The Woman King (2022) de Gina Prince-Bythewood

par Selenie  -  29 Septembre 2022, 10:29  -  #Critiques de films

Nouveau film de Gina Prince-Bythewood après "Le Secret de Lily Owens" (2008) et "The Old Guard" (2021) avec un projet qui lui a été apporté par la productrice Cathy Schulman qui était derrière des films comme "The Voices" (2014) de Marjane Satrapi et "Dark Places" (2015) de Gilles Paquet-Brenner. Il s'agit d'une idée de Maria Bello, actrice vue dans "A History of Violence" (2005) de David Cronenberg, "Prisoners" (2013) de Denis Villeneuve ou "La 5ème Vague" (2016) de J Blakeson et ici co-productrice, idée conjointe de Dana Stevens à laquelle  on doit les scénarios de films comme "Blink" (1994) de Michael Apted, "La Cité des Anges" (1998) de Brad Silberling et "Pour l'Amour du Jeu" (2000) de Sam Raimi. Le duo Bello-Stevens se sont inspirés de l'histoire vraie des "Amazones du Dahomey" (Tout savoir ICI !) guerrières africaines encore trop méconnues du "Royaume du Dahomey" (Tout savoir ICI). Néanmoins, ces amazones sont déjà apparues au cinéma dans le film "Cobra Verde" (1987) de Werner Herzog... Au 19ème siècle, au royaume du Dahomey, la générale Nanisca est chargée d'entraîner les nouvelles recrues de sa troupe d'amazones. Leur roi attend beaucoup de ses guerrières alors que des navires de soldats "blancs" arrivent pour conquérir leur royaume... 

Nanisca est incarnée par Viola Davis la fameuse patronne des "Suicide Squad" (2016-2021) respectivement de David Ayer et James Gunn et vue dernièrement dans "Le Blues de Ma Rainey" (2020) de George C. Wolfe et "Impardonnable" (2021) de Nora Fingscheidt. Sa fille est interprétée par Thuso Mbedu actrice méconnue aperçue dans des séries TV comme "Scandal" (2015), "Shuga" (2019) ou "The Underground Railroad" (2021). Parmi les autres amazones citons Lashana Lynch vue dans "Captain Marvel" (2019) du duo Anna Boden-Ryan Fleck et surtout "Mourir peut Attendre" (2021) de Cary Joji Fukunaga, elle retrouve après "Doctor Strange in the Multiverse of Madness" (2022) de Sam Raimi sa partenaire Sheila Atim vue tout récemment dans "Pinocchio" (2022) de Robert Zemeckis, Angélique Kidjo chanteuse franco-béninoise aperçue auparavant dans "The CEO" (2016) de Kunle Afolayan et "Christmas Flow" (2021) de Henri Debeurme et Victor Rodenbach, Adrienne Warren aperçue dans plusieurs séries TV et n'oublions pas le premier rôle de Zozibini Tunzi Miss Afrique du Sud 2019 et Miss Univers 2019. Le roi du Dahomey est incarné par John Boyega révélation des derniers "Star Wars" (2015-2019) vu aussi dans "Detroit" (2017) de Katheryn Bigelow et "Pacific Rim Uprising" (2018) de Steven S. DeKnight, puis enfin l'ennemi occidental est mené par Hero Fiennes-Tiffin neveu de la star Ralph Fiennes qu'il a remplacé en Jeune Voldemort dans "Harry Potter et le Prince de Sang Mêlé" (2009) de David Yates et remarqué récemment dans la trilogie pour midinettes "After" (2019-2021)... Si ces amazones ont bel et bien existé, et si le film annonce fièrement qu'il s'agit bel et bien d'une histoire vraie force est de constater que les scénaristes ont pris de grandes libertés avec la chronologie des faits ; par exemple le roi Ghézo a régné entre 1818 et 1858, alors que Nawi est morte en 1979 à l'âge de 100 ans... Pour commencer le film n'a rien d'historique, et c'est bien là son premier grand défaut. Son seul point historique est d'avoir abordé comme sujet les Amazones du Dahomey le reste est complètement fictif, romancé et imaginaire.

L'histoire du film se déroule en 1823, et si il est vrai que Ghezo bat l'empire Oyo il n'est nullement précurseur sur l'abolition de l'esclavage, bien au contraire ! Ghezo met fin au commerce d'esclaves vers 1852 suite au blocus britannique. Plus anecdotique, Ghezo a régné de 1818 à 1858, et Nawi, connu comme la dernière des Amazones a semble-t-il vécu de 1879 à 1979. Bref, le film est un fake news ! Et pas que sur les faits militaires ou chronologiques. Ce qui frappe lorsque le film démarre et qu'on nous plonge dans le Dahomey c'est l'incroyable "propreté" de l'Afrique dans le sens où jamais on ne perçoit le désert, pas de poussière, mais aussi un peuple propre à l'hygiène parfaite et idéale, tous beaux et huilés, une vraie pub de propagande pour le tourisme africain voir même un film révisionniste ! Le film avance que cette armée était une chance et que le volontariat était la norme alors que c'était aussi une forme d'esclavage, que la plupart étaient enrôlées de force, ou que l'autre choix était d'entrer au harem du Roi. Le film montre aussi que les Amazones étaient des guerrières spécialités du corps à corps et des armes blanches alors qu'elles étaient aussi armées de fusils à l'instar des hommes. Précisons que l'armée du Dahomey était composée de plusieurs milliers de femmes ce que le film n'a jamais les moyens de montrer cette importance et ce nombre incroyable. Le film étant historiquement et sans intérêt il ne reste plus que la partie action-aventure. Sur ce point sans être extraordinaire le film fait le job avec des combats bien chorégraphiés et plutôt captivants, mais surtout le casting est alléchant avec des actrices charismatiques et investies qui donnent corps et âmes aux Amazones. Le twist est malheureusement tellement évident qu'on le voit venir à des kilomètres même si cela apporte une réelle émotion surtout vers la fin. Grâce à ce côté aventure et action women à dose féministe homéopathique le film reste un divertissement pop-corn sympathique, malheureusement sans autre portée symbolique et/ou importance culturelle tant la dimension hollywoodienne a arasé tout réalisme historique de près ou de loin. Dommage... Note très indulgente !

 

Note :      

 

10/20
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