Un Fils du Sud (2022) de Barry Alexander Brown
Nouveau long métrage en tant que réalisateur pour celui qui est surtout le monteur attitré de quasi tous les films de Spike Lee depuis "School Daze" (1988). Pas étonnant donc que le cinéaste s'intéresse à un sujet aussi épineux que la lutte pour les droits civiques. Ainsi pour son nouveau projet le cinéaste adapte l'autobiographie de Bob Zellner (Tout savoir ICI !), "The Wrong Side of Murder Creek : a White Southerner in the Freedom Movement" (2008) qui retrace sa vie, de sa jeunesse au sein d'une famille raciste au grand-père membre du Ku Klux Klan à sa lutte pour les Droits Civiques. Barry Alexander Brown réalise et écrit son scénario... En 1961 Bob Zellner est en Alabama, et commence à comprendre tout le racisme qui pollue sa propre communauté. Influencé par Rosa Parks puis par Martin Luther King, il va devoir se confronter à sa propre famille et à sa culture sudiste pour se lancer à son tour dans une lutte pour les Droits Civiques...
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Bob Zellner est incarné par Lucas Till, remarqué dans les derniers "X-Men" (2011-2016), puis vu dans aussi dans "Stoker" (2013) de Park Chan-Wook et "Monster Cars" (2017) de Chris Wedge. Il est entouré de belles avec Lucy Hale vue dans "Action ou Vérité" (2018) et "Nightmare Island" (2020) tous deux de Jeff Wadlow, Lex Scott Davis vue dans "SuperFly" (2018) de Director X et "American Nightmare 4 : les Origines" (2018) de Gerard McMurray, Julia Ormond qu'on n'avait pas vu depuis "Les Petites Robes Noires" (2018) de Bruce Beresford. Le grand-père raciste est incarné par Brian Dennehy flic culte dans "Rambo" (1982) de Ted Kotcheff, qui retrouve le réalisateur qui était monteur sur "She Hate Me" (2004) de Spike Lee et qui est mort malheureusement avant la sortie du film. Citons ensuite la plupart des proches afro-américains avec Cedric the Entertainer vu notamment dans "Au Bout de la Nuit" (2008) de David Ayer et "Sur le Chemin de la Rédemption" (2017) de Paul Schrader, Shamier Anderson vu dans "Le Passager n°4" (2021) de Joe Penna et "Meurtrie" (2021) de Halle Berry, Jake Abel vu dans "Good Kill" (2014) de Andrew Niccol et "Malignant" (2021) de James Wan, Dexter Darden vu dans la franchise "Le Labyrinthe" (2014-2017) de Wes Ball. Puis citons Ludi Lin vu dans "Power Rangers" (2017) de Dean Israelite, "Aquaman" (2018) de James Wan et "Mortal Kombat" (2021) de Simon McQuoid, et enfin Sienna Guillory vue dans "High Rise" (2016) de Ben Wheatley et "Clifford" (2022) de Walt Becker... Le film débute avec la fin, vu la jeunesse du héros on sait d'ores et déjà que le film retrace qu'une toute petite partie de la vie de Bob Zellner. En fait on constate vite que le film entier ne se focalise que sur les débuts militants du Bob Zellner, en gros un film pour l'année 1961.
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On constate quelques libertés et/ou imprécisions sur la chronologie des faits mais ça reste très fidèles sur les événements même si, par exemple, l'interview du début était normalement aussi celui d'un certain Martin Luther King étonnamment absent du film. Le plus intéressant est le contexte familial de Bob Zellner avec entre autre le grand père membre actif du Ku Klux Klan avec un Brian Dennehy en génial mauvais génie mais cela aurait pu être sans doute plus étoffé. Par contre le plus agaçant reste le héros, Bob Zellner était sans aucun doute un homme bon voir même exceptionnel mais il est si vertueux, si parfait qu'il en est irritant voir tête à claque. Malheureusement, cet héros bien qu'au destin intéressant est trop "aryen" sur le fond comme sur la forme pour qu'on s'inquiète à minima pour lui. Son statut, quasi aristocratique au physique d'Apollon aryen, à la vertu horripilante arase tout drame ou mélo. Emotionnellement on est dans le sage malgré 2-3 scènes efficaces comme la bastonnade du bus. On est bien loin des tragédies comme "Mississippi Burning" (1989) de Alan Parker, "Selma" (2015) de Ava DuVernay voir même "Loving" (2017) de Jeff Nichols et bien d'autres encore. Barry Alexander Brown signe un film ludique et académique, c'est mieux que rien.
Note :