L'Etrange Histoire de Benjalin Button (2007) de David Fincher

par Selenie  -  4 Février 2019, 10:08  -  #Critiques de films

Adapté très librement d'une nouvelle (1922) de Francis Scott Fitzgerald, elle-même inspirée d'une citation de Mark Twain : "La vie serait bine plus heureuse si nous naissions à 80 ans et nous approchions graduellement de nos 18 ans"...  Il aura fallu une quarantaine d'année avant que des producteurs osent lancer effectivement le projet, à savoir Kathleen Kennedy et Frank Marshall, connus notamment pour leur longue et fructueuse collaboration avec Steven Spielberg. Au départ il était envisagé comme réalisateur un certain Spike Jonze qui avait signer "Dans la Peau de John Malkovitch" (1999), ensuite le projet avança d'un cran avec Ron Howard comme réalisateur et John Travolta dans le rôle titre. Le scénario, d'abord considéré comme inadaptable, est signé de Robin Swicord auquel on doit "Les Quatre Filles du docteur March" (1994) de Gillian Armstrong et "Mémoires d'un Geisha" (2006) de Rob Marshall, puis de Eric Roth auteur de "Forrest Gump" (1994) de Robert Zemeckis et du tout récent "A Star is Born" (2018) de Bradley Cooper... Et finalement le grand David Fincher repris le projet à son compte et retrouve ainsi pour la troisième fois la star Bard Pitt après les chefs d'oeuvre "Seven" (1996) et "Fight Club" (1999).

Pitt retrouve plusieurs partenaires sur ce film, Cate Blanchett et Elle Fanning après "Babel" (2006) de Alejandro Gonzales Inarritu, Julia Ormond après "Légendes d'Automne" (1995) de Edward Zwick, Jason Flemyng après "Snatch" (1999) de Guy Ritchie et il retrouvera Tilda Swinton juste après pour "Burn After Reading" (2008) des frères Coen. A noter l'actrice Taraji P. Henson et Mahershala Ali alors quasi inconnus et qui sont aujourd'hui reconnus après s'être notamment recroisé sur le film "Les Figures de l'Ombre" (2017) de Theodore Melfi... La nouvelle est plus cynique et ironique sur le fond, tandis que l'histoire débute en 1860 alors que le film débute plus vers 1900 et le traitement de l'histoire serait plus proche d'un "Forrest Gump". La première difficulté est la technique pour le vieillissement et le rajeunissement de Brad Pitt/Benjamin Button. Au début on pensait à prendre Robert Redford pour la partie "âgée" mais cela donnait une incohérence peu crédible pour le rajeunissement. Finalement Fincher opta pour une caméra "Contour" créée par Apple, associé évidemment à de maquillage "classique" et de la CGI. Le résultat s'avère assez magique, Brad Pitt incarnant Button de A à Z d'un réalisme bluffant. Une technique qu'on reverra pour "Captain America : First Avenger" (2011) de Joe Johnston. Ainsi le développement du "bébé vieux" au crépuscule d'une vie en bébé reste d'un logique parfaitement cohérente. Ensuite, le film raconte le destin hors norme d'une être humain unique pendant 8 décennies se focalisant évidemment sur les pans essentiels de son histoire et de façon à connaitre et/ou comprendre ce qu'un tel destin peut avoir comme conséquences, pour lui-même et pour ses proches.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'abandon à la naissance, son adoption "inattendue", son enfance, ses rencontres durant sa découverte du monde, ses amours, son amour... etc... mais aussi et surtout comment gérer et vivre avec une vie à rebours notamment et surtout quand on aime... Le film réussit l'exploit de n'être ni larmoyant ni condescendant, il ne s'attarde pas sur des drames éculés du genre (des enfants qui se moquent, des adultes qui détournent les yeux, ont peu ou sont violents pour ce qu'il est... etc...), il se focalise d'abord sur Benjamin Button lui-même et comment lui voit le monde et comment il peut jouir d'une vie atypique comme le seul à pouvoir voir le monde à rebours. D'ailleurs, sur le même thème on pense aussi beaucoup à "L'Homme sans Âge" (2007) de Francis Ford Coppola... Une fresque de 02h40 fascinante et humaniste, attachante aussi malgré les drames d'une vie. A voir et à conseiller.

 

Note :             

18/20

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