Daaaaaali ! (2024) de Quentin Dupieux

par Selenie  -  8 Février 2024, 11:56  -  #Critiques de films

13ème long métrage de Quentin Dupieux, connu aussi comme musicien sous le nom de Mr. Oizo qui est devenu un de nos réalisateurs les plus singuliers et les plus originaux avec souvent de petits bijoux comme "Rubber" (2010), "Wrong Cops" (2013) ou "Mandibules" (2020). De plus en plus prolifique au fil des ans il revientseulement quelques mois après "Yannick" (2023) avec une nouvelle histoire un peu folle. Réalisateur-scénariste-monteur de son film l'artiste a obtenu un budget confortable de 6,7 millions d'euros, soit son film le plus cher après "Fumer fait Tousser" (2022) ce qui s'explique surtout par un casting quatre étoiles. Notons aussi que la musique est signée de Thomas Bangalter, accessoirement époux à la ville de Elodie Bouchez, mais surtout membre fondateur du célèbre groupe Daft Punk... Une journaliste épaulée par un producteur fidèle, prépare un documentaire sur l'artiste peintre Salvador Dali. Pour cela elle rencontre le maître à plusieurs reprises pour autant de rendez-vous plus originaux les uns que les autres... 

La journaliste est interprétée par Anaïs Demoustier actrice fétiche de Dupieux pour leur 4ème film ensemble après "Au Poste" (2018), "Incroyable mais Vrai" (2022) et "Fumer fait Tousser" (2022), vue récemment dans "Le Temps d'Aimer" (2023) de Katell Quillévéré. Son producteur est joué par Romain Duris vu dernièrement dans "Le Règne Animal" (2023) de Thomas Cailley, il retrouve après le dyptique "Les Trois Mousquetaires" (2023) de Martin Bourboulon le premier des Dali, Pio Marmaï déjà présent dans "Yannick" (2023) et qui retrouve aussi après "Une Année Difficile" (2023) du duo Toledano-Nakache son compère et second Dali Jonathan Cohen vu tout récemment dans "Making Of" (2024) de Cédric Khan et retrouve de son côté après "Astérix et Obélix : l'Empire du Milieu" (2023) de et avec Guillaume Canet un troisième Dali, Gilles Lellouche qui retrouve Dupieux après "Fumer fait Tousser" (2022) et vu dernièrement dans "Je verrai Toujours vos Visages" (2023) de Jeanne Herry et "Soudain Seuls" (2024) de Thomas Bidegain, puis n'oublions pas un quatrième Dali joué par Boris Gillot aperçu dans "La Fille de son Père" (2024) de Erwan Le Duc ou "Pauvres Créatures" (2024) de Yorgos Lanthimos, un cinquième Dali incarné par Edouard Baer vu dans "La Bonne Epouse" (2020) de Martin Provost et son propre film "Adieu Paris" (2022), puis un sixième par Didier Flamand vu dans "Les Volets Verts" (2022) de Jean Becker et "Little Girl Blue" (2023) de Mona Achache retrouvant après ce dernier l'actrice Marie Brunel  déjà habitué à l'univers Dupieux après "Le Daim" (2019) et "Fumer fait Tousser" (2022), retrouvant aussi après ce dernier film son partenaire Jérôme Niel vu dernièrement dans "Vermines" (2023) de Sébastien Vanucek, puis citons Agnès Hurstel qui retrouve Romain Duris après "Coupez !" (2022) de Michel Hazanavicius puis Dupieux et ses camarades après "Yannick" (2023), Marc "Monsieur" Fraize qui était dans "Au Poste !" (2018) et qui retrouve ses camarades de "Astérix et Obélix : l'Empire du Milieu" (2023), puis citons Hakim Jemili vu dans "Docteur ?" (2019) de Tristan Séguéla ou "Chasse Gardée" (2023) de Frédéric Forestier, puis enfin Jean-Marie Winling vu dans "L'Enfant Rêvé" (2020) de Raphaël Jacoulot et "Irréductible" (2022) de et avec Jérôme Commandeur... Les six "A" du titre renvoient aux six acteurs différents qui incarnent le fameux peintre, et reste assurément le paramètre le plus original du film et qui sert forcément la promo mais rappelons que le concept a déjà été utilisé et avec quelle classe, dans "I'm not There" (2007) de Todd Haynes six acteurs incarnent Bob Dylan et "L'Imaginarium du Docteur Parnassus" (2009) de Terry Gilliam quatre acteurs incarnent Tony. Forcément, les performances des six acteurs sont l'atout du film, les détails de leur jeu, leur propre caractère, leur physique ou leur âge font que l'ensemble forment un patchwork savoureux sans jamais incarner réellement l'artiste, on assume clairement l'imitation et le cabotinage ce qui serait une tare pour n'importe quel biopic mais qui ici s'avère judicieux car l'absurde est le maître mot et rend hommage logiquement à toute l'excentricité de Dali.

Outre les interprétations le réalisateur-scénariste offre un scénario qui n'est pas moins fou, complètement surréaliste et là encore c'est parfaitement judicieux et cohérent avec le style du peintre sans oublier que Dali a effectivement intégré le mouvement artistique surréaliste lorsqu'il était à Paris. Idem encore, quand le récit mêle les personnages, les croisent et s'entrecroisent dans des retours récurrents sans savoir ou comprendre si on est dans une réalité ou le rêve, renvoyant une fois de plus à l'oeuvre de Dali, dont le rêve est un des thèmes centraux. On constate donc que Dupieux signe un film hommage d'une cohérence assez inouïe avec l'excentricité du peintre et son oeuvre. C'est le gros point fort du film. Par contre ces allers-retours constants dans le récit sont parfois un peu redondant comme du running gag un peu long, mais heureusement le film dure moins de 1h20, court pour un long métrage, idéal pour cette oeuvre aussi loufoque que décalé merveilleux hommages à un artiste hors catégorie. 

 

Note :                 

14/20
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