pire rôle, elle surjoue un personnage inintéressant qui n'a pas dû l'aider. Les autres font le job dans un film qui reste trop identique. Moins un spin-off qu'un simple reboot inutile façon "S.O.S. Fantômes" (2016) de Paul Feig, l'idée réside simplement et bêtement à jouer à l'inversion des genres. C'est une mode stupide qui va malheureusement persister, avec dans les cartons un "Expendables" au féminin... A quand l'idée géniale de retourner systématiquement les grands classiques avec des femmes ?!... Et encore, si seulement l'histoire était prenante, un scénario bien écrit avec un minimum de tension et/ou suspense. Le braquage est d'une facilité confondante, alors même qu'elles le compliquent même (pourquoi ?!) tandis que le rebondissement via le personnage de Anne Hathaway est tiré par les cheveux. On frôle le simple navet avec ce film inepte et sans aucun intérêt autre que d'être un magnifique clip publicitaire à la gloire du luxe et de Cartier en particulier.

 

Note :          

06/20

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