Safe (2012) de Boaz Yakin
Film de Boaz Yakin, réalisateur new-yorkais entre autre "Sonia Horowitz, l'Insoumise" (1998), "Le Plus Beau des Combats" (2000) ou plus récemment de "L'Internat" (2018). Avec ce film le cinéaste aborde le film d'action, et propose ainsi à la star Jason Statham ce projet dont il est un des représentants du genre. Notons qu'à la production il y a Lawrence Bender producteur de Quentin Tarantino de ses débuts jusqu'à "Inglourious Basterds" (2009), puis Dana Brunetti et l'acteur Kevin Spacey via leur société avec laquelle ils ont produit des films comme "The Social Network" (2010) de David Fincher ou "Capitaine Phillips" (2013) de Paul Greengrass. Le film est un échec au box-office, engrangeant plus de 40 millions de dollars au box-office Monde pour un budget de 30 millions ce qui reste médiocre pour une telle production... Luke Wright, un ancien flic au passé trouble revient aux Etats-Unis pour une vengeance, mais il arrive en pleine guerre entre mafia russe et Triades chinoises. Il sauve une fillette chinoise, Meï, dont la mémoire exceptionnelle cache un secret qui la place au milieu de cette guerre. Luke et la fillette se retrouvent poursuivis par les mafias mais aussi par des policiers ripoux, ex-collègues de Luke...
L'ex-flic est donc incarné par Jason Statham, star du genre avec des films comme "Hyper Tension" 2006) du duo Neveldine-Taylor, "Le Flingueur" (2011) de Simon West ou plus récemment "Un Homme en Colère" (2021) de Guy Ritchie et "Fast an Furious 9" (2021) de Justin Lin. La fillette est interprétée par Catherine Chan remarquée dans le court métrage "Aftershock" (2010) de George Billard et aperçue dans deux épisodes de la série TV "Weeds" (2012). Les leaders chinois sont joués par James Hong, acteurs aux 600 rôles depuis les années 50 dont "La Canonnière du Yang-Tsé" (1966) de Robert Wise, "Chinatown" (1974) de Roman Polanski, "Blade Runner" (1982) de Ridley Scott et jusqu'aux Oscars de "Everything Everywhere All at Once" (2022) de Dan Kwan et Daniel Scheinert, puis Reggie Lee vu dans "Fast and Furious" (2001) de Rob Cohen, "Star Trek" (2009) de J.J. Abrams ou "The Dark Knight Rises" (2012) de Christopher Nolan. Chez les russes citons Joseph Sikora vu dans "Shutter Island" (2010) de Martin Scorcese, "Jack Reacher" (2012) de Christopher McQuarrie et "Intrusion" (2019) de Deon Taylor, et Igor Jijikine vu dans "Indiana Jones et le Royaume de Cristal" (2008) de Steven Spielberg, "Shadows in Paradise" (2010) de Aki Kaurismaki, "La Légende de Viy" (2014) de Oleg Steptchenko et "Hunter Killer" (2018) de Donovan Marsh. Parmi les autorités ripoux citons Anson Mount vu dans "Tully" (2000) de Jason Reitman, "Tous les Garçons aiment Mandy Lane" (2006) de Jonathan Levine ou récemment dans "Doctor Strange in the Multiverse of Madness" (2022) de Sam Raimi, Chris Sarandon vu dans "The Osterman Weekend" (1983) de Sam Peckinpah, "Princess Bride" (1987) de Rob Reiner et "Fright Night" (2011) de Craig Gillepsie, puis enfin Robert John Burke vu dans "Confessions d'un Homme Dangereux" (2002) et "Good Night and Good Luck" (2005) tous deux de George Clooney, "Miracle à Santa Anna" (2008) et "BlacKKKlansman" (2018) tous deux de Spike Lee, et retrouve Boaz Yakin après "L'Internat" (2018)... Un duo entre un adulte dur à cuire et un enfant est un sous-genre en soi, vite fait on peut citer par exemple "Léon" (1994) de Luc Besson, "Code Mercury" (1998) de Harold Becker ou "The Man from Nowhere" (2011) de Lee Jeong-Beom.
Pour tenter de se démarquer, le réalisateur a demandé à son directeur photo et à son Chef décorateur de s'inspirer des films "French Connection" (1971) de William Friedkin et "Police Puissance 7" (1973) de Philip D'Antoni qui était d'ailleurs le producteur du précédent, et donc de coller au climax très seventies et de garder en tête le flic aux méthodes expéditives. Ensuite, la petite héroïne Meï a un don, celui de la mémoire absolue ou hypermnésie particulière qui permet d'en faire un trésor malin tout à fait crédible pour les mafieux. Le début du film est un peu cacophonique, ou du moins peu lisible avec un découpage et des ellipses un peu fouillis. Peu prometteur mais l'enjeu autour de la fillette nous attache aussitôt à l'intrigue, tandis que l'effet guerre des gangs est toujours très efficace comme l'importance de la corruption qui rappelle ici l'énorme affaire new-yorkaise dans les années 70 justement portée à l'écran avec "Serpico" (1974) de Sidney Lumet. Malgré tout, on aurait aimé que l'époque du film soit réellement située dans les années 70 afin de rendre plus crédible l'ampleur de cette corruption. Le récit oscille constamment entre des parties assez classiques vis à vis du canevas inhérent au genre, puis par des passages plus travaillés comme le plan du héros au centre d'une triangulation ripoux-Triades-Russes. On aime aussi le lien entre le héros et la fillette, sans tomber dans la mièvrerie facile, le film reste avant tout un vrai film d'action efficace et rythmé. Un très bon Statham.
Note :