Cocorico (2024) de Julien Hervé

par Selenie  -  8 Février 2024, 06:43  -  #Critiques de films

Second long métrage en tant que réalisateur pour Julien Hervé après l'oublié et oubliable "Le Doudou" (2018) co-signé avec Philippe Mechelen, mais il est surtout connu comme étant un des scénariste de la saga "Les Tuche" (2015-2022) de Olivier Baroux ou plus récemment de "Astérix et Obélix : l'Empire du Milieu" (2023) de et avec Guillaume Canet. Le réalisateur-scénariste poursuite donc dans le genre de la comédie sur fond de test ADN dans un canevas qui rappelle aussi "Le Prénom" (2012) de Mathieu Delaporte et Alexandre de La Patellière ou "Le Jeu" (2018) de Fred Cavayé... Sur le point de se marier, Alice et François organisent la rencontre entre leurs parents respectifs. Ainsi les parents de François sont reçus par les parents de Alice, des aristocrates vignerons. Si la différence de niveau social est flagrante entre les parents le séjour prend une tournure encore plus singulière quand Alice leur offre leur test ADN sur leurs origines... 

Les parents aristos de Alice sont joués par Marianne Denicourt dont les dernières années se résument à ses apparitions chez Claude Lelouch dans "Chacun sa Vie" (2017), "Les plus Belles Années d'une Vie" (2019) et "La Vertu des Impondérables" (2019), et Christian Clavier  vu dans "Qu'est-ce qu'on a tous fait au Bon Dieu ?" (2022) de Philippe de Chauveron et "Irréductible" (2022) de et avec Jérôme Commandeur, il retrouve après "Convoi Exceptionnel" (2019) de Bertrand Blier et "Rendez-Vous chez les Malawa" (2019) de James Huth sa partenaire Sylvie Testud vue dans "Des Mains en Or" (2023) de Isabelle Mergault et "Marinette" (2023) de Virginie Verrier, mère de François et épouse de Didier Bourdon vu dans "La Guerre des Lulus" (2023) de Yann Samuell et "Alibi.Com 2" (2023) de et avec Philippe Lacheau, et retrouve après "38°5 Quai des Orfèvres" (2023) de Benjamin Lehrer et "Chasse Gardée" (2023) de Frédéric Forestier et Antonin Fourlon son partenaire alias son fils François joué par Julien Pestel vu dans "La Folle Histoire de Max et Léon" (2016), "Les Vedettes" (2022) et "Bonne Conduite" (2023) tous de Jonathan Barré, tandis que sa fiancée est interprétée par Chloé Coulloud vue entre autre dans "Livide" (2011) et "Aux Yeux des Vivants" (2014) tous deux de Alexandre Bustillo et Julien Maury, puis enfin citons Patrick Préjean acteur populaire des années 70-80 vu dernièrement dans "J'ai perdu Albert" (2018) de Didier Van Cauwelaert et "Un Peuple et son Roi" (2018) de Pierre Schoeller... Le film a le mérite d'aller direct au sujet, de démarrer l'intrigue rapidement, d'avoir un rythme de croisière sans réelle baisse de régime et d'être d'une durée raisonnable, soit 01h30 plutot hilarante pour au scénario efficace comme a pu l'être le chef d'oeuvre du genre, "Dîner de Cons" (1998) de Francis Veber. 

Mais c'est toute proportion gardée, il y a quelques facilités et une césure qui change un peu la donne. Ainsi, le film fait se confronter soit-disant deux univers au niveau social différent, mais dans notre monde, un vigneron aristo et un parton concessionnaire c'est le même monde bourgeois. Au lieu du patron concessionnaire le choc aurait été plus rude avec de simples ouvriers, ceux qui ne sont pratiquement jamais représentés, ou sinon de façon si caricaturé façon (justement) "Les Tuche". Ici la différence est surtout culturelle, pas assez pour convaincre, l'argent reste le lien indéfectible des bourgeois. Pourtant ça passe, le face à face Bourdon vs Clavier fonctionne à merveille (rappelons qu'ils avaient déjà joué ensemble mais au théâtre pour "La Cage aux Folles), tandis que Sylvie Testud sort son épingle du jeu face à une Marianne Denicourt â forcément très à l'aise. La première moitié du film est particulièrement drôle, les dialogues font mouches dans des joutes verbales drôles, qui fusent mais encore faut-il aimer les comédies franchouillardes et populaires ; les partisans divers et variés des biens-pensants, iel ou wokisme et autres variants devraient sans doute passer leur chemin. La seconde moitié est moins drôle avec un rythme moins soutenu, moins ancrée dans un réalisme social pour pousser un peu plus vers la caricature est plus poussée. Notons que le château qui sert de décor est magnifique mais qu'il s'agit de deux châteaux, le Château de la Rivière (Fronsac) pour l'extérieur, celui familial d'un certain Montaigne pour les intérieurs. Le film est donc un peu bancal, légèrement avec cette première partie en huis clos très vaudeville, et cette seconde partie plus classique et plus facile. En conclusion, une comédie franchouille inégale mais très drôle et surtout, surtout, qui évite l'écueil du passage émotion et rien que ça, c'est un cadeau.

 

Note :                 

13/20
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