Venom : Let There Be Carnage (2021) de Andy Serkis

Après le gros succès de "Venom" (2018) de Ruben Fleischer avec pas moins de 854 millions de dollars au box-office Monde pour un budget de 100 millions (ce qui est peu pour un tel projet), rien d'étonnant à voir une suite, surtout que la star Tom Hardy avait avoué dès 2018 avoir signé pour une trilogie. Rappelons que Venom est un personnage créé en 1984 dans le comic book "The Amazing Spider-Man" n°252 par David Michelinie et Todd McFarlane, tandis que Carnage est apparu en 1991 dans le même comic book n°344 créé une fois de plus par l'auteur Michelinie et le dessinateur Mark Bagley. Cette suite se situe entre "Venom" et le prochain "Morbius" (2022) de Daniel Espinosa dans le Sony Pictures Universe of Marvel Characters, nouvelle entité à l'instar des Marvel Universe et en même temps en marge car hors Disney/Marvel, Sony se gardant un univers spécifiquement focalisé autour des personnages qui gravitent autour de Spider-Man. Cette fois par contre Ruben Fleischer délaisse la réalisation, tout en gardant un oeil à la production, le cinéaste ayant préféré travailler sur son film "Retour à Zombieland" (2019). C'est donc Andy Serkis qui le remplace, d'abord acteur spécialiste de la Motion Capture en ayant notamment incarné Gollum dans la saga "Le Seigneur des Anneaux" (2001-2003) de Peter Jackson ou encore César dans la franchise "La Planète des Singes" (2011-2017) de Rupert Wyatt puis Matt Reeves, il est également devenu réalisateur avec "Breathe" (2017) puis surtout avec "Mowgli : la Légende de la Jungle" (2018). Au scénario on retrouve la scénariste de "Dans l'Ombre de Mary" (2014) de John Lee Hancock, "50 Nuances de Grey" (2015) de Sam Taylor-Wood et "Cruella" (2021) de Craig Gillepsie, puis de "Venom" évidemment, Kelly Marcel qui est cette fois en solo mais en collaboration avec l'acteur Tom Hardy qui a mis son grain de sel à l'écriture...

Un an après avoir affronté Riot, Eddie Brock cohabite toujours avec celui qui est devenu son "jumeau démoniaque" Venom. Malgré tout Eddie tente de relancer sa carrière de journaliste d'investigation et pour son prochain article il doit interviewer un tueur en série, Cletus Kasadv... Tom Hardy retrouve donc pour la seconde fois son double personnage Eddie Brock/Venom, l'acteur a entre temps été "Capone" (2020) de Josh Trank. Il retrouve sa partenaire Michelle Williams vue depuis le 1er opus dans "I Feel Pretty" (2018) de Abby Khon et Marc Silverstein et "After the Wedding" (2019) de Bart Freundlich. Du film précédent citons aussi Reid Scott vu depuis dans "Late Night" (2019) de Nisha Ganatra. Le tueur en série alias Carnage est incarné par le génial Woody Harrelson qui a beaucoup tourné depuis son caméo dans le premier opus avec entre autre "Midway" (2019) de Roland Emmerich, "Retour à Zombieland" (2019) de Ruben Fleischer et récemment "Kate" (2021) de Cédric Nicolas-Troyan ; à priori l'acteur a été choisi d'après sa performance dans les films "Tueurs Nés" (1994) de Oliver Stone, et on peut préciser qu'il retrouve Andy Serkis qu'il a combattu dans "La Planète des Singes : Suprématie" (2017) de Matt Reeves. Citons ensuite deux autres nouveaux protagonistes, le détective Patrick Mulligan alias Toxin interprété par Stephen Graham vu dernièrement dans "The Irishman" (2019) de Martin Scorcese et "USS Greyhound" (2020) de Aron Schneider, puis Frances Louise Barrison alias Shriek jouée par Naomie Harris vue pour la 3ème fois dans le rôle de Moneypenny dans "Mourir peut Attendre" (2021) de Cary Joji Fukunaga et qui retrouve aussi Andy Serkis après avoir prêter sa voix dans "Mowgli : la Légende de la Jungle". Et enfin, n'oublions une surprise en scène post-générique avec Tom Holland et J.K. Simmons... Cette suite reprends là où a fini l'autre pour ainsi dire, et le duo ne semble pas avoir beaucoup évolué à l'exception près que Venom désire avoir de plus en plus de liberté, plus d'indépendance malgré Eddie Brock. Le début est assez logique, efficace mais sans surprise mêlant un peu de violence, des joutes Venom vs Eddie plus ou moins réussies, et un humour plus ou moins cynique.

La vraie déception est que le film reste dans un niveau "tous publics" alors que Venom mérite d'assumer sa violence et sa rage, et que dire de son adversaire, Carnage qui se doit pourtant d'être encore plus puissant, encore plus gore et surtout sans aucun sentiment et/ou sans pitié. Le film s'avère donc beaucoup trop sage ! Les scènes les plus gores sont en fait hors champs donc simplement suggérées, le sang est quasi absent... etc... Pourtant depuis des films comme les "Deadpool" (2016-2018) ou "Joker" (2019) de Todd Phillips ont prouvé que des films interdits aux mineurs pouvaient être de qualité et en même temps trouver leur public. On a donc aucun frisson, aucun sursaut ou aucune surprise narrative, on peut même être agacé par le cabotinage de Tom Hardy (on adore mais là ce n'est clairement pas son meilleur rôle). Les effets spéciaux sont impressionnants et restent un atout majeur dans ce film, surtout en ce qui concerne Carnage qui n'est pas si facile à incarner. Bon point également pour Shriek/Harris même si elle reste un chouïa sous-exploité, on est loin du duo Joker-Harley Quinn. En ce qui concerne Carnage, on sent aussi qu'on a voulu atténuer la folie de ce psychopathe, dans un trop plein explicatif superflu en l'excusant presque - SPOILER !... éternelle enfance difficile !... FIN SPOILER !... En conclusion une suite esthétiquement logique et plutôt efficace, mais sans innovation ni grande créativité, et surtout qui n'assume pas la densité et le degré des vices de tels personnages que sont Venom et Carnage... Dommage mais pas surprenant. Ca se regarde donc sans déplaisir mais comme un blockbuster sans personnalité fait à la chaîne.

Note :            

Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :