Prey (2022) de Dan Trachtenberg
À ne pas confondre avec le film "Prey" (2019) de Franck Khalfoun, car en fait c'est un nouveau "Predator" qui ne dit pas son nom, pas une suite, plutôt un prequel même si officiellement il en est pas un, ou du moins pas ou mal assumé. Il s'agit donc là du 5ème Predator après "Predator" (1987) de John McTiernan, "Predator 2" (1991) de Stephen Hopkins, puis les reboot ou remake "Predators" (2010) de Nimrod Antal et "The Predator" (2018) de Shane Black sans compter les crossovers "Alien vs Predator" (2004) de Paul W.S. Anderson et "Aliens VS Predator - Requiem" (2007) des frères Strause. Ce projet devait à l'origine s'intituler "Skulls" et était déjà sur les rails en 2018 avant le rachat de la Fox par Disney et devait être un film "surprise" avant que cela soit éventé par le magazine Deadline. Toujours depuis les débuts à la production la Fox et le producteur John Davis, tandis que la réalisation est signée Dan Trachtenberg qu'on n'avait pas vu depuis son premier long métrage "10 Cloverfield Lane" (2016). Le scénario est écrit par Patrick Aison qui a jusqu'ici essentiellement travaillé pour la télévision. À noter que le film devait être tourné en langue comanche, ce qui n'a pas pu se faire mais le film a ensuite été doublé en cette langue ce qui permet de pouvoir regarder le film sans que des amérindiens en 1719 parlent anglais. Nous ne pouvons que conseiller de modifier la piste audio à la maison pour pouvoir optimiser l'immersion...
En 1719, dans une tribu comanche la jeune Naru veut devenir une guerrière mais les traditions ancestrales l'en empêchent. Malgré tout elle est proche de son frère Taabe qui est amené à devenir un jour chef de la tribu. Mais alors que Naru traque une proie elle s'aperçoit que la proie est en fait un prédateur hors norme. Naru va voir cette chasse comme un moyen de prouver sa valeur... Une grande partie du casting est composé d'acteurs améridiens ou d'origine amérindienne. Ainsi la guerrière Naru est incarnée par Amber Midthunder vue dans "Comancheria" (2016) de David Mackenzie, "Le Vétéran" (2021) de Robert Lorenz et "Ice Road" (2021) de Jonathan Hensleigh. Citons ensuite Michelle Thrush vue dans "Dead Man" (1995) de Jim Jarmush, "Jimmy P." (2013) de Arnaud Desplechin et retrouvant après "Pathfinder" (2007) de Marcus Nispel sa partenaire Stefany Mathias, Julian Black Antelope vu dans "Le Septième Fils" (2014) de Gerri L. Crawford et Sergueï Bodrov puis "Aucun Homme ni Dieu" (2020) de Jeremy Saulnier, Mike Paterson vu dans "Braquages" (2002) de David Mamet, "La Somme de toutes les Peurs" (2003) de Phil Alden Robinson et "The Kate Logan Affair" (2010) de Noel Mitrani, Samuel Marty vu dans "Diablo" (2016) de Lawrence Roeck, Cody Big Tobacco aperçu dans "The Revenant" (2016) de Alejandro Gonzales Inarritu, puis enfin citons les moins connus surtout aperçus dans des séries TV comme Dakota Beavers, Bennett Taylor, Nelson Leis, Harlan Blayne Kytwayhat ou Troy Mundle. N'oublions pas le Predator alias Dane DiLiegro ancien basketteur pro... Le film débute comme un film d'aventure historique assez rare pour le notifier puisque les films sur les amérindiens des époques pré-conquête de l'ouest sont très rares, encore plus quand il s'agit du nord du Rio Grande. Un Predator arrive donc dans les grandes plaines en 1719 où des comanches chassent d'autres prédateurs ne s'attendant évidemment pas à un alien. L'ouest américain avait déjà reçu la visite d'extraterrestre si on pense par exemple au film "Cowboys et Envahisseurs" (2011) de Jon Favreau.
Et on constate qu'on a là aussi bien du mal à croire à la vraisemblance de la chose, chez Favreau l'avancée technologique des extraterrestres étaient trop importante pour rendre un minimum crédible l'histoire, cette fois on y croit un peu plus grâce notamment à un Predator un peu plus primitif qu'en 1987. L'idée est excellente même si ça reste une différence non négligeable. Ensuite le choix d'une guerrière est évidemment un choix démago et opportuniste (ça n'existait pas mais en 2022 ça fait plaisir !) mais on aurait justement aimé une tribu aux guerriers plus nombreux et plus solidaires plutôt qu'une jeune femme de 50kg toute mouillée qui a bien du mal à se défaire de 4 guerriers de son propre clan. Malgré les incohérences le film ne manque de qualité, un contexte inédit, une confrontation qui l'est tout autant avec une héroïne qui ne manque d'atout, et des scènes d'action bien chorégraphiées dans une violence logique et efficace, puis la référence au pistolet de "Predator 2" qui reste éminemment sympathique. On notera un ultime bémol pour les effets spéciaux plutôt médiocres (flèches dans le corps, faux ours,...). Evidemment déçu au vu du potentiel mais il reste un bon moment cinoche à défaut d'être au niveau de son ambition, il reste tout de même le meilleur de la franchise loin derrière l'original de 1987 (faut pas exagérer !).
Note :