Un Homme en Colère (2021) de Guy Ritchie
À ne pas confondre avec "Un (ou) L'Homme en Colère" (1979) de Claude Pinoteau... Ce nouveau film de Guy Ritchie après le très bon "The Gentlemen" (2019) est en fait le remake de "Le Convoyeur" (2004) de Nicolas Boukhrief avec Albert Dupontel dans le rôle principal. Au départ, le remake était déjà dans les cartons dès les années 2005-2006 avec F. Gary Gray au commandes qui venait de réaliser "Un Homme à Part" (2003), puis ensuite Josef Wladyka futur réalisateur du film "Manos Sucias" (2014) et de la série TV "Narcos (2016-2017) avec Sandra Bullock prévue en lieu et place de Dupontel. Malgré tout le projet ne prend pas et il faut attendre de nombreuses années avant que le projet sorte de nouveau des cartons. En reprenant l'histoire originale signée de Nicolas Boukhrief et Eric Besnard, Guy Ritchie signe l'adaptation en collaboration avec Ivan Atkison et Marn Davies qui ont déjà travaillé avec lui notamment sur le dyptique "Sherlock Holmes" (2010-2011) et "The Gentlement". La sortie en salles du film a été retardée comme beaucoup d'autres à cause de la pandémie Covid-19, mais malgré les restrictions sanitaires le film connaît un joli succès en salles avec près de 30 millions de dollars déjà amassés pour un budget raisonnable de 40 millions... Patrick "H" est engagé comme convoyeur de fond à un moment où les attaques sont régulières avec de récentes victimes. Mais dès la premières attaques il s'avère que "H" surprend ses collègues de par ses aptitudes spécifiques. Bientôt quelques collègues s'interroge sur les réelles ambitions de cet homme taciturne...
Le rôle principal est tenu par Jason Statham qui retrouve le réalisateur Guy Ritchie des années après l'avoir lancé dans ses premiers films "Arnaques, Crimes et Botaniques" (1998), le chef d'oeuvre "Snatch" (2000) et "Revolver" (2005). Citons Holt McCallany vu dans "Justice League" (2017) de Zack Snyder et le français "Le Dindon" (2019) de Jalil Lespert, Jeffrey Donovan vu dans l'excellent dyptique "Sicario" (2015-2018) respectivement de Denis Villeneuve et Stefano Sollima, Laz Alonso vu dans "Chiens de Paille" (2011) de Rod Lurie et "Detroit" (2017) de Kathryn Bigelow, Deobia Oparei vu dans "Dredd" (2012) de Pete Travis et "Independance Day : Resurgence" (2016) de Roland Emmerich, Raul Castillo vu dans "À Couteaux Tirés" (2019) de Rian Johnson et "Army of the Dead" (2021) de Zack Snyder, Scott Eastwood (oui le fils de...) vu dans "Overdrive" (2017) de Antonio Negret et "Pacific Rim : Uprising" (2018) de Steven S. DeKnight, Eddie Marsan qui retrouve une partie de l'équipe après "The Gentlemen", le has been Josh Hartnett qui tourne des films oubliables depuis une douzaine d'années puisqu'il faut remonter loin pour un semblant d'intérêt avec "Le Dalhia Noir" (2006) de Brian De Palma et "30 Jours de Nuit" (2007) de David Slade, un peu à l'image de Andy Garcia qui vivote depuis au moins aussi longtemps en jouant les guests stars de luxe, il est loin le temps de "les Incorruptibles" (1987) de Brian De Palma et de "le Parrain III" (1990) de F.F. Coppola. Notons pour l'anecdote que plusieurs des acteurs ont fait un tour via la franchise "fast and Furiuous", c'est le cas de Jason Statham, Eddie Marsan, Clint Eastwood, Laz Alonso... On se souvient de plusieurs films sur des braquages de fourgon, qui étaient alors dans l'actualité car il n'y a jamais eu autant d'attaques du genre que dans cette période des années 1995-2005 mais si ce sont des attaques rares elles existent encore. A priori Guy Ritchie a voulu rester dans un créneau réaliste, les fusillades sont donc courtes, pas de fusillades trop exagérées, pas de baston à mains nues qui feraient trop boxe de rue, on reste dans quelque chose de concis et d'efficace, finalement comme le serait une attaque de ce calibre.
Le réalisateur se justifie : "Nous voulions que le film reste viscéral et réaliste en ce qui concerne le déroulement de l'action et la façon dont les gens se battent. Il ne fallait pas le transformer en une vision imaginaire chorégraphiée à outrance." On apprécie la construction narrative qui joue avec la chronologie même si cette idée aurait pu être encore mené plus loin pour accentuer encore le suspense. Par là même on apprécie le petit côté immoral du héros, "H" est en effet loin d'être un enfant de coeur et c'est assumé sans ajouter une séquence ou deux trop sentimentale come cela est souvent le cas. Par contre il y a quelques passages qui laissent à désirer, voir même qui plombent complètement la cohérence du récit. Par exemple on a un fiston Eastwood qui est en surjeu constant (tandis que Josh Hartnett est bel et bien has been), on a un RDV avec un nombre limité de buggy comme si ils savaient à l'avance qu'ils seraient effectivement ce nombre, la précision de "H" au tir n'interpellent pas plus que ça et un tel carnage se fait sans une intervention de police ?!... Mais surtout, une séquence interpelle où "H" est reconnu des personnages qui ont eu de l'importance mais qui soudain disparaissent du récit ?! Pourquoi ?! Comment ?! On attend bien le twist qui expliquerait les trous béants mais on attend encore bien après la fin de la séance. Dommage... En conclusion un bon film d'action, qui fait illusion la plupart du temps, mais il y a des maladresses qui cassent la cohésion d'ensemble pour devenir un petit film, un des plus inabouti de Guy Ritchie. Note indulgente.
Note :