Carter (2022) de Jeong Byeong-Jil
Film siglé Netflix et nouveau long métrage du réalisateur coréen Jeong Byeong-Jil auquel on doit déjà "Three Important Things for Rock'n Roll" (2006), "Action Boys" (2008), "Confession of Murder" (2012) et surtout "The Villainess" (2017) dont la singularité a été une bonne surprise et qui, semble-t-il, a poussé le réalisateur-scénariste à aller encore plus loin dans le genre. Ainsi, le cinéaste revient avec un pur film d'action reprenant des ingrédients formels de "The Villainess" et en y ajoutant des idées semblables à du "Hyper Tension" (2007) de Mark Neveldine et Brian Taylor et à "La Mémoire dans la Peau" (2002) de Doug Liman... Alors que le monde est en proie à un epandémie, un homme se réveille amnésique et aussitôt il est agressé par des hommes surarmés tandis qu'une voix lui parle via une puce implantée dans son oreille. Il se sauve avec l'aide de cette petite voix qui lui impose une mission dont il ne connaît pas franchement les tenants et aboutissants et sans savoir vraiment s'il peut faire confiance. Poursuivi par diverses organisations l'homme doit réussir sa mission, survivre, et tenter de recouvrir la mémoire pour comprendre...
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L'homme amnésique est incarné par joo Won surtout connu pour les séries TV "Good Doctor" (2013) et "Aelliseu" (2021), et vu dans les films (inédits chez nous) "Special Investigation Unit" (2011) de Hwang Byeng-Gug, "Catch Me" (2013) de Lee Hyeon-Jong ou "Fatal Intuition" (2015) de Yoon Joon-Hyeong. Il est entouré de la jeune inconnue Kim Bo-Min, Lee Sung-Jae vu dans "Public Enemy" (2002) de Kang Woo-Suk et "Daisy" (2006) de Andrew Lau. Côté occidental et donc CIA nous avons la jolie et trop rare Camilla Belle vue dans "The Ballad of Jack and Rose" (2006) de Rebecca Miller, "Push" (2009) de Paul McGuigan ou encore "Diablo" (2015) de Lawrence Roeck, Mike Colter vu entre autre dans "Zero Dark Thirty" (2012) de Kathryn Bigelow, "Skin" (2018) de Guy Nattiv ou "Black and Blue" (2019) de Deon Taylor, et enfin Andreas Fronk acteur américain surtout vu dans des films coréens dont "V.I.P." (2017) de Park Hoon-Jung, "Parasite" (2019) de Bong Joon-Ho et "Seabok" (2022) de Lee Yong-Ju... Dès le départ le speech ne séduit pas plus que ça, l'agent surentraîné qui se retrouve avec un trou de mémoire est un paramètre aussi éculé que galvaudé, et y ajouter une pandémie est une mode opportuniste qui n'a rien apporté de bon ces 2-3 dernières années. Puis on constate très vite que le réalisateur qui avait fait sensation avec sa caméra subjective dans "The Villainess" se laisse aller à toutes les facéties du genre et pousse le bouchon jusqu'à franchir les lignes jaunes.
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Outre la caméra subjective on a droit à la collection qui va avec, des ralentis à toutes les sauces, abus de plans virvoltant parce qu'il y a des drônes et qu'il faut s'en servir un max même quand ça ne sert à rien, et surtout avalanches de cascades où on dévale les étages en s'appuyant sur le corps de ton ennemi. Dans "The Villainess" le réalisateur nous prenait pas surprise et c'était déjà un peu casse-gueule, cette fois il va trop loin, c'est clippesque au possible, découpé à la serpe et en prime des effets spéciaux aussi hideux que médiocres (pour être poli !). Plusieurs passages ne sont pas plus dignes qu'un jeu vidéo FPS. Dommage car les longs plans séquences sont une belles idées, les acteurs principaux coréens sont excellents (les américains ne font que de la figuration) mais le scénario part dans tous les sens et les abus formels du réalisateur ajoutés aux effets spéciaux dégueulasses font qu'on est pressé que ça se termine. Le réalisateur a confondu ambition et prétention pour offrir un film qui frappe à la porte de nanarland. Dommage...
Note :