Ice Road (2021) de Jonathan Hensleigh

par Selenie  -  11 Août 2021, 14:39  -  #Critiques de films

Enième film d'action basique et primaire pour un certain Liam Neeson... On pourrait presque s'arrêter là ! Ce projet est celui de Jonathan Hensleigh qui était plein d'avenir après avoir signé les scénarios de "Une Journée en Enfer" (1995) de John McTiernan et "Jumanji" (1995) de Joe Johnston, et qui va vite décevoir avec ses prochains dont "Le Saint" (1997) de Phillip Noyce et "Armageddon" (1998) de Michael Bay avant d'oser passer derrière la caméra avec les films "The Punisher" (2004), "Welcome to the Jungle" (2007) et "Irish Gangster" (2011) qui reste son meilleur travail. À noter que le film est diffusé directement sur Netflix dans certaines contrées comme les Etats-Unis, mais sortira en salles obscures en France début août 2021... Mike est un conducteur poids lourds expérimenté et travaille avec son frère légèrement handicapé après une expérience traumatisante comme Gi en Irak. Après avoir été licencié les deux frères se font engager par une compagnie d'assurance afin de convoyer tout un système de sauvetage de plusieurs tonne à travers les glaces pour sauver des mineurs coincés dans une mine de diamants après un éboulement. Le premier soucis est qu'on entre alors dans la haute saison faisant de la "route de glace" un danger encore plus palpable, ensuite il va s'avérer que certains n'ont pas très envie que la mission soit un succès...

Les deux frères sont incarnés par la star Liam Neeson qui enchaîne les rôles de gros bras depuis une douzaine d'années comme récemment les médiocres "The Good Criminal" (2020) de Mark Williams et "Le Vétéran" (2021) de Robert Lorenz, il retrouve par là même le froid et la neige après "Le Territoire des Loups" (2012) de Joe Carnahan et "Sang Froid" (2019) de Hans Petter Moland, puis par le plus méconnu Marcus Thomas aperçu dans "You Kill Me" (2007) de John Dahl et qui retrouve le réalisateur après "Irish Gangster". Deux collègues routiers sont interprétés par Laurence Fishburne vu récemment dans "John Wick parabellum" (2019) de Chad Stahelski et "Running with the Devil" (2019) de Jason Cabell, et la demoiselle amérindienne Amber Midthunder aperçu dans l'excellent "Comancheria" (2016) de David Mackenzie mais plus connue pour les séries TV "Legion" (2017-2019) et "Roswell, New Mexico" (2019-2021). Des mineurs sont joués par Holt McCallany vu récemment dans "Greenland" (2020) de Ric Roman Waugh et "Un Homme en Colère" (2021) de Guy Ritchie, puis Martin Sensmeier remarqué surtout parmi "Les 7 Mercenaires" (2016) de Antoine Fuqua. Enfin, le méchant de service incarné par Benjamin Walker vu dans "Mémoires de nos Pères" (2006) de Clint Eastwood, incarnant aussi le rôle titre de "Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires" (2012) de Timur Bekmambetov, plus récemment dans "Shimmer Lake" (2017) de Oren Uziel, et surtout qui retrouve son "alter ego" Liam Neeson après "Dr Kinsey" (2004) de Bill Condon où il incarnait le personnage jeune... Comme souvent, Liam Neeson est un acteur toujours bankable, assez talentueux et surtout charismatique pour porter n'importe quel film sur ses épaules et le prouve encire et toujours. Un scénario éculé au canevas vu mille fois qui repose donc sur deux paramètres essentiels, la star et l'efficacité des scènes d'action. La star assure, mais cette fois on sent comme une lassitude que les amateurs du genre expliqueront comme nécessaire au personnage (?!) ; pourquoi pas. Certains y voient  une sorte de transposition du film "Le Convoi de la Peur" (1977) de William Friedkin, où la glace remplacerait la chaleur tropicale et des tonnes d'acier d'un système de sauvetage remplace la nitroglycérine ; pourquoi pas.

Dès le début ça part mal en constatant des CGI (images de synthèse) pour la pyrotechnie très médiocres ce qui n'augure rien de bien pour la suite. Le côté psychologique des personnages est clairement fantoche, un ex-Gi en état post-traumatique qui n'est là que pour faire croire que le film est plus profond qu'il n'y paraît, et une jeune amérindienne révolutionnaire à laquelle on ne croit pas du tout, notamment et surtout quand on a une petite vingtaine d'années et qu'on doit être crédible en chauffeur routier spécialisé dans les routes de glace. Sur ce dernier c'est loin d'être anodin, les "routes de glaces" (En savoir plus ICI), dont la référence reste celle des routes de l'extrême en Alaska, sont particulièrement dangereuses et seuls des chauffeurs expérimentés y officient. La jeunette n'est jamais crédible. Mais vu le scénario le vrai soucis reste la vraisemblance sur le transport, donc la question technique se doit d'être assez rigoureuse. Mais on tombe vite dans le n'importe quoi, comme redresser deux poids lourds aussi facilement (que ce soit pour les conséquences pour la glace que par les moyens mis en oeuvre), on reste perplexe lorsqu'on tombe dans l'eau glacé sans réelle conséquence pour les corps même en gardant ses vêtements. Idem pour les "problèmes" collatéraux, où un homme survit sans gravité à un chute en voiture dans un ravin. Le pire reste le temps, où on nous martèle sans cesse que les survivants ont 3h à vivre mais que personne ne prévoit le montage à l'arrivée du système : ah oui c'est vrai, ça se monte en quelques minutes !?! Bref, rien ne va, rien n'est crédible ou cohérent, mais le réalisateur fait en sorte qu'on ne s'ennuie pas avec une succession de rebondissements sans queue ni tête mais qui fait assez illusion (ou pas !). Jonathan Hensleigh a fait aussi illusion en son temps, et on se souvient de ses deux seules nominations à des cérémonies : celles de pire scénario notamment au Razzie Award 1999... En conclusion, 1h45 de tout ce qu'il faut pas faire.

 

Note :            

 

07/20

 

Pour info bonus, Note de mon fils de 12 ans :               

08/20
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D
Tu as bien du courage pour tenter ce genre d'expériences cinématographiques... Liam Neeson s'auto-parodie depuis tellement longtemps que ce grand acteur aura du mal à sortir de cette case dans laquelle il s'est enfermé - mais peut-être qu'il est heureux ainsi !
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