Les Animaux Fantastiques : les Secrets de Dumbledore (2022) de David Yates
Troisième volet de la saga des Animaux Fantastiques, après un premier film sorti en 2016 et un second en 2018, ce nouvel opus est censé être le point central d'une série de cinq long-métrage basé sur l'univers de J.K. Rowling, auteur de la saga Harry Potter. Auparavant prévu en 2024 et 2026 pour les suites, une pause plus longue serait à attendre selon les résultats de cet opus, les polémiques tournant autour de Johnny Deep et de J.K. Rowling seraient à la base du non-engouement et la question d'une suite serait même posée puisque apparemment le 4ème volet ne serait pas encore en écriture. Un futur instable qui se ressent dans le film.
Cinq ans après les événements des "Crimes de Grindelwald", on retrouve Norbert, qui selon les desseins du professeur Dumbledore, va s'entourer d'amis magiciens ainsi que du indispensable non-mage Jacob dans une nouvelle aventure afin de déjouer les plans Grindelwald d'une guerre de sorciers contre les moldus.
Dans un film qui se fait appeler les animaux fantastiques, on tient à retrouver des animaux des films précédents (le nifleur, le botruc ou encore le phénix) mais on a aussi envie d'en découvrir d'autres et même beaucoup d'autres, or, encore une fois, le film donne la part belle à une ou deux créatures et survole une ou deux autres. On reste donc sur notre fin, l'imaginaire étant potentiellement riche, on aurait aimé avoir une exploitation plus fournie du bestiaire et des compétences hors normes qu'à Norbert vis à vis d'eux, à l'instar du premier film. Si ce premier problème d'intitulé est juste un paramètre qui déçoit un peu, il en va de même pour les secrets de Dumbledore qui se résument à une vie familiale chaotique (en donnant plus de détails sur la fraterie Ariana et Abelforth) et à son homosexualité, là où le septième livre de la saga Harry Potter nous apporte beaucoup plus de profondeur et de complexité à un personnage si important dans la communauté magique.
Le scénario n'arrive pas à trouver une stabilité, le début très dense, le film met en place les différentes bases un peu plus tardivement, les incohérences temporelles avec le précédent opus se suivent comme la relation entre les deux frères, les invraisemblances vis à vis de Grindelwald sont trop importantes pour être crédible (traitre - danger public puis homme acclamé et vénéré), des personnages apparaissent sans donner de fond et de forme, on passe à côté d'une belle écriture de l'histoire et des personnages qui la compose. Heureusement, les atouts des premiers films demeurent : le Norbert introverti, maladroit et touchant, le moldu Jacob qui émeut et qui fait sourire. Grindelwald change pour la troisième fois de traits (la magie donne de bons arguments parfois) et c'est Mads Mikkelsen qui prête ses traits au méchant et contrairement à Colin Firth et Johnny Depp, on a enfin l'incarnation dure et froide que demande le personnage. Seulement touché par la présence de Dumbledore, il n'en reste pas moins imperturbable dans sa mission. Dommage de n'avoir traité le personnage de Tina qu'en caméo et de Croyance que ponctuellement là où ils avaient un rôle central en donnant des arguments hasardeux car ça manque de liant avec les volets précédents.
Heureusement la magie demeure, plus ténue que pour les précédents films, il n'en reste pas moins que l'on est emporté dans cet univers. Les effets spéciaux liés aux sorts et aux animaux sont époustouflants, les décors et les costumes viennent s'ajouter pour faire un trio d'atouts majeurs. Les détails liés aux livres de la série Harry Potter sont plus présents et donnent un jeu d'écho entre les deux récits. La fin reste ambigüe quant à une potentielle suite, les dialogues et les évènements seraient susceptibles de suffire... enfin presque. Toutes les réponses ne sont pas apportées et ça resterait un dénouement bancal mais espérons que la fin prévue sortira et rattrapera cette opus de la saga.
Note :