Doctor Strange in the Multiverse of Madness (2022) de Sam Raimi
Second film centré sur "Doctor Strange" (2016) de Scott Derrickson qui avait engrangé à l'époque de sa sortie près de 680 millions de dollars au box-office Monde et qui a permis ensuite au personnage de s'ancrer de façon récurrente dans l'Univers Cinématographique Marvel dont cette suite est le 28ème film, et le 5ème de la Phase IV après "Black Widow" (2021) de Cate Shortland, "Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux" (2021) de Destin Daniel Cretton, "Les Eternels" (2021) de Chloe Zhao et "Spider-Man : No Way Home" (2021) de Jon Watts. Avec un budget à peu près équivalent au premier (170 millions de dollars) ce nouveau film devait au départ être à nouveau mis en scène par Scott Derrickson qui souhaitait en faire "le premier film effrayant" du MCU avec des éléments gothiques, en sachant que l'histoire doit prendre aussi en compte les éléments des séries TV "WandaVision" (2021) et "Loki" (2021) et évidemment les événements du dernier Spider-Man. Mais les idées du réalisateur ne semble pas avoir convaincu et Scott Derrickson a quitté le navire pour "différents artistiques". C'est le producteur et patron Kevin Feige qui a dû calmer les choses en préférant préciser les influences du film, à savoir la saga "Indiana Jones" (1984-1989) de Steven Spielberg, mais aussi "Poltergeist" (1982) de Tobe Hooper et "Gremlins" (1984) de Joe Dante. Finalement et de façon plutôt inattendu le nouveau réalisateur choisit est Sam Rami qui n'avait pas tourné depuis "Le Monde Fantastique d'Oz" (2013) mais qui connaît bien les super-héros depuis "Darkman" (1990) et surtout les Marvel depuis sa trilogie "Spider-Man" (2002-2007). A l'instar du réalisateur, le scénariste change également puisque cette fois le choix s'est porté sur Michael Waldron, nouveau venu dans l'univers Disney/Marvel qui semble prometteur puisqu'après avoir dirigé en tant que producteur-scénariste la série TV "Loki" il a été aussi choisit pour écrire le prochain film de la franchise "Star Wars" ! Précisons que le film ne sortira pas en Arabie Saoudite, Disney/Marvel ayant refuse de couper 12 secondes de références lesbiennes... Quelques mois après les événements liés à Spider-Man, Doctor Strange va devoir assumer les failles créées dans le Multivers. Mais devant les inconnues entourant le Multivers il décide de demander l'aide de Wanda qui est devenue une puissante Sorcière Rouge. Strange va passer d'univers en univers rencontrant autant de personnages que de dangers différents et effrayants...
Doctor Strange est incarné par Benedict Cumberbatch pour la 6ème fois depuis "Doctor Strange" (2016), mais qui a aussi le temps de tourner ailleurs et notamment dans les excellents "1917" (2019) de Sam Mendes et surtout "The Power of the Dog" (2021) de Jane Campion. Il retrouve plusieurs protagonistes habituels du MCU avec son acolyte Benedict Wong pour la 6ème fois également, Chiwetel Ejiofor pour la 3ème fois seulement mais vu entre temps dans "Marie Madeleine" (2018) de Garth Davis ou "The Old Guard" (2020) de Gina Prince-Bythewood, Elizabeth Olsen qui incarne Wanda pour la 7ème fois depuis "Captain America : le Soldat de l'Hiver" (2014) des frères Russo, Michael Stuhlbarg qui était présent dans "Doctor Strange" et vu depuis dans "La Forme de l'Eau" (2017) de Guillermo Del Toro et "Pentagon Papers" (2018) de Steven Spielberg, Hayley Atwell pour son 6ème Marvel depuis "Captain America : First Avenger" (2011) de Joe Johnston, Rachel McAdams pour la 3ème depuis "Doctor Strange" vue depuis dans quelques films dont "Désobéissance" (2017) de Sebastian Lelio, et la jeune Xochitl Gomez remarquée dans la série TV "Les Baby-Sitters" (2020) et surtout apparue furtivement dans "Spider-Man : No Way Home" comme bon nombre de ses partenaires. N'oublions pas la surprise annoncée d'un certain Professeur X alias Patrick Stewart qui revient après pas moins de 7 films de l'univers "X-Men" (2000) de Bryan Singer jusqu'au crépusculaire "Logan" (2017) de James Mangold. Pour un peu de chauvinisme citons la petite apparition de la frenchy Julia Piaton vue récemment dans "C'est la Vie" (2020) de Julien Rambaldi et "Le Discours" (2020) de Laurent Tirard. Et enfin, citons un caméo de luxe de l'acteur fétiche de Sam Raimi, Bruce Campbell qui joue là pour la 10 ème fois sous la direction du cinéaste depuis "Evil Dead" (1981)... D'ailleurs l'arrivée de Sam Raimi a dû aussi avoir pour conséquence un changement de compositeur puisque Michael Giacchino, compositeur du précédent Strange et de la trilogie "Spider-Man" de Jon Watts laisse sa place à Danny Elfman, fidèle de Sam Raimi sur plusieurs films depuis "Darkman" (1990)... Le film démarre sur les chapeaux de roue sans poser l'intrigue ou présenter les personnages. 100 à l'heure d'entrée qui fait du bien et qui s'ouvre à une véritable gourmandise. Mais très vite, tout va trop vite. En effet, le film n'a pas de baisse de régime, et ce qui est d'habitude une tare devient ici presque une indigestion tant le récit ne se calme jamais un peu et d'autant plus quand on comprend que l'enjeu du film manque clairement de force et d'intérêt, sans compter que ceux qui ont vu la série TV "WandaVision" auront un coup d'avance.
La vitesse va avec l'action, quand on sait que Scott Derrickson a quitté le film après un frein de la production sur l'idée d'en faire un film effrayant, on constate que le film a viré vers un pur film d'action. Il y a bien quelques passages plus ou moins brutaux mais ça reste plutôt grand public (déconseillons au moins de 10 ans). Par contre la vitesse de croisière ne laisse aucun répit, ça aveugle un peu, mais on doit avouer qu visuellement c'est bluffant et impressionnant. Les effets spéciaux sont de haute définition et plusieurs passages marquent les esprits. L'autre excellent point reste l'entrée de plusieurs autres personnages qu'on connaît ou pas, qu'on croit connaître ou non, le mutiverse autorisant une liberté inouïe. Et enfin, les deux scènes post-génériques font également leur effet, la première est particulièrement prometteuse, la seconde permet un gag hommage savoureux. Mais vraiment le vrai soucis reste l'enjeu qui manque un peu d'inspiration comme d'importance. Puis ce déluge action-FX-rythme éffréné peut donner un mal de tête à certain. En conclusion, on aime l'idée du Multiverse qui prend de plus en plus de place (tout en ayant peur que ça devienne trop incontournable), la qualité des effets visuels est un atout majeur mais on aurait aimé un rythme un chouïa moins "fou du volant", et un enjeu plus probant surtout. On passe donc un très bon moment cinoche, une générosité visuelle jouissive bien que sur le fond ça ne soit pas convaincant à tous les étages.
Note :