Luck - Chance (2022) de Peggy Holmes
Ce film est la premier film d'animation de la société Skydance Productions connue ces dernières années surtout pour le reboot "Star Trek" (2009-2016) et leurs films avec la star Tom Cruise dont la saga "Mission : Impossible" (2011-2023). Mais surtout, on constate que c'est la première production depuis 2017 d'un certain John Lasseter, ponte de Pixar qui a été viré suite à des accusations (avouées par l'intéressé) de harcèlement sexuel et qui a été recruté malgré tout ensuite par Skydance ce qui a déplu à quelques-uns. En tous cas le studio a cru au projet et au talent de Lasseter au point d'avoir mis sur la table plus de 140 millions de dollars de budget ! Soit aussi cher par exemple que les films de "La Reine des Neiges" (2016-2019). Les producteurs ont choisi Peggy Holmes pour porter le projet, à qui on doit jusque là les films "Le Secret de la Petite Sirène" (2008), "Clochette et le Secret des Fées" (2012) et "Clochette et la Fée Pirate" (2014), restés surtout de succès vidéo ou en streaming. Par contre au scénario, les auteurs semblent plus expérimentés ou du moins plus reconnus avec Kiel Murray qui a co-écrit "Cars" (2006) de John Lasseter et "Raya et le Dernier Dragon" (2021) de Don Hall et Carlos Lopez Estrada, puis le duo Jonathan Aibel et Glenn Berger qui ont écrit la saga "Kung-Fu Panda" (2008-2016). Le film n'est pas sorti dans les salles obscures mais est diffusé sur la plateforme Apple+... Sam est une malchanceuse invétérée mais fait bon gré mal gré. Enfant de l'Assitance Publique elle doit quitter l'institution à ses 18 ans en espérant qu'une de ses petites protégées puisse enfin trouver les parents qu'elle-même n'a jamais pu trouver. Mais un soir, après avoir croisé un chat noir elle découvre une pièce porte-bonheur et soudain tout semble enfin se dérouler pour le mieux mais c'est encore un coup du destin qui lui fait perdre la pièce mais découvre alors que le chat noir parle et qu'il fait partie d'un univers qui gère la chance et la malchance pour le monde des humains...
Pour ce projet le casting a été difficile à mettre en place semble-t-il, d'abord la star Emma Thompson qui a refusé de prêter sa voix à cause de la présence de John Lasseter à la production, puis Simon Pegg qui aurait alors hésité mais aurait finalement accepté après l'arrivée de Jane Fonda icône féministe ; où est-ce plutôt et surtout que Simon Pegg est lié à Skylance depuis qu'il a joué dans les saga "Star Trek" et "MI" ?! Néanmoins, le casting s'offre peu de stars ce qui est rare pour une telle production hollywoodienne. Pour le rôle de Sam, c'est la jeune Eva Noblezada qui prête sa voix après avoir joué dans "Yellow Rose" (2022) de Diane Paragas. Elle est entourée de trois acteurs connus, Simon Pegg donc qui a déjà prêté sa voix notamment pour les films d'animations "L'Âge de Glace" (2009-2016), "Les Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne" (2011) de Steven Spielberg et "Les Boxtrolls" (2014) de Graham Annable-Anthony Stacchi, Whoopi Goldberg star de "la Couleur Pourpre" (1985) de Steven Spielberg et "Ghost" (1990) de Jerry Zucker qui a prêté sa voix pour "Le Roi Lion" (1994) de Roger Allers et Rob Minkoff puis "Mia et le Migou" (2008) de Jacques-Rémy Girerd, puis enfin Jane Fonda star de "On Achève bien les Chevaux" (1969) de Sydney Pollack et "Le Syndrôme Chinois" (1979) de James Briges et vue plus récemment dans "Youth" (2015) de Paolo Sorrentino et "Le Book Club" (2018) de Bill Holderman. En V.F. citons notre vedette Louane révélation de "La Famille Bélier" (2014) de Eric Lartigau qui est une habituée désormais de l'animation ayant prêté sa voix pour ""Les Trolls" (2016) de Walt Dohrn-Mike Mitchell, "Sahara" (2017) de Pierre Coré, "Les Indestructibles 2" (2018) de Brad Bird et "Belle" (2021) de Mamoru Hosoda... La première vraie bonne idée est de faire de Sam une jeune femme orpheline (la première malchance n'est-elle pas l'absence de famille ?!), qui doit ensuite apprendre à être indépendante et seule (la seconde étant sans doute d'entrer dans la vie active sans appui ?!). Ainsi on apprend à connaître Sam et surtout on la suit dans ses mésaventures quotidiennes. L'histoire démarre pourtant vraiment quand entre en jeu le chat noir, un chat dont l'apparence et surtout les mimics et gestuels nous font penser fortement au chat Salem dans la série TV "Sabrina, l'Apprentie Sorcière" (1996-2000), puis on constate encore ensuite que la série a dû assurément être une source d'inspiration majeure.
Mais pas que, Lasseter a Pixar dans le sang et le film reste empreint des références Pixar dont on peut citer clairement "Monstres et Cie" (2001) de , "Vice Versa" (2015) de Pete Docter et "Soul" (2020) de Pete Docter-Kemp Powers. Niveau copiage ou pompage ou hommage (c'est selon !) on a droit aussi à une petite armée qui renvoie aux fameux Lapins Crétins (2006-...). Le film reprend tellement de paramètres de ces films pixar sus-cités qu'on a l'impression de voir une sorte de reboot ou remake sans le coup de génie qui fait le truc en plus, bien au contraire ! Outre le design et l'esthétisme clairement pixarisé (Skydance pro-Pixar, n'est pas Dreamworks ou Illuminata qui vieut !) le plus gênant reste la morale du film... Un comble quand Disney-Pixar surtout en font un paramètre essentiel et vital. Ici, en résumant vulgairement les malchanceux sont les pauvres et doivent apprendre à faire avec (?!), les chanceux sont plus pour les nantis ainsi va le monde ! C'est d'autant plus flagrant que cette différence est même surtout voyante justement dans le monde "merveilleux" de la Terre de la Chance/Malchance, où les faiseurs de chances sont des lutins, dragons, licornes dans monde arc-en-ciel, et où les faiseurs de malchances sont des racines (?!), des porcs ou des êtres plus ou moins hideux (car oui la malchance influe aussi sur le physique !) et qui vivent sous terre à s'enivrer au bar ! Bref, niveau moral on aura rarement vu un film d'animation pour enfant aussi maladroit. En conclusion, entre une morale tendancieuse (surtout qu'on pourrait y déceler un message subliminal qui voudrait que Lasseter soit un malchanceux !) et un ensemble peu créatif car trop convenu ce film reste un divertissement lassant voir même ennuyant et ennuyeux.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 13 ans :