Spider-Man : No Way Home (2021) de Jon Watts

par Selenie  -  16 Décembre 2021, 08:40  -  #Critiques de films

27ème long métrage de l'Univers Marvel et 4ème de la Phase IV après "Black Widow" (2021) de Cate Shortland, "Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux" (2021) de Daniel Destin Cretton et "Les Eternels" (2021) de Chloe Zhao. Outre la pandémie de Covid, la production a aussi connu d'autres remous plus financiers puisque l'entente entre Sony (qui détient les droits de l'homme-araignée) et Disney (à qui appartient l'univers Marvel dont est issu Spider-Man) est toujours tendue ; après un premier refus de Sony à la volonté de Disney d'obtenir 50% de la production et 50% des bénéfices, Sony avait décidé de jouer solo avant un ultime accord conclu à hauteur de 25% pour Disney. Le budget est estimé à 180 millions de dollars, soit dans une moyenne logique et honorable pour un blockbuster Marvel, soit plus que "Shang-Chi..." mais moins que les deux autres films de la Phase IV. Ce troisième film de ce super-héros mis en scène par Jon Watts et incarné par Tom Holland est par contre le film le plus long avec 02h28. Rappelons que Jon Watts s'était fait connaître auparavant avec le film d'horreur "Clown" (2014) et le thriller "Cop Car" (2015). Le scénario est signé une nouvelle fois du duo Chris McKenna et Erik Sommers. Précisons que cette suite débute aussitôt après les événements de "Spider-Man : Far From Home" (2019), soit durant l'été 2024, donc 8 mois après "Avengers : Endgame" (2019) des frères Russo mais avant la nouvelle série TV "Hawkeye" (2021-...) qui débute elle à Noël 2024... Près que sa véritable identité ait été révélée après son affrontement avec Mysterio Peter Parker fuit et a bien des difficultés a assumé son statut. Il décide de demander l'aide de Doctor Strange, qui pourrait jeter un sort afin que le monde oublie que Peter Parker est Spider-Man mais les choses ne se passent pas comme prévu. Doctor Strange a "altéré la stabilité de l'espace-temps", un concept dont même Strange ne connaît que trop peu de chose. Peter Parker alias Spider-Man va devoir plonger dans un "multi-verse" dont il ne sait rien et dont les conséquences sont inconnues...

L'homme-araignée est incarnée pour la 6ème fois par Tom Holland depuis "Spider-Man : Homecoming" (2017) de Jon Watts et en comptant un caméo dans le récent "Venom : Let There Be Carnage" (2021) de Andy Serkis. Il retrouve sa belle (à la ville comme à l'écran) Zendaya après les deux premier opus et vue récemment dans "Dune" (2021) de Denis Villeneuve. Tous deux retrouvent plusieurs protagonistes de la trilogie Jon Watts/Tom Holland, la tante May incarnée par Marisa Tomei, mais aussi Jacob Batalon, Tony Revolori, Martin Starr et Angourie Rice ainsi que J.B. Smoove et Hannibal Buress uniquement pour le précédent. Citons ensuite les personnages historiques, interprétés par Jon Favreau vu dans 7 Marvel depuis "Iron Man" (2008) de lui-même, Benedict Wong acolyte d'un certain "Doctor Strange" (2016) de Scott Derrickson incarné par Benedict Cumberbatch dans 4 films Marvel avant, et remarqué dans l'un des meilleurs films 2021 avec "The Power of the Dog" (2021) de Jane Campion. Et enfin, citons l'incroyable casting qu'on pourrait qualifié d'outre-tombe puisque le multiverse voit réapparaître ldes personnages emblématiques des précédentes saga Spider-Man ! Ainsi de la première trilogie réalisée par Sam Raimi on va revoir les méchants Bouffon Vert alias Willem Dafoe vu dans "Spider-Man" (2002) et "Spider-Man 2" (2004), Octopus alias Alfred Molina qui croisait le Boufon Vert dans ce n°2, l'Homme-Sable vu dans "Spider-Man 3" (2007), puis dans la seconde saga réalisée par Marc Webb, citons le Lézard alias Rhys Ifans vu dans "The Amazing Spider-Man" (2012), Electro alias Jamie Foxx vu dans "The Amazing Spider-Man : le Destin d'un Héros" (2014). Citons le cas particulier du rédacteur en chef du journal incarné chez Sam Raimi par J.K. Simmons et vu de retour depuis "Spider-Man : Far From Home" (2017) et aperçu en scène post-générique dans "Venom : Let There Be Carnage", Venom incarné par Tom Hardy qui rend à son tour une visite à son adversaire favori... 1ère chose, il est évident que les auteurs ont vu, envié puis se sont inspirés du succès mérité et si jouissif du film d'animation "Spider-Man : New Generation" (2018) de Bon Persichetti, Peter Ramsey et Rodney Rothman, le multiverse évidemment, mais surtout dans plusieurs clins d'oeil (un spider-man noir ?!) et à une mise en scène encore plus folle et inventive qu'on remarque surtout à 3-4 passages marquants du film.

Débutant logiquement avec un Peter Parker un peu paumé au vu des événements, le récit débute assez vite avec un Doctor Strange vite dépassé à son tour. L'intrigue est forcément séduisante : qui ne rêve pas d'une interaction entre les différentes sagas ?! L'arrivée des super méchants sortis des films des années 2003-2007 et 2012-2014 sont fun et efficaces, plutôt bien amenés chacun à leur manière dans un scénario franchement cohérent et bien ficelé. Le plus impressionnant est que personne est laissé pour compte ou sous-exploité. Les super-méchants ne se vampirisent pas à l'écran ni au sein du récit, et leur arrivée ne parasite pas l'importance des autres protagonistes comme tante May/Tomei ou MJ/Zendaya. Une gageure à saluer, surtout que ce soin appporté aux personnages n'entame en rien la construction narrative. Le mix action-humour fonctionne à merveille et arrive à son comble dans une second partie qui offre son lot de surprises ; ou plutôt ce qui est si attendu arrive avec classe et gourmandise, cela annonce une dernière partie assez démente et si icônique qu'on pardonne quelques longueurs et des références trop appuyées. Le plus gênant est justement la toute fin, trop tirée en longueur, on frôle le pathos et le trop bavard, sans compter ce générique de fin peu créatif avec une chanson oubliable, et qui le sera... Déception également pour la scène post-générique, attendue et peu intéressante en soi. Mais Jon Watts et ses scénaristes ont réussi un film somme assez énorme, jouissif et savoureux, drôle, aux scènes d'action flamboyantes, avec une dose émotion non négligeable. Un film culte d'ores et déjà au vu de la densité offerte, un film qui clôt une trilogie et ouvre la voie à une nouvelle ère qu'on espère prospère. En conclusion, une très bonne surprise, à tel point qu'il est sur la podium des meilleurs "Spider-Man" même si le film d'animation sus-cité reste le n°1. Un très bon moment à voir, à revoir et à conseiller.

 

Note :            

 

15/20
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