Sick of Myself (2023) de Kristoffer Borgli

par Selenie  -  9 Juin 2023, 12:05  -  #Critiques de films

Premier long métrage du réalisateur norvégien Kristoffer Borgli après une bonne douzaine de courts métrages depuis "Molo" (2011) et jusqu'au récent "Eer" (2021) en passant par "Internet Famous" (2014) ou "Softcore" (2020). Le réalisateur-scénariste explique son projet : "Je voulais que le film soit ancré dans lemonde réel, dans la société que j'ai pu observer à Oslo. Le comportement de Signe est tellement extrême que son parcours devient imprévisible. Le public doit la suivre pas à pas s'enfoncer danscette spirale infernale." D'abord focaliser sur le personnage de la femme Signe, Kristoffer Borgli s'est ensuite intéressé aussi à l'homme, Thomas pour créer une "dynamique" entre les deux au sein du couple... Signe vit avec son petit ami Thomas, mais bientôt elle se sent dans l'ombre de ce conjoint à qui tout réussi ce qui amène aussi à un manque d'attention. L'occasion faisant le larron, Signe saisit l'opportunité et fait croire à ses proches et à Thomas surtout qu'elle est atteinte d'une maladie rare. Mais le mensonge fonctionne particulièrement bien à sa grande surprise...

Signe est incarnée par Kristine Kujath Thorp vue entre autre dans "Lovers" (2017) de Niels Holstein Kaa et surtout dans "Ninjababy" (2021) de Yingvild Sve Flikke. Son petit ami est interprété par Eirik Saether vu surtout à la télévision ainsi que dans le film "Munch" (2023) de Henrik Martin Dahlsbakken. Citons ensuite les autres personnages secondaires avec Fanny Vaager vu dans "Fatso" (2008) de Arild Fröhlich, Fredrik Stenberg Ditlev-Simons vu dans "Odd Little Man" (2000) de Stein Leikanger, Sarah Francesca Braenne vue dans "Le Croque-Mitaine" (2023) de Rob Savage, Elisa Carlehed vue dans "Les Enquêtes du Departement V : l'Effet Papillon" (2021) de Martin Zandvliet, "The Emigrants" (2021) de Erik Poppe ou "Munch" (2023) de Henrik Martin Dahlsbakken, Ingrid Vollan vue dans "Troll" (2022) de Roar Uthaug, Steinar Klouman Hallert vu dans "Thelma" (2017) de Joachim Trier puis Andrea Braein Hovig vue dans "De Gales Us" (2008) de Eva Isaksen... On découvre donc un couple, Signe qui est une jolie jeune femme serveuse dans un café, et son fiancé Thomas artiste en train d'exploser médiatiquement. Très vite on voit Signe qui réagit bizarrement, de plus en plus au fur et à mesure que Thomas est reconnu par ses pairs et/ou les médias. Simple serveuse Signe va donc chercher des stratagèmes plus ou moins malins pour qu'on s'intéresse également à elle. 

Ainsi, Signe est d'abord sujette à la jalousie car tout tourne autour de Thomas et de son art, ensuite on perçoit l'égoïsme de l'un et de l'autre car si on voit très vite Signe dans des tentatives ou actions diverses pour être le centre du monde Thomas ne semble pas dupe et a bien l'intention de savourer son succès. Dans ce combat intime entre leur égo respectif il y a une compétition qui devient de plus en plus pathétique. Deux nombrils pour deux narcissiques extrêmes, pour ne pas dire deux facettes de ce qu'on appelle aisément aujourd'hui "pervers narcissique". Mais on comprend mal la décision de Signe, radicalement contre-productive à divers niveau et surtout qui arrive trop brusquement et sans d'autres perspectives envisagées ?! Ensuite on constate que la thématique du narcissisme est montré sous un seul et même angle, les réseaux sociaux. On pense aussi un peu à "Rock'n Roll" (2017) de et avec Guillaume Canet mais sans la dimension humoristique. C'est ce qui manque beaucoup, la satire norvégienne manque totalement de second degré ou de fantaisie, tout est pris au sérieux ce qui accentue l'antipathie envers ce couple superficiel dont on a bien du mal d'ailleurs à percevoir une once d'amour réciproque. Un film aux idées intéressantes, aux thématiques contemporaines et actuelles qui parlent forcément à tous mais au rythme monocorde, et sans la moindre dose de légèreté ou de dérision. Dommage...

 

Note :      

 

10/20
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